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Dans la Cour des Grands : Esméralda, l’activiste au sang bleu

Dans la Cour des GrandsGothaMaison de Saxe-Cobourg

Thomas de Bergeyck

13 October 2022

Il est de ces altesses qui ne perdent pas de temps en réflexions sur la pertinence d’une action selon « ce qui se fait » ou « ne se fait pas ». Qui se demandent ce qu’on va en penser. Qui craint la réprimande, le désaveu public. Incontestablement, Esméralda est de celles-là. La princesse de Rethy, fille du roi Léopold III a rangé sa casquette de journaliste pour porter celle, plus colorée, d’activiste. Car oui, on peut être fille de roi, demi-sœur de roi et tante de roi et douée de bon sens. Esméralda, que j’ai encore invitée il y a quelques jours dans Place royale sur Bel RTL, sait pertinemment que sa place au sein de la famille royale est le meilleur étendard d’un combat. Son titre est son plus beau porte-voix. Certes, elle ne le brandit pas ostensiblement. Pas la peine, tout le monde la connait. C’est sa force.

Les 8 et 9 octobre dernier, Esméralda s’est associée par l’entremise d’une vidéo diffusée très largement sur les réseaux sociaux au combat citoyen de la coalition Code rouge, qui dénonce l’utilisation encore trop massive des énergies fossiles dans la grande industrie. Sa cible : Total et leurs milliards de bénéfices distribués aux actionnaires. Le collectif a mené une action de désobéissance civile, une manifestation de colère non-autorisée par la police. Esméralda l’encourage, et va même plus loin.

La princesse Lilian, la princesse Marie-Christine (debout) et la princesse Esmeralda (dans les bras de sa mère) © Photo News

Souvenez-vous : n’est-ce pas la princesse de Belgique qui a été arrêtée par la police en 2019 à Londres, durant une action d’Extinction Rébellion sur Trafalgar Square ? Elle a passé des heures au poste, elle a donné son ADN, ses empreintes digitales et fait les photos de délinquants, devant un écran à lignes de face et de profil. Esméralda l’aurait même fait sciemment, pour attirer l’attention médiatique sur son combat. Et tout le monde a mordu.

© CC BY-SA 4.0/Valentin Dupont

Esméralda, c’est l’altesse qui donne de la voix aux sans-voix. Elle prend la parole qu’on ne lui a pas retirée en échange de ses titres. Jamais encore d’ailleurs le Palais ne s’est opposé à sa mobilisation. Esméralda n’est pas muselée. Et au fil des années, on sent la journaliste plus rebelle encore, qui bouillonne, et qui a pris conscience qu’il ne s’agissait simplement plus de relater, mais de mouiller la chemise. La planète brûle, nos réserves s‘épuisent et les glaces fondent. La terre prend l’eau de tous côtés. Et aucun titre, aucun nom ne pourra jamais y faire rempart.

Dans les années 60 déjà, sa grand-mère la reine Elisabeth avait fait du bruit dans Landernau en se rendant dans les pays du bloc communiste, à l’est, sur des territoires « à risque ». Le gouvernement retenait son souffle, mais elle n’en avait cure. À cette époque déjà, la « reine rouge » avait compris que pour prendre la parole, il fallait aussi prendre les armes. Esmeralda est une merveilleuse allégorie de tout cela. Son combat prend diverses formes : la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi le droit des femmes, et la reconnaissance de Delphine. Récemment, elle a même prôné le déboulonnage des statues de son aïeul Léopold II. La princesse Esméralda ne s’en laisse jamais compter. Elle nous donne là une courageuse mais merveilleuse leçon de liberté.

Photo de couverture © DR

Dans la Cour des Grands - Profession : royal watcher

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C’est un classique chaque été : les vacances de nos altesses sont scrutées à la loupe par ceux que l’on appelle les royal watchers. Ils sont journalistes, pas toujours, et donnent leur avis que l’on dit éclairé sur les soubresauts et autres aventures vécues par les monarques et leur famille à travers la planète. Un fait, une réaction. Pas forcément une analyse. Soit. Et l’on peut légitimement se demander à partir de quand l’avis devient un jugement. La frontière est ténue, je vous l’accorde, mais elle est rapidement franchie.

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