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Christophe Vachaudez

16 July 2019

© DR

La collection de près de 500 maillechorts (montures de diadèmes en maillechorts) illustre à quel point Chaumet possède le diadème dans son ADN et ce depuis Nitot, le premier de cette longue lignée, relayée par Fossin, Morel et enfin Chaumet. Le premier qui devint fournisseur de la cour sous Napoléon, livra des parures pour l'impératrice Joséphine comme pour l'impératrice Marie-Louise. L'Empereur qui souhaitait imposer son autorité par une politique de magnificence appréciera très vite le style opulent proposé par Nitot. Napoléon lui commande donc nombre de cadeaux somptueux pour les membres de sa famille, de la princesse Auguste-Amélie de Bavière, épouse d'Eugène de Beauharnais, à la princesse Catherine de Wurttemberg qui devient reine de Westphalie après son union avec Jérôme Bonaparte. Le diadème revient alors en force et le vocabulaire de l'empire se propage à travers des pièces de joaillerie utilisant la palmette, l'abeille, l'étoile ou l'épi de blé qui, désolidarisé de sa monture, va orner les robes des princesses de l'époque.

© DR 

Joséphine portera d'ailleurs des épis de blé pour sa première cérémonie officielle en tant qu'impératrice. Les parures de jour, plus discrètes, ne sont pas oubliées, rehaussées de camées, d'intailles ou de micro-mosaïques comme pour la parure du Musée des Arts décoratifs de Prague présentée pour la première fois. Heureuse idée, l'exposition a souhaité recontextualiser les bijoux en les présentant en vis-à-vis de tableaux significatifs, de portraits, de sculptures, de robe et d'objets précieux tel le missel que la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, offre à l'impératrice Eugénie pour son mariage. Cette pièce magnifique ouvrée par Fossin vient à propos pour enrichir le chapitre consacré à la corbeille, ensemble des joyaux offert à une jeune fille quand elle épouse son promis.

© DR

Nombre de diadèmes sont associés à ce moment privilégié. D'autres confèrent un statut particulier aux personnes qui les portent. Ainsi, la cour grand-ducale a accepté de prêter le diadème Art déco réalisé par Chaumet en 1926 pour la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg. De même, le diadème de style indien qu'Edwina Mountbatten a coiffé pour la première fois lors le couronnement de Georges VI en 1937 et par la suite en tant que vice-reine des Indes a été réattribué à Chaumet et est exposé en majesté !

Lady Mountbatten © DR 

En effet, suite à des recherches en archives, il a été possible de présenter pour la première fois au public nombre de bijoux uniques. Outre un diadème ayant appartenu à la princesse Henckel von Donnersmarck auréolé de plus de 300 carats d'émeraudes, un diadème aux églantines réalisé en 1920 brille dans la section naturaliste auprès du diadème des duchesses de Bedford aux roses de haie et jasmin, de la broche roseau de la princesse Caroline de Monaco, de la parure grappes de raisin ou d'une étincelante feuille de houx tapissée de diamants.

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Une pieuvre en cristal de roche montée en collier et une imposante aigue-marine d'où s'échappe quantité de gouttelettes endiamantées évoquent le monde marin alors que des colibris et des papillons s'envolent à l'assaut des cieux aériens. Transformable, le diadème se transmet de génération en génération quand il ne se décline pas en collier, en tour de cou ou en broches, facilitant son port lors des bals notamment, un chapitre festif qui clôture en apothéose cette exposition d'anthologie, assurément l'une des plus abouties qui ait été orchestrée ces dernières années dans l'univers de la joaillerie.

Chaumet en Majesté
Du 12 juillet au 28 aoüt
Grimaldi Forum
10, avenue Princesse Grace
98000 Monaco
www.grimaldiforum.com/exposition-chaumet-en-majeste

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