Rédaction
14 November 2025
Formée à Bruxelles et à Paris auprès de professionnels de la photographie, mais aussi de la calligraphie, Danièle Zucker développe une pratique qui se situe à la frontière du visible et de l’invisible. Sa double formation en psychologie et en philosophie nourrit une approche contemplative de l’image, où chaque photographie devient, selon ses mots, « un passage, un souffle silencieux où le fugitif devient trace du permanent ».
"Rêverie Quantique", Danièle Zucker © DR
Ses premières séries se sont attachées à l’écorce, aux fibres et aux éléments naturels, comme autant de cartographies discrètes du vivant. Elles traduisent une fascination pour les structures invisibles, les entrelacements organiques et ces « architectures que seul l’œil intérieur perçoit ». D’autres images, saisies dans le miroir presque trouble de la surface de l’eau, jouent sur les reflets, la profondeur et la vibration de la lumière, dans une dimension quasi impressionniste.
"16h32 - 2021", Noordzee, Danièle Zucker © DR
Pour l’artiste, chaque photographie est à la fois empreinte et seuil : « Photographier, c’est accueillir la lumière et accepter qu’elle nous traverse ; c’est un acte de foi en la beauté du vivant. » Cette articulation entre art, science et méditation se retrouve dans des séries telles qu’Oscillation (Anvers, 2022), Phosphorescences (Bruxelles, 2023) ou encore Rêverie quantique (Mer du Nord, 2022), où la mer, la lumière et le temps composent des paysages du silence.
Son récent séjour au Ladakh, au cœur des montagnes de l’Himalaya, a donné naissance à un nouveau cycle intitulé Transmutation. Dans ces œuvres, la feuille d’or, patiemment appliquée et calligraphiée à même le tirage, se mêle aux reliefs de sommets millénaires. Danièle Zucker s’inspire ici de l’esthétique du kintsugi, cet art japonais qui répare les céramiques brisées avec de l’or fin. Elle en transpose l’esprit à la photographie : l’or ne sert pas à orner, mais à révéler.
« L’or n’est pas là pour orner, mais pour révéler ce qui fut fragilité ; il relie l’absence à la présence, la perte à la lumière », explique-t-elle. Ces interventions à la feuille d’or matérialisent une idée de réparation visuelle, à la jonction du sensible et de l’intemporel, du geste humain et d’une forme de matière spirituelle. Dans ces images, « les sommets ne sont pas des paysages, mais des états de conscience. L’appareil photo devient alors, pour moi, un instrument de méditation. »
"Valse à 4 temps"
Une œuvre majeure de cette série Transmutation sera présentée à BRAFA Art Fair, du 25 janvier au 1er février 2026, sur le stand n°108 de la Guy Pieters Gallery. Cette présence s’inscrit dans un parcours déjà remarqué : de la Galerie Febo Dafne de Turin à la Guy Pieters Gallery de Knokke-Heist, les expositions récentes de l’artiste ont retenu l’attention de plusieurs collectionneurs, dont une banque d’affaires de premier plan, sensibles à la dimension poétique et réflexive de son travail.
En parallèle à la BRAFA, Danièle Zucker inaugure une galerie virtuelle accessible en ligne, conçue comme un espace d’exposition numérique réunissant plusieurs séries. Les visiteurs peuvent choisir d’explorer librement cet univers ou de réserver une visite guidée avec l’artiste dans cet environnement immersif. Une extension logique d’une œuvre qui, tout en interrogeant l’éphémère, ne cesse de chercher un « goût d’éternité » dans la lumière.
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