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Marie-Antoinette, reine de l’esthétisme

AutrichehistoireMarie-AntoinetteVersailles

Thomas de Bergeyck

02 October 2025

Par-delà le fracas de la grande histoire, l’ombre de Marie-Antoinette continue de hanter Versailles, et bien au-delà. Car si la dernière reine de l’Ancien Régime est célèbre pour ses extravagances et sa fin tragique, elle fut aussi – on l’oublie trop souvent – une pionnière de la décoration d’intérieur et de l’art de vivre à la française. Passez faire un tour par Versailles, vous y verrez de surprenants restes de modernité… Ce numéro de L’Éventail consacré au design ne pouvait se passer d’elle.

Née à Vienne en 1755, archiduchesse d’Autriche et 15e d’une fratrie de seize enfants, Marie-Antoinette arrive à Versailles à l’âge de quatorze ans pour épouser le Dauphin, futur Louis XVI. Propulsée dans un monde de fastes étouffants, la jeune Dauphine peine à s’acclimater aux rigueurs de l’étiquette. Alors, elle s’évade comme elle le peut : par le goût, la beauté, le raffinement. Tant de place pour elle dans cet austère palais de 2300 pièces !

Dès ses premières années à la cour, Marie-Antoinette insuffle un vent de fraîcheur sur les arts décoratifs. Son ambition secrète ? Créer, au cœur même de la pompe versaillaise, un refuge intime et féminin, à son image. Elle est ainsi la première souveraine à développer des “petits appartements privés”, dissimulés derrière les espaces officiels où la vie se joue en public. Ces pièces secrètes, petiotes, sont les écrins de son bonheur. Elle y reçoit ses enfants, ses amis, parfois son ami (amant ?) Axel de Fersen. Une gigantesque maison de poupée en banlieue parisienne.

Passion déco

Marie-Antoinette est surprenante. Enfermée dans les codes, elle suit les modes, les précède même, commande, réinvente et ne cesse de modifier ses intérieurs pour les adapter à ses humeurs. Elle introduit des matières rares : la laque japonaise, le bronze doré, la nacre. Elle privilégie les couleurs tendres – bleu pastel, vert d’eau, rose poudré – qui donneront naissance au fameux “style Trianon”, que l’on qualifierait aujourd’hui de “bobo chic” : faussement simple, infiniment travaillé. Les textiles couvrent aussi bien les murs que les sièges, les motifs floraux s’invitent jusque dans les moindres détails. La nature pénètre dans l’espace intérieur. À Versailles et au Petit Trianon, la Reine fait entrer les fleurs et les épis de blé.

Reine précurseure

La passion de Marie-Antoinette va repousser les murs et les limites. Elle se prolonge dans la création du Hameau de Trianon, ce village champêtre où la Souveraine rêve d’une vie simple, au plus près de la nature, dans un décor qui préfigure déjà l’anglomanie des jardins romantiques. Même ses meubles ont les pieds sculptés en épis de blé. Ce goût singulier pour l’intime et l’harmonie inspire encore aujourd’hui les plus grands décorateurs. On pense à Jacques Garcia pour qui l’esprit Marie-Antoinette plane sur les arts décoratifs. Elle aura donné au style Louis XVI sa touche de féminité et de grâce, loin de l’austérité néoclassique pure.

Tragique issue

Cette reine ultra-romantique aimait les fleurs, les étoffes légères, les bleus tendres… Mais l’Histoire ne lui fera guère de cadeau. Accusée – à tort et à raison – de tous les maux frappant le royaume, Marie-Antoinette monte à l’échafaud le 16 octobre 1793, à l’âge de trente-sept ans. La Reine déchue affronte la mort avec un courage silencieux et admirable. Elle ira jusqu’à s’excuser, au moment de monter les marches en bois de l’estrade, d’un “pardon” adressé au bourreau Charles-Henri Sanson sur le pied duquel elle venait de marcher. Le dernier mot d’une martyre qui aurait sans doute aimé l’entendre en retour.

Photo de couverture : Marie-Antoinette aimait les étoffes légères et les couleurs pastel, comme on le voit sur ce portrait signé Élisabeth Vigée Lebrun. © 2016 Everett Collection, shutterstock.com

Festin médiéval au Roy d'Espagne

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Le 13 novembre 2025, la Grand-Place de Bruxelles accueillera un grand dîner médiéval, où faste d’antan, musique d’époque et mets rustiques s’uniront le temps d’une veillée exceptionnelle. Un rendez-vous insolite au cœur de la capitale.

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Les royaux au Caire

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L’événement a été reporté à de nombreuses reprises mais cette fois, le GEM ou le plus grand musée consacré à l’art égyptien a été inauguré en grande pompe par le président Abdel Fattah El Sisi en présence de représentants de plus de 80 pays. Outre le roi Felipe VI d’Espagne, le prince Albert II de Monaco le grand-duc Henri de Luxembourg, la reine Rania de Jordanie et sa fille Salma, la reine Mary de Danemark, la princesse Akiko de Mikasa, la princesse Sirivannavari de Thaïlande, le prince et la princesse Charles de Bourbon-Siciles, le prince héritier Theyazin d’Oman, le prince héritier Salman de Bahreïn, le cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi, mais surtout le roi Philippe de Belgique dont la présence est à saluer à plus d’un titre.

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