JC Darman
15 July 2025
Depuis sa parution en 1740, l’œuvre originale écrite par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve a connu un nombre invraisemblable d’adaptations de tous ordres. La plus ancienne et encore la plus répandue aujourd’hui, fut réécrite (et édulcorée) quelques années plus tard, en 1757, par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. C’est celle qui inspira les moutures les plus connues : le film de Jean Cocteau en 1946 (Jean Marais dans le rôle de la Bête), le dessin animé de Walt Disney en 1991 et la comédie musicale américaine avec Emma Watson réalisée par Bill Condon en 2017. Ici, Patrick de Longrée, le scénographe et coproducteur (avec Rinus Vaneslander) des spectacles de Villers-la-Ville, s’est surtout appuyé sur la version originale plus élaborée et plus complexe de Madame de Villeneuve, mais en la traitant de manière un peu différente, notamment en la féminisant davantage.
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN Avec LAURA FAUTRÉ (la Belle) BENJAMIN RAMON (la Bête) BRUNO GEORIS (le Père) BERNADETTE MOUZON (la Fée) MARIE-HÉLÈNE REMACLE (la Reine) LAURIANE JAOUAN (Fatmé) MANON HANSEEUW (Lisbé) JONAS JANS (Garde) ROMAIN MATHELART (Garde) D’après GABRIELLE-SUZANNE de VILLENEUVE Adaptation et scénographie : PATRICK de LONGRÉE Costumes : THIERRY BOSQUET & SOPHIE MALACORD Éclairages : CHRISTIAN STÉNUIT Maquillages : GAËLLE AVILÈS SANTOS Habillage musical : LAURENT BEUMIER Images vidéo : ALLAN BEURMS Chorégraphie : SABRINA GERLACHE Assistants à la mise en scène : JONAS JANS Produit par RINUS VANELSLANDER Vanelslander & PATRICK de LONGRÉE
La trame est connue : commerçant ruiné, le père d’une jeune fille nommée Belle est condamné à mort pour avoir cueilli une seule rose d’un bouquet dans le château d’un monstre : la Bête. Le père sera épargné tant que sa fille acceptera de vivre dans ce château et gracié si Belle accepte d’épouser la Bête. Horrifiée, elle commence par refuser mais va peu à peu découvrir que la Bête est la victime d’un sortilège et que sous les traits du monstre souffre un jeune homme désespéré mais bon et animé d’un amour sincère.
© Del Diffusion
Le déroulement de cette fable éminemment romantique s’intègre parfaitement dans les vestiges de l’abbaye. Les éclairages de Christian Sténuit y exploitent avec beaucoup d’habileté les contrastes du clair-obscur. Par une nuit bleutée, on se retrouve transporté dans le décor onirique, à la fois féerique et inquiétant, d’un château délabré.
Thierry Bosquet et Sophie Malacord ont façonné de magnifiques costumes.
Mise en scène : ALEXIS GOSLAIN Avec LAURA FAUTRÉ (la Belle) BENJAMIN RAMON (la Bête) BRUNO GEORIS (le Père) BERNADETTE MOUZON (la Fée) MARIE-HÉLÈNE REMACLE (la Reine) LAURIANE JAOUAN (Fatmé) MANON HANSEEUW (Lisbé) JONAS JANS (Garde) ROMAIN MATHELART (Garde) D’après GABRIELLE-SUZANNE de VILLENEUVE Adaptation et scénographie : PATRICK de LONGRÉE Costumes : THIERRY BOSQUET & SOPHIE MALACORD Éclairages : CHRISTIAN STÉNUIT Maquillages : GAËLLE AVILÈS SANTOS Habillage musical : LAURENT BEUMIER Images vidéo : ALLAN BEURMS Chorégraphie : SABRINA GERLACHE Assistants à la mise en scène : JONAS JANS Produit par RINUS VANELSLANDER Vanelslander & PATRICK de LONGRÉE Photo Aude Vanlathem
Laura Fautré incarne la Belle. Cette jeune comédienne devient une habituée des lieux puisqu’ici même l’an dernier elle interprétait de manière très convaincante le rôle complexe de Jeanne d’Arc. Cette fois elle insuffle toute l’intelligence du cœur dans son interprétation.
La Bête est jouée par Benjamin Ramon. Le masque qui cache ses traits constitue sans doute une entrave à la diction et à la sonorité de la voix du comédien. On peut cependant dire que le binôme Belle-Bête, beauté-laideur, Laura Fautré–Benjamin Ramon s’avère attachant. Bruno Georis, le père de la Belle, est un autre familier des spectacles estivaux à Villers. Ce comédien talentueux tire le meilleur parti d’un rôle qui n’est sans doute pas le plus valorisant de sa carrière. Comme dans bien des contes, il y a une fée (Bernadette Mouzon) et deux sœurs jalouses et envieuses (Manon Hanseeuw et Lauriane Jaouan). Il s’agit certes d’un conte moral mais quelques tirades moralisatrices paraissent un peu longuettes, de même que les explications justificatives des sortilèges. La dernière scène de la pièce instaure une cassure. Soudainement le texte (pour bonne part original de Madame de Villepinte) s’emballe, les répliques deviennent plus guillerettes. Sans doute pour saluer le retour d’une reine guerrière qui se révèle être la mère de la Bête, du moins quand le monstre était encore un prince à figure humaine. C’est l’entrée en scène de Marie-Hélène Remacle, autoritaire (in)flexible et très drôle. Comme dans tout conte qui se respecte, tout est bien qui finit bien, en l’occurrence par un intermède dansant du plus bel effet.
© Del Diffusion
Le metteur en scène, Alexis Goslain, est lui plus qu’un habitué ; il devient un spécialiste de la dramaturgie très spécifique et complexe des spectacles en plein air puisque La Belle et la Bête constitue sa quatrième réalisation dans le décor extraordinaire des ruines de l’abbaye. Et c’est plutôt une réussite.
© Del Diffusion
Depuis 1987, plus de 700 000 spectateurs ont assisté aux représentations estivales de Villers-la-Ville, ce qui en fait l’évènement théâtral le plus suivi en Belgique.
Un spectacle plaisant dans un cadre exceptionnel à voir jusqu’au 16 août.
Spectacle
La Belle et la Bête
Adresse
Abbaye de Villers-la-Ville
Rue de l’Abbaye, 55
1495 Villers-la-Ville
Dates
Jusqu’au 16 août
Billeterie
Sur internet
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