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Quand le Quartier des Arts recadre le Musée du Chat…

HLC

Rédaction Eventail

11 May 2021

© Bestimage/Photo News

Le futur Musée du Chat et du dessin d'humour devrait être construit entre le BIP et le Palais des Beaux-Arts à la place du bâtiment "1930". Autrement dit, il se situe en plein cœur du Quartier Royal du Mont des Arts, au milieu du périmètre défendu depuis plus de 50 ans par la prestigieuse association du Quartier des Arts. C'est dire si ce comité de quartier connait bien le contexte du projet cher à Philippe Geluck. Il m'a paru dès lors intéressant d'entendre à ce sujet Michel Van Roye, Secrétaire Général du Quartier des Arts. Son analyse met (hélas) en lumière un nouvel exemple de ce qu'on a appelé en d'autres temps la bruxellisation. Une fois de plus, c'est consternant...

Le Quartier des Arts a été créé en 1967 « pour promouvoir l'animation, la défense, la restauration et la qualité de l'aménagement de Bruxelles », et plus particulièrement dans la partie haute du centre de la Ville. Le périmètre de son action est délimité par les boulevards de la petite ceinture et ceux de la jonction Nord-Midi, depuis le Botanique jusqu'au Palais de Justice. Il s'agit du plus ancien comité de quartier de Bruxelles. Son Président d'Honneur est Sa Majesté le Roi Albert II. Parmi ses autres pères-fondateurs, on peut citer Michel Didisheim, Georges-Henri Dumont, Daniel Janssen et Philippe Robert-Jones. Aujourd'hui, l'association est présidée par Françoise Tulkens. Elle compte parmi son Conseil d'Administration des personnalités telles que Jean-Pierre Buyle, Isabelle Hamburger, Philippe le Hodey et Bernard Viérin. Excusez du peu...

Philippe Geluck portant un masque du Chat
© Bestimage/Photo News

« Ce qui me chagrine dans ce dossier, me confie Michel Van Roye, ce n'est pas Philippe Geluck car je suis un fan du Chat. Ce qui me désole, c'est qu'on doive détruire le '1930' parce qu'il n'a plus aucune valeur patrimoniale alors qu'il a été un superbe vestige des années 30'. J'ai connu ce bâtiment il y a de nombreuses années et j'avais été frappé par le fait qu'il était le parfait témoignage d'une époque. Il était dans un état impeccable. On aurait dû le classer pour ses qualités extérieures et intérieures. Heureusement, Charles Picqué avait décidé de le maintenir. Malgré cela, la Régie des Bâtiments a complètement désossé l'immeuble, à un tel point qu'on est contraint aujourd'hui de le détruire. Bref, je dénonce la gestion immobilière de la Région de Bruxelles-Capitale. Je dénonce également sa politique culturelle ou, plutôt, son absence de politique culturelle.

Philippe Geluck, Rudi Vervoort et Pierre Hebbelinck devant la maquette du bâtiment du musée du Chat
Philippe Geluck, Rudi Vervoort, Ministre-président, et l'architecte Pierre Hebbelinck présentent le projet architectural de l'immeuble qui accueillera le "Chat Cartoon Museum" © Bert Van Den Broucke/Photo News

C'est à la Région de fixer ses critères lorsqu'elle met à la disposition d'artistes un de ses édifices. Pourquoi privilégier Philippe Geluck alors que nombreuses œuvres, telles que celles du mouvement CoBrA, n'ont plus d'espaces d'exposition ? C'est à croire que Philippe Geluck est devenu la 'danseuse' du roi Vervoort. Pour éviter toute polémique, je conseillerais au créateur du Chat de ne plus s'appuyer sur l'autorité publique mais d'acheter un bâtiment privé ». En tout cas, on peut donner raison à Michel Van Roye sur un point : si elle veut devenir « Capitale culturelle de l'Europe » en 2030, Bruxelles doit se doter d'une véritable politique culturelle. Le message est lancé à Hadja Lahbib et à Jan Goossens...


Newsletter Lobby du 7 mai 2021, rédigée par Paul Grosjean, rédacteur en chef de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du pouvoir, ici

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