Un financement participatif à la base de toute publication, en voilà une idée pour conjurer le sort d'un marché de l'édition en mauvaise posture. Les éditions Méhari ont été fondées en janvier 2013 par le bruxellois Marc Varence et sont composées d'une équipe de collaborateurs (éditeurs sur un réseau francophone) et de Méharistes (les internautes ayant financé pour un minimum de 10€). Le processus est simple : les écrivains envoient leur manuscrit chez Méhari, la maison d'éditions effectue une première sélection qu'elle soumet aux internautes, ces derniers financent sur un minimum de 10€ le(s) projet(s) de leur choix et une fois l'objectif financier atteint, l'ouvrage est publié. Dans ce modèle, il faut souligner l'importance de la participation des Méharistes à la communication et la diffusion. En quelque sorte, on parle d'un investissement citoyen, sur les plans financier et personnel, comme moteur d'une nouvelle forme de développement culturel...
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Méhari est le mot arabe pour dromadaire, un animal qui évoque l'image de la caravane, qui va de foyeren foyer pour y faire entrer la littérature en créant des réseaux... |
Les Cigognes ne se trompent jamais d'adresse a suivi le même processus mais le budget a été atteint en un temps record ! 14 jours ont suffit à rassembler la somme nécessaire... L'auteur, Stéphane de Lobkowicz n'en est pas à son coup d'essai (Histoire de la Belgique racontée aux enfants, biographie du roi Baudoin, La reine Astrid n'est pas morte à Küssnacht) et ce premier roman dévoile les arcanes d'un monde à l'imaginaire intense : le royaume, les dirigeants, les puissants de nos sociétés et leurs rouages qui se voient grippés par des personnages en proie à la cupidité... Extrait.
Et ici, Alexandre se lança dans un soliloque qu'Antoine écouta avec un mélange de fascination et de stupéfaction, car son oncle ne l'avait pas habitué à cette curieuse forme d'exhibitionnisme.
− Trop cultivée pour être honnête ! La chasse, les vins, la musique... Elle a même pu jouer au piano l'un de mes morceaux préférés. C'est suspect, terriblement suspect. À croire qu'elle avait étudié sa matière – moi en l'occurrence –, et qu'elle avait soigneusement préparé son offensive de charme. Mais pour atteindre une telle perfection, il faut du temps et de l'argent. Qui l'a payée dans ce cas ? C'est ça qui m'inquiète, Antoine. Tout s'est déroulé comme elle le souhaitait. Jusqu'au pianiste qui était absent le second soir afin qu'elle puisse jouer de son instrument. Était-elle de mèche avec lui ?
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Stéphane de Lobkowicz, Les cigognes ne se trompent jamais d'adresse.Ed. Méhari, 2014. 448p. +/- 21,9€ |
http://editions-mehari.viabloga.com