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Rédaction

12 May 2017

© Brasserie de la Molignée

Ce n'est pas toujours une évidence, mais une bière est composée à nonante pourcent d'eau. Du coup, quand Léopold de Chevigny (27 ans) a voulu baptiser sa bière, ce n'est finalement pas si étonnant qu'il choisisse le nom du petit ruisseau qui s'écoule en contrebas du plateau de Maredsous : la Molignée.

Pour le moment, comme le cours d'eau dont elle porte le nom, la Molignée est encore dans l'ombre des clochers de Maredsous, mais cela pourrait ne pas durer. Évidemment, il n'est pas question pour Léopold de Chevigny de concurrencer un géant comme Mortgaat (qui brasse pour le compte de l'abbaye, les bières de Maredsous), mais bien d'apporter quelque chose de nouveau.

 
 Léopold de Chevigny © Brasserie de la Molignée

« En 2016, nous avons approché un volume de production de 50 hectolitres de Molignée. À l'issue de cette année, nous espérons atteindre les 100 hectolitres tout en conservant dans le futur un volume cohérent par rapport à l'esprit du projet » explique Léopold.

Parce que son projet, Léopold de Chevigny l'a bien murît : « alors étudiant en management à l'Université de Durham, en Angleterre, je me suis intéressé pour mon mémoire au renouvellement industriel et artisanal dans le monde de la bière. J'ai constaté deux choses : la première c'est la tendance à la fusion entre grands groupes brassicoles ; la seconde, c'est l'émergence de petits producteurs de périphérie qui parviennent à se trouver une place sur le marché. Ce paradoxe m'a semblé très intéressant. On peut en déduire que, face à la standardisation, les consommateurs se tournent vers d'autres goûts ».

Après avoir rendu son mémoire sur le sujet, Léopold rentre en Belgique avec l'envie d'exploiter le fruit de ses recherches. « Au contraire de ce que l'on lit à gauche et à droite, le marché de la bière en Belgique n'est pas saturé. Aujourd'hui, la Belgique compte environ 250 brasseries sur son territoire. En 1914, elles étaient plus de 2000 ! » raconte le jeune brasseur. Il y a donc de l'espace dans notre petit pays, si friand de délices houblonnés.

Mais Léopold de Chevigny n'a pas envie de faire de la bière pour faire de la bière : « j'avais envie de participer à la relocalisation de l'activité économique à la campagne. C'était même mon point de départ ».

 
 La micro brasserie de la Molignée, à Maredsous © Brasserie de la Molignée

La famille maternelle de Léopold est originaire de Maredsous et ce dernier a même été élèves à l'internat du Collège abbatial Saint-Benoit. C'est dire s'il connaît la région et qu'elle lui tient à cœur.

Et si l'imposant voisinage des bières de Maredsous n'effraie pas le jeune entrepreneur, c'est que son projet est radicalement différent : « la recette des bières de Maredsous a été mise au point par le frère Atout, moine à l'abbaye, et elle est forcément marquée par un héritage monastique. Notre Molignée, elle, s'inspire en revanche des dernières tendances de l'univers brassicole, comme les IPA, très houblonnées, les blanches ou les fruitées. C'est une bière moderne. En plus, au cours du siècle passé, les villages de la région, Sosoye, Maredret et Falaen, ont tous perdus leurs brasseries. J'avais vraiment envie d'offrir une nouvelle activité brassicole à la région ». En effet, si c'est bien un moine de Maredsous qui a crée la recette des bières du même nom, elles n'ont jamais été brassées sur place ou même dans la région (la proximité du Collège Saint-Benoit n'y étant pas propice). C'est le groupe Mortgaat (Duvel, Vedett) qui prend en charge la production de la Maredsous.

 
 La brasserie Jandrain-Jandrenouille, d'Alexandre Dumont de Chassart © Droits réservés

Diplômé d'un master en management, Léopold de Chevigny se tourne alors vers Alexandre Dumont de Chassart, propriétaire de la brasserie Jandrain-Jandrenouille pour élaborer une recette à base de plantes et d'épices locales. C'est près de Jodoigne, chez Jandrain-Jandrenouille, que sortent les premières bouteilles de la Molignée.


Depuis, Léopold de Chevigny a investi dans du matériel de micro-brasserie qu'il a installé dans une ferme, à proximité de Maredsous. Désormais, la Molignée est aussi produite localement !

 
 © Brasserie de la Molignée

Avec Alexandre Dumont de Chassart, Léopold a créée une bière blanche, refermentée en bouteille (refermentation haute) aux arômes résineux, avec des notes d'agrumes et une amertume subtile ! Une véritable bière de soif (comme on les appelle), très rafraichissante, très désaltérante. Cerise sur le gâteau ? Elle ne titre pas à plus de 5,7° d'alcool. Une vraie bière de la nouvelle génération en quelque sorte !

Il n'y a donc pas qu'à Bruxelles (voir notre article sur le Brussels Beer Projet ici) que de jeunes brasseurs font bouger les lignes. À Maredsous aussi, ça bouge !

 
 
Brasserie de la Molignée
 
www.facebook.com/molignee
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