Paris noir 1950-2000

Des abstractions internationales aux abstractions afro-atlantiques, en passant par le surréalisme totémique d’un Wifredo Lam ou la figuration narrative d’un William Adjété Wilson, cette traversée cherche à mettre en valeur les “langages plastiques transculturels” afin de redéfinir, dans une démarche déconstructiviste très en vogue, les “modernismes et post-modernismes”.

Parmi les artistes afro-américains et caribéens ayant exploré à Paris de nouvelles formes d’abstraction, citons l’expressionniste abstrait Ed Clark, dont les toiles à grande échelle aux couleurs éclatantes brossées à l’aide d’un balai portent la marque de l’influence de Nicolas de Staël, Beauford Delaney, qui expose à Paris avec le groupe Nuagisme en 1955 ou Guido Llinás, dont l’œuvre “transatlantique” opère une puissante synthèse entre l’abstraction gestuelle américaine, l’expressionnisme européen et l’art africain classique, qu’il redécouvre dans les musées ethnographiques parisiens… “Les présences noires et afro-descendantes à Paris ont largement contribué à enrichir les vocabulaires et les iconographies modernes”, affirme Alicia Knock, commissaire de l’exposition. Et d’ajouter : “L’exposition donne à voir des généalogies méconnues de l’histoire de la figuration, de l’abstraction, de l’histoire post- et décoloniale, qui sous-tendent pourtant les œuvres de nombreux artistes aujourd’hui”.