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Les 70 ans du grand-duc Henri

Maison d'Orange-NassauNews Gotha

Christophe Vachaudez

14 April 2025

Non content de passer le cap de la septantaine, le grand-duc Henri de Luxembourg a décidé d’abdiquer le 3 octobre prochain en faveur de son fils le prince Guillaume, seulement quatre jours avant son jubilé d’argent, ce qui fait de 2025 une année particulièrement faste pour ce chef d’état apprécié pour sa discrétion et son sens du devoir.

Né le 16 avril 1955 à Betzdorf où résidaient jadis ses parents, il perpétue la tradition puisque son aïeule la grande-duchesse Charlotte avait elle-même abdiqué en 1964, tout comme son père Jean, le 7 octobre 2000. Cousin germain du roi Philippe puisque sa mère, Joséphine-Charlotte était née princesse de Belgique, Henri est le deuxième enfant du couple, suivant de peu sa sœur aînée la princesse Marie-Astrid. Il a reçu comme parrain le roi Albert II, alors prince de Liège. Des études au Luxembourg et à Nice, suivies d’une formation à l’Académie militaire royale de Sandhurst, préparent utilement le Prince pour son entrée à l’Université de Genève où il décrochera un diplôme en sciences politiques.

© Simon/Gamma/Photo News

C’est sur les bancs de cette même université qu’il rencontre Maria Teresa Mestre Battista, une jeune fille d’origine cubaine, dont il tombe amoureux. La nouvelle ne ravit pas les adeptes des mariages royaux et ce qui est considéré comme une mésalliance va à l’encontre de la tradition d’autant que les sœurs d’Henri fréquentent l’archiduc Charles-Christian d’Autriche, en ce qui concerne Marie-Astrid, et le prince Nicolas de Liechtenstein, en ce qui concerne Margareta. Le Prince a également deux frères cadets, Jean et Guillaume. Qu’à cela ne tienne, l’union des deux tourtereaux se concrétisent le 14 février 1981, le jour de la Saint-Valentin, et les Luxembourgeois qui n’avaient plus assisté à des noces royales depuis longtemps réservent un accueil enthousiaste à la nouvelle venue qui est une catholique pratiquante, un détail important au Grand-Duché. Le couple aura cinq enfants : les princes Guillaume, Félix, Louis et Sébastien et la princesse Alexandra.

© Photo News

Au décès de la grande-duchesse Charlotte, en 1985, la famille s’installe au château de Fischbach. Héritier du trône, il est membre de droit du Conseil d’État, une façon de s’initier aux rouages des institutions. En prévision de l’abdication, son père, le grand-duc Jean, le nomme lieutenant-représentant le 4 mars 1998. Deux ans plus tard, il est lui-même proclamé grand-duc, devenant le 6e souverain issu de la maison de Nassau, branche de Weilbourg. Le nouveau souverain est aussi prince de Bourbon-Parme, duc de Nassau, comte palatin du Rhin, comte de Sayn, Königstein, Katzenelnbogen et Diez, burgrave de Hammerstein, seigneur de Mahlberg, Idstein, Wiesbaden, Merenberg, Limburg et Eppstein. Ce parfait quadrilingue est aussi depuis son accession Commandant en chef de l’armée luxembourgeoise dont l’effectif avoisine le millier d’hommes.

Le prince Sébastien de Luxembourg et ses parents, la Grand-Duchesse et le Grand-Duc. © Photo News

Seuls deux incidents sont venus troubler un règne dans l’ensemble très paisible. Le premier se produisit quand, en 2008, le Grand-Duc refusa d’avaliser une loi sur l’euthanasie pourtant votée par la chambre des députés. Comme son oncle, le roi Baudouin, il fut mis en incapacité de régner pour un jour, afin que ladite loi pût être sanctionnée, ce qui a abouti à une diminution de ses prérogatives puisque dorénavant, l’approbation du grand-duc n’est plus requise pour le passage d’une loi. Le deuxième concerne le personnel du palais dont la gestion a connu quelques problèmes. Les renvois successifs non justifiés avait conduit le Premier ministre à mener un audit dont les conclusions n’ont jamais vraiment été connues.

© Jacovides-Moreau/Bestimage

De nature réservée, le Grand-Duc n’est pourtant pas insensible à l’humour mais sa discrétion semble rendre l’analyse du personnage quelque peu complexe. Dotée d’une silhouette longiligne qui n’a pas changé d’un iota au fil des années, on devinera sans peine que le Grand-Duc est plutôt sportif, pratiquant le ski ou encore le tennis. Si Henri de Luxembourg fut un père attentif, on a peine à imaginer qu’il soit déjà le grand-père de six petits-fils dont l’aîné a 19 ans (Gabriel, Noah, Liam, Balthazar, Charles et François), et de deux petites-filles, Amalia et Victoire. Après son abdication, nul ne sait si le couple grand-ducal s’installera à Fischbach ou demeurera à Berg. Un fait est certain, il pourra profiter avec plus liberté de sa propriété varoise de Cabasson, un havre de paix en bordure de la Méditerranée. Voilà bien ce qu’on peut lui souhaiter !

Photo de couverture : © Sophie Margue/Cour Grand-Ducale

Cristina, les soixante ans d’une infante meurtrie

Gotha

Fin 2011, l’infante Cristina disparaît de l’agenda royal car une tempête judiciaire semble se profiler. Deux ans plus tard, l’affaire Nóos éclate. Elle met en lumière une appropriation illicite de fonds public impliquant l’époux de l’infante qui est elle aussi convoquée au tribunal. Bien que sa mise en examen ait été annulée in extremis par un recours du parquet anticorruption, la fille cadette du roi Juan-Carlos et de la reine Sofia est éclaboussée et la presse monte en épingle ce scandale qui touche aussi le souverain, bientôt contraint d’abdiquer en faveur de son fils Felipe Jamais une infante d’Espagne n’avait dû affronter autant de déboires. Discréditée auprès de l’opinion publique, elle a fini par s’éloigner des siens, s’exilant volontairement en Suisse. Depuis peu, elle s’est installée à Barcelone, à l’heure où les tensions se sont quelque peu apaisées, prémices d’un retour en grâce pour ses 60 ans ?

Dîner diplomatique à Bruxelles

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Fin janvier, le Cercle Royal Gaulois Artistique & Littéraire a accueilli son 62e Dîner diplomatique. De nombreux ambassadeurs accrédités auprès du Royaume de Belgique, de l’UE et de l’Otan étaient présents pour cette occasion. L’ambassadeur belge Hubert Roisin, chef du protocole au ministère des Affaires étrangères, a eu l’honneur – et le défi – de s’adresser à cette illustre assemblée. Son discours, empreint d’humour, abordait bien sûr le thème du protocole ! © Arnaud Everaerts

28/01/2025

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Le gotha à Rome

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Ce dimanche, le Vatican a accueilli une nouvelle fois nombre de représentants des monarchies d’Europe à l’occasion de l’intronisation officielle du nouveau souverain pontife. Robert Francis Prevost qui a choisi le nom de Léon XIV est devenu officiellement ce 18 mai le 267e pape de la chrétienté, nouveau pasteur de l’église catholique. Après s’être recueilli devant la tombe de Saint-Pierre, le nouvel évêque de Rome a cheminé en cortège jusqu’au grand portail de la basilique alors que l’on chante la litanie des saints censés aidés le Pape à accomplir son office. 

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