Anna Boch : l’impressionniste louviéroise

Anna naît à Saint-Vaast, dans un milieu très aisé puisque sa famille possède la manufacture Boch Frères Keramis à La Louvière. Elle s’oriente donc librement vers la peinture, suivant des cours auprès d’Isidore Verheyden. Le frère d’Anna, Eugène Boch, également peintre, côtoie Vincent van Gogh et son cousin, l’avocat et écrivain Octave Maus, n’est autre que le fondateur des groupes d’artistes d’avant-garde Les XX et La Libre Esthétique. Assez vite, elle s’inspire de Théo Van Rysselberghe qu’elle finira par rencontrer dans ce même cercle bruxellois des XX qu’elle intègre dès 1886, en même temps que Félicien Rops. Elle éclaircit ses toiles et leur donne une atmosphère impressionniste. Ses voyages en France lui permettent de mieux connaître l’œuvre de Monet et la technique de Seurat qu’elle transposera dans ses tableaux pointillistes plus tardifs.

Anna Boch tisse des liens particuliers avec Ostende. Elle y expose au salon des Beaux-Arts en 1907 et elle se lie à James Ensor qui la peint jouant au piano, près de Willy Finch, dans La Musique russe, aujourd’hui aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. En outre, elle se plaît à peindre la mer du Nord, tout en appréciant le littoral breton ou les villes côtières néerlandaises. Artiste discrète, elle achète avec discernement, se constituant une collection remarquable riche en œuvres de Paul Signac, Victor Horta, Maurice Denis, Paul Gauguin et, bien sûr, Théo Van Rysselberghe qui réalisera son portrait. Elle sera aussi la seule personne qui achètera une toile à Vincent van Gogh de son vivant. La Vigne rouge sera rachetée à la mort d’Anna par le célèbre collectionneur russe Sergueï Chtchoukine. Les œuvres vendues le furent au profit des artistes indigents. D’autres furent léguées aux musées belges. Le Mu.ZEE d’Ostende en a réuni quelques-unes pour recréer l’univers d’Anna Boch, tout en retraçant le parcours de cette représentante attachante de l’impressionnisme belge.

En couverture : Anna Boch, Les falaises de l’Estérel, ca. 1910, huile sur toile. © Vincent Everarts