Jusqu'alors, les nombreux problèmes liés aux licenciements abusifs, aux dépressions et aux démissions en cascades avaient été traités avec discrétion mais, en dépit des recommandations de certains membres du gouvernement, les choses n'ont fait qu'empirer et l'épouse du chef de l'état continue à empoisonner sciemment le quotidien de ses proches collaborateurs. Irrité par la situation et l'apparente indifférence de l'intéressée, le Premier Ministre a donc décidé, en accord avec le grand-duc Henri, d'envoyer un éclaireur à la cour, en partant du principe que son financement incombe à l'état et que, dès lors, il a le droit de surveiller son fonctionnement.

© Cour Grand-Ducale

La mort dans l'âme, il a donc mandé Jeannot Waringo, ancien directeur de l'inspection générale des finances, en qualité d'observateur extraordinaire. En effet, mettre à l'écart du personnel sous-contrat sans raison coûte cher aux contribuables, quand il ne s'agit pas de paiements significatifs destinés à acheter le silence des victimes de ce système dictatorial. Certains avaient même tenté d'aller en justice mais la cour a toujours réussi à les détourner en échange d'espèces sonnantes et trébuchantes.

En plus de harcèlement, de comportements violents, on a même mentionné des plaintes pour coups et blessures, ce qui a poussé les autorités à intervenir de façon urgente. Si les rumeurs s'éloignent parfois de la réalité, force est de constater que les trente personnes qui ont quitté la cour depuis 2015, et ce, sans compter les départs volontaires ou les démissions, illustrent parfaitement ce problème endémique qui révèle un profond malaise.

© Gwendoline Le Goff/PanoramiC/Photo News

La publication du rapport risque de fragiliser la position du couple grand-ducal car Maria Teresa entraine de facto son époux qui, en évitant de se manifester durant toutes ces années, est considéré comme complice consentant. Le mot 'abdication' flotte même dans l'air...c'est dire si l'atmosphère est électrique. La presse internationale a rapidement relayé les faits et la réputation de la Grande-Duchesse en a fortement souffert. Le vrai visage de Maria Teresa qui se dit chrétienne semble bien éloigné de celui qu'elle offre au grand public. Charmante et toujours souriante, elle a pourtant conquis nombre de ses interlocuteurs grâce à sa personnalité chaleureuse. Serait-il opportun de parler ici de bipolarité ? Voilà qui pourrait en partie excuser un comportement qui indigne profondément les Luxembourgeois. Les semaines qui suivent vont sans doute être cruciales pour Maria-Teresa et pour l'avenir des Nassau au Grand-Duché.