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Thomas de Bergeyck

15 October 2020

Ainsi donc, le roi des thaïlandais, Rama X est de retour au pays ! Non, il n'est pas en exil. Il a « simplement choisi » de vivre dans un hôtel privatisé de Bavière, en Allemagne, avec toute sa Cour et son harem de vingt maitresses officielles. Une fois par mois environ, il fait un saut de puce a Bangkok pour honorer une cérémonie publique.

Ce 10 octobre, il est rentré avec, à ses côtés, la reine Suthida, sa quatrième épouse qu'il est passé prendre en Suisse, puisque c'est là qu'elle vit. La nouvelle souveraine a qui il a passé la bague au doigt juste avant son couronnement, l'an dernier. Elle était son ancienne maîtresse.
Mais dans cet avion, il y avait aussi une autre femme. On l'appelle Koi. Elle est, elle, devenue sa maitresse favorite. Nommée « noble consort » du souverain, Koi vient de sortir de prison où elle a passé un an pour soupçon de trahison. Le Roi l'a finalement graciée, puis reprise dans sa Cour en lui rendant tous ses grades militaires.

Le roi Rama X de Thaïlande et sa favorite Koi à l'aéroport de Munich
Rama X l'aéroport de Munich avec Koi, sa "noble consort" © DR 

C'est donc ce ravissant trio qui a honoré samedi la cérémonie d'offrande des tissus aux moines, lors des fêtes bouddhistes de Kathina. Dans ce pays où la moindre remarque sur le Roi est passible de prison, et où la polygamie est abolie depuis 1935, personne n'a rien trouvé à redire. Personne, sauf un nombre de plus en plus grand d'étudiants et d'intellectuels descendus dans la rue pour demander une réforme de leur Constitution. Ils ne comprennent plus rien à ce pays sur lequel règne un homme d'un genre, disons-le, déroutant.

Le roi Maha, c'est d'abord l'héritier d'un demi-dieu, le roi Bhumibol qui a régné durant 70 ans jusqu' sa mort en 2016. Un homme terriblement révéré. Le peuple, depuis, est comme perdu, hébété par ce changement de style. Maha, 68 ans, militaire et pilote de ligne de formation, est le roi de toutes les fantasmagories.

Le peuple thaïlandais marque se tristesse à la disparition du roi Bhumibol
À l'inverse de son fils, le roi Bhumibol était très aimé. Sa disparitioin a déclenché un emoi sans précédents dans la population thaïlandaise. Elle se remet difficilement de ce changement de style sur le trône © Dario Pignatelli/Polaris/Photo News 

Un homme à femmes, un Don Juan comme l'explique sa mère. Inutile de dire que ses trois premières unions furent compliquées. Mais surtout, il fait parler de lui par un comportement bien curieux : ainsi l'a-t-on vu descendre d'un avion, à Munich, en jean large, brassière blanche au-dessus du nombril et sandalettes, constellé de tatouages, l'air de rentrer d'une nuit en rave-party. On se souvient encore de cette vidéo publiée en 2009 par Wikileaks et montrant la fête d'anniversaire donnée pour leur caniche nain blanc Foo Foo. Sorte de soirée décadente romaine où la Reine d'alors, Srirasmi, est en string, seins nus, et porte le chien jusqu'au gâteau pour qu'il puisse souffler ses bougies ! Un chien qui devait certainement mériter pareil égard, lui qui a été élevé au rang de Maréchal en chef et général de l'Armée de l'air !

Au-delà de l'anecdote, les jeunes générations du pays s'inquiètent de la transition autoritaire que la Thaïlande a opérée depuis le coup d'état de 2014. Cet homme, impopulaire, aurait sans doute tout à gagner à accepter le changement de régime réclamé par la rue. Dans ce « pays des sourires » qui aurait plutôt tendance à faire un peu la moue...


 

Retrouvez un siècle d'indiscrétions dans les coulisses des cours du monde entier dans Chroniques royales
Thomas de Bergeyck
Éditions Jourdan
2018

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