Depuis la semaine passée la terre vit à crédit pour 2014: la population mondiale a consommé la totalité des ressources naturelles que notre planète est capable de renouveler en l'espace d'une année. Quel est le rapport entre notre boulimie consommatrice et le design ? Pas facile à établir... Pourtant, en invitant les artistes Cátia Esteves, Anne Goy et Fernanda Guzman à exposer en ses murs, Regards Croisés convoque l'écologie au programme de Design September. Lorsque les architectes Christophe De Nys et Michel Toussaint ont fondé leur cabinet, ils ont tout de suite voulu lui donner cette dimension durable et écologique. "Nous sommes un bureau très orienté vers le développement durable, et nous avons évidemment voulu inscrire notre participation à Design September dans cet esprit" explique Delphine Cabu, coordinatrice pour Regards Croisés en charge de l'exposition. "Une fois le projet de l'exposition arrêté, nous avons recherché, puis contacté, des artistes qui travaillaient avec des matériaux et dans un esprit proche du nôtre. Ils ont été très sensibles à notre approche". Pour exprimer cette vision, Regards Croisés a choisi des artistes travaillant le papier et le carton. Deux matériaux écologiques (recyclables) en lien avec les maquettes que les architectes utilisent pour modéliser leurs créations.
Trois artistes et un bureau d'architecture, en tout quatre univers déclinés et présentés :
Les luminaires de Cátia Esteves évoquent « la dernière goutte », dont les proportions harmonieuses incarnent la perfection dans la nature.
![]() |
La lampe en carton GOTA . C de Cátia Esteves, un modèle de cette année © Cátia Esteves |
Dans un autre registre, ce sont les bijoux qui inspirent Anne Goy. Elle détourne et transpose les codes de l'orfèvrerie vers le papier.
![]() |
L'impressionnante bague FLIP d'Anne Goy. Une création de 2010 en papier synthétique, fil de lin et résine © Luc Schrobiltgen |
Maria Fernanda Guzman, elle, joue avec la lumière et la translucidité du papier. Une qualité de ce matériel qui lui permet d'explorer la différence (ou le lien) entre les espaces ouverts et les cocons. Elle crée une sculpture suspendue en papier translucide qui consiste en la multiplication d'une forme dans l'espace, permettant de façon subtile le passage de la lumière. Surprenant.
![]() |
Fernanda Guzman, Le lien, 2013, papier de cellulose, bois, fil © Benoît Thielemans |
Delphine Cabu conclut sur un vœu pieu : "On associe trop souvent l'écologie au laid, au mal fini et au cheap. Nous voulions prouver le contraire!".
Paper Art & Architecture
Du 11 au 20 septembre
63, rue des Trois Ponts
1160 Bruxelles
www.regardscroises.be