Ce qui est amusant, c'est que lorsque le projet d'adaptation du Roi s'amuse de Victor Hugo fut présenté aux censeurs autrichiens, le sujet fut jugé "d'une grande répugnance morale et d'une vulgarité obscène". Il fallut deux réécritures du livret pour aboutir à un compromis satisfaisant. Le miracle de Rigoletto tient au fait qu'il s'agit d'un opéra susceptible de séduire à la fois le grand public et les connaisseurs. Même Victor Hugo, qui avait vu d'un mauvais œil cette appropriation de sa pièce par un compositeur transalpin, dut admettre que le quatuor du troisième acte parvenait à restituer en même temps la spécificité de quatre situations. La version proposée ce mois-ci par la Monnaie (direction musicale : Carlo Rizzi) nous vient du Festival d'Aix-en-Provence. La mise en scène est signée Robert Carsen, un des rares hommes de spectacle européens dont en vingt ans les productions n'ont jamais cessé de me combler.
Du 8 au 23 maiLa Monnaie, Bruxelleswww.lamonnaie.be