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Rédaction

22 February 2021

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L'Éventail – Vous pratiquez la dermatologie médicale, chirurgicale et esthétique. Quelles sont, en matière de rajeunissement, les techniques que vous pratiquez le plus ?
Dr Mary Lowy – Chez la femme, il faut considérer à la fois le visage, le corps et les muqueuses. Pour le visage, il existe, depuis près de trente ans, les fillers et le Botox®, à ne pas confondre : les fillers concernent essentiellement le bas du visage ; le Botox®, le haut. Ce sont les classiques, et certainement la meilleure prévention anti-vieillissement jusqu'à cinquante-cinq ans. D'autant que cela permet de vieillir plus joliment, tout en gardant "son" visage et un volume esthétique adéquat. Pour la texture de la peau – les pores dilatés, les glandes sébacées ou même l'acné – on peut se tourner vers les peelings aux acides de fruits. Aujourd'hui, ils sont extrêmement bien dosés et permettent de pénétrer via les pores dans les glandes sébacées, afin de diminuer la production de sébum et d'éviter les points noirs. Après le traitement proprement dit, il suffit d'une séance d'entretien par an.

– À côté du volume, des mimiques et de la texture de la peau, est-il possible de traiter efficacement les problèmes d'homogénéité du teint ?
– Oui, on peut traiter les taches – souvent une marque de l'âge due au soleil – et la couperose ou les angiomes, par exemple. Avec le temps, il se produit une accumulation de cellules migrant de la couche basale à la couche cornée, formant ce que nos grands-mères appelaient des "taches de vieillesse". Il faut savoir que nous "changeons" de peau tous les huit jours environ. Ces taches se traitent de manière superficielle, sans approcher du derme, pour ne pas risquer d'avoir des cicatrices. Soit à la neige carbonique, soit au laser.

– Quant au relâchement cutané, n'est-ce pas le problème le plus difficile à traiter ?
– Certainement. Le relâchement est dû à la gravité qui provoque une perte de l'ovale du visage et des rides d'amertume, typiquement autour de la bouche. Certains dermatologues utilisent la technique des fils sous-cutanés, mais moi non : il s'agit d'un corps étranger qui, s'il n'est pas parfaitement placé, donne un vilain résultat. Pour refaire l'ovale efficacement et sans risque, il y a l'acide hyaluronique très épais, qu'on injecte dans les plis contre l'os du menton. Après un certain âge, le cou se relâche aussi. On peut faire appel à la radiofréquence, mais je préfère nettement les ultrasons (Ultherapy®), ma technique de prédilection, connue aux États-Unis depuis dix ans, et qui ne demande qu'une séance tous les trois ans. Toutes les zones du visage peuvent être traitées avec l'Ulthera. Lifter ainsi le haut du visage est extrêmement intéressant, parce que cela permet d'ouvrir les yeux et de rectifier une paupière tombante, sans opération. On gagne 1 à 2 millimètres de tension sur le visage, et avec un léger comblement en plus cela suffit.

– Est-ce possible aussi sur le corps ?
– Oui, le traitement Ulthera peut se faire sur le décolleté, les bras et les jambes (face interne) et même sur l'abdomen, après une opération, une grossesse gémellaire ou pour effacer des vergetures. Les ultrasons traversent l'épiderme et vont jusqu'au derme profond, là où la radiofréquence n'atteint que le derme superficiel. La chaleur dégagée par les ultrasons (jusqu'à 60°C) fait proliférer le collagène.

– N'est-ce pas douloureux ?
– La chaleur dégagée ne serait pas supportable telle quelle. Une heure à l'avance, on prépare la peau du patient avec une crème anesthésiante. La séance dure environ une heure et ne laisse ni marques, ni croûtes. Chez les personnes sous anticoagulants, il peut y avoir de légers hématomes qui s'en vont en 24 à 48 heures. Mais ce n'est pas du tout une contre-indication. Les effets de ce lifting non-invasif durent trois ans mais mettent six mois à se manifester pleinement, le temps pour les fibroblastes de fabriquer leur collagène. La peau gagne en épaisseur, c'est la grande différence avec un lifting classique, qui consiste juste à tirer sur une peau amincie par les ans.

– Le laser a-t-il des applications dans le domaine de l'anti-âge ?
– J'utilise en particulier le laser Fraxel contre l'épaississement de la couche cornée. Il exerce une abrasion superficielle de la peau, très efficace, mais laisse des marques pendant huit à dix jours. Autre réjuvénation intéressante pour le visage, médicale celle-là : la Photo Dynamic Therapy (PDT) consiste à appliquer sur le visage une crème qui pénètre dans toutes les cellules vieillies ou au métabolisme ralenti. On expose ensuite la peau à des LED rouges qui provoquent dans les cellules une sorte de peeling. Cette technique est intéressante tant esthétiquement que pour traiter des kératoses en voie de cancérisation (baso- ou spinocellulaires).

– Vous traitez aussi la muqueuse vaginale ?
– Oui, c'est un aspect qui me tient à cœur. À la ménopause, beaucoup de femmes se plaignent de dyspareunie ou douleurs lors des rapports à cause d'un vieillissement de la muqueuse du vagin. Elles osent rarement en parler et se contentent de lubrifiants. Or, à côté des crèmes et lotions classiques, on dispose désormais d'un laser spécifique appelé le MonaLisa. En deux à trois séances, il retire la couche superficielle de l'épithélium muqueux abîmé et permet son renouvellement pour une vie intime plus harmonieuse et confortable.

Dr Lowy - Dermatology & Laser Practice
Saint-Gilles
www.drlowydermatology.be

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