• HLCÉ

Astérix et Obélix en Lusitanie : un porto allègre

AsterixBande dessinée

Bernard Roisin

23 October 2025

Le 41e album d’Astérix embarque les lecteurs dans un périple ibérique en Lusitanie, sur fond de saudade, de fado, de morue, de vin et de faïence !

Une aventure pleine rebondissements, dessinée avec le respect du fan absolu par Didier Conrad, au dessin de la série depuis 7 albums. Fabcaro n’en est pour sa part qu’à son deuxième en tant que scénariste : l’auteur de Zaï zaï zaï zaï qui est par ailleurs romancier (son livre, Le discours, fut adapté au cinéma) parvient, sans se forcer, à se mouler dans l’humour espiègle mais jamais féroce d’un René Goscinny. Bref, comme l’explique le duo, sur les rives portugaises, les aventures d’Astérix et Obélix sont loin de… s’ensabler.

© DR

Eventail.be – L’origine du livre serait-il le personnage de Boulquiès, petit intervenant dans “Le domaine des dieux” à l’époque?
Fabcaro – L’idée étant cette fois de concevoir un album de voyage, je me suis aperçu qu’Astérix et Obélix n’étaient jamais allés au Portugal. J’ai repensé à ce personnage secondaire que l’on croise dans Le domaine des dieux. Narrativement, ça se justifie parce qu’il connaît le peuple gaulois puisqu’il a travaillé là en tant qu’esclave au Domaine des dieux. Au départ, Boulquiès est une caricature du poète Fernando Pessoa auquel notre bédé fait référence au travers de son chef-d’œuvre, Le livre de l’intranquillité. On trouve également un petit clin d’œil à Lio vers la fin, quand une Portugaise rétorque que “les brunes comptent pas pour des prunes”. Par contre, j’ai échoué à caser Linda de Suza dans le récit.

Le personnage de Boulquies dans "Le Domaine des Dieux" © DR

E. – Vous évoquez évidemment lla saudade qui est une autre politesse du désespoir que l’humour ?
Didier Conrad – Un fatalisme propre au peuple portugais. Le principe des albums de voyage dans Astérix est de trouver une porte d’entrée. Pour les Bretons, il s’agissait du flegme britannique, dans le cas des Helvètes, la propreté helvétique. Il s’agit toujours d’une caractéristique bienveillante et pas d’un cliché, selon l’héritage de René Goscinny
F. – En tant que scénariste, je trouvais le défi amusant de transformer quelque chose de mélancolique comme la saudade en un gimmick de comédie.

Didier Conrad © Julien Knaub

E – Est-il plus aisé d’imaginer un album sur une nation un peuple, plutôt que d’abord des questions de sociétés au travers du village comme dans “L’iris blanc”, le précédent ?
F. – J’ai fait mes premières armes sur un album “village”, et j’ai trouvé plus simple d’imaginer un album “voyage”, disposant pour ce faire de béquilles scénaristiques : une culture, un peuple, un cadre, des spécialités culinaires différentes… tous ces éléments nourrissant le scénario. Alors que dans les albums village, il s’agit d’une variation autour du même cadre, qui s’avère plus compliqué.

Fabcaro © Julien Knaub

E. – Le ton est plus politiquement correct qu’à l’époque d’Uderzo et Goscinny. Exemple : la vigile noire du bateau de pirates ne roule plus les “r” et porte une chemise…
F. –
L’humour comme la société ont changé : il y a des codes qu’on ne peut plus réutiliser. Et de ce fait nous avions rangé ce personnage que j’adore au placard. Nous l’avons juste réactualisé

E. – Avoir un scénariste différent, modifie-t-il le dessin ?
D.C. – Oui, Jean-Yves Ferri, le prédécesseur de Fabcaro, imaginait une mise en scène précise, qui se révélait un vrai casse-tête du fait de sa rigidité. Alors que Fabrice me laisse libre de faire ce que je veux

E. – Quel sera la destination du prochain album de voyage justement: le Japon, la Russie, les Incas, les Sardaigne, l’Alsace ou même les “Ch’tixs” ?
D.C. – Ces derniers jours, nous nous amusons à imaginer les prochains voyages que nous pourrions entreprendre. Ce n’est pas évident, car tout commence à avoir été fait. Il ne faut pas que ce soit trop loin, car cela n’est pas très crédible qu’Astérix et Obélix se déplacent en radeau ou en tapis-volant. Nous avons quelques pistes….
F. – Mais nous retenons l’idée des Ch’tix : nous vous reverserons les droits d’auteurs si l’idée se concrétise… (rires)

Photo de couverture : Didier Conrad et Fabcaro @ Julien Knaub

Charlotte Abramow : Adieu Maurice ou l’éclat de la résilience

Foires & Expositions

Avec “MAURICE, Tristesse et Rigolade”, Charlotte Abramow (Bruxelles, 1993) signe une exposition bouleversante et lumineuse. Entre humour tendre et poésie pop, elle transforme l’adieu à son père en un récit universel sur l’amour, la perte et la puissance douce de la résilience.

Ouverture de Tussen, par Compagnie ABC

Vie mondaine

Dix ans après l’ouverture de leur premier bar, les amis d’enfance Axel Van Tuijn, Bruno Bogaert et Chuck Bindels – fondateurs de la Compagnie ABC – ont dévoilé leur huitième adresse : Tussen, inaugurée pour la première fois à Uccle. Lors du soft opening, les invités ont découvert un bar de quartier chaleureux de 150 places, une cuisine belge à partager, des brunchs décontractés et une ambiance familiale où chacun se sent chez soi. Ce n’est pas un bar festif, mais un lieu pensé pour tous les moments de la journée, entre travail et détente. Les produits locaux étaient à l’honneur, avec les fromages de Julien Hazard, les pains de Fine Bakery, les viandes de Diamant Rouge, les saucisses de Dierendock ou encore les croquettes de Kroket. Le design, signé Bauclub, Halfwerk et Duplex Studio, a séduit par ses matériaux bruts et sa touche contemporaine. Un lancement tout en douceur pour ce lieu qui se veut un véritable entre-deux : entre jour et nuit, solitude et convivialité, travail et plaisir. © Henri Doyen

18/09/2025

Extra informatie

Bande-dessinée

Astérix et Obélix en Lusitanie

Auteurs

Dessin : Didier Conrad
Scénario : Fabcaro

Éditeur

Albert René

Sortie

Octobre 2025

Advertentie

Généalogie : Nicolas de Potter, l’art de relier les générations

Livres

Et si la généalogie n’était pas qu’une science des noms et des dates, mais un fil vivant entre les générations ? Depuis plus de vingt ans, Nicolas de Potter retrace les trajectoires de ses ancêtres pour mieux comprendre les siennes. À travers ses recherches (qu’il couche dans son dernier ouvrage Généalogie de la famille Potter & Pottère), il interroge les mémoires familiales et le pouvoir de l’histoire quand elle suscite des questions autour d’une table, entre générations.

Alle artikels

Advertentie

Alle artikels