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Dans la Cour des Grands : L'indéboulonnable Philip d'Edimbourg

Dans la Cour des Grands

Thomas de Bergeyck

15 June 2020

© Jeff Moore/Empics Entertainment/Photo News

Il est pour toujours son roc ! Depuis 72 ans qu'ils sont mariés, ils se donnent du cabbage, petit chou. En ce mois de juin, le prince charmant de la plus incroyable des reines souffle ses 99 bougies. On imagine le gâteau ... et la capacité pulmonaire nécessaire pour venir à bout des chandelles. Mais il en faut davantage pour « déboulonner » - terme à la mode - Philip d'Edimbourg, prince de Grèce et de Danemark, général de la Force terrestre, Lord Grand Amiral de la Marine royale. À la retraite depuis trois ans, le jubilaire a célébré sa naissance à l'ombre de Windsor, où il reste confiné avec son épouse. Une photo récente le montre toujours aussi élégant, droit comme un « I » et orné de ce sourire coquin qui est sa marque de fabrique.

Que n'a-t-il pas commis, en plus de sept décennies de coupages de cordons et autres cérémonies de remise de médailles ? Son palmarès parle de lui-même : 22.219 engagements solo, 5.496 discours prononcés ! Fidel Castro n'a pas fait mieux. Louis XIV non plus. Mais le Duc, c'est surtout un humour qui n'appartient qu'à lui, à la limite de la gaffe. N'est-ce pas lui qui a dit, à un jeune étudiant anglais en Papouasie comment il avait fait « pour ne pas se faire manger » ?

Le prince Philip d'Edimbourg et le prince Albert de Belgique à Bruxelles en 1958
1958 : Le prince Philip d'Edimbourg et le prince Albert de Belgique à Bruxelles © Photo News

En Chine, Philip a mis en garde des britanniques : « Si vous restez encore ici, vous allez avoir les yeux bridés ». Ou encore, à l'endroit du président du Nigéria, en costume traditionnel : « Maintenant, vous êtes prêts pour aller au lit ! ». S'il est un prince qu'on sort, il peut apparaître aussi proprement insortable.

La reine Elisabeth II d'Angleterre et son mari, le prince consort Philip, lors des 99 ans du duc d'Edimbourg
© Polaris/Photo News

Il faut se souvenir qu'à 99 ans, Philip peut honnêtement croire en la vie éternelle. Car il est déjà un dieu vivant sur une île flanquée entre les Fidji et la Nouvelle-Calédonie. Tous les 10 juin, jour de son anniversaire, le duc est célébré au cours d'un grand festin au cours duquel on danse et on chante, implorant son retour. Philip, selon la légende des Tanna, serait né des amours boueuses d'un homme sorti du volcan Yasur avec une femme du village. Depuis sa visite avec la reine Elizabeth en 1974, il a laissé une photo, portant la canne à cochons traditionnelle. Preuve qu'il est des leurs...


En cette année particulière où tous nos repères ont été perturbés par un virus venu de très loin, rien ne semble ébranler ce prince qui, contre vents et marées, est resté malgré tout l'homme-lige ayant promis, en 1953, à Elisabeth Regina d'être son plus fidèle serviteur.

Je vous souhaite, du fond du cœur, un délicieux été 2020. Avec ou sans vacances, il sera plein d'amour et surtout, de liberté – presque - retrouvée.


 

Retrouvez un siècle d'indiscrétions dans les coulisses des cours du monde entier dans Chroniques royales
Thomas de Bergeyck
Éditions Jourdan
2018

La majorité d’un futur empereur

Chroniques royales

Au Japon, la tradition a été respectée à la lettre puisque le prince Hisahito, deuxième dans l’ordre de succession au trône, a célébré sa majorité selon un rite remontant au IXe siècle : la cérémonie du Kakan-no-Gi. Certains pensent même qu’elle serait encore plus ancienne. On avait certes un peu triché puisque le prince a fêté cette année ses 19 ans mais les huiles du protocole impérial, aussi rigoureux qu’immuable, avaient consenti à respecter le rythme scolaire du jeune homme et à retarder ce jour important d’une année.

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L’un des films les plus attendus du Festival est “The Chronology of Water” (sélection Un certain regard), le premier long métrage réalisé par Kristen Stewart et produit par Ridley Scott himself. Le film, basé sur les mémoires du même nom de Lidia Yuknavitch (interprétée par Imogen Poots), suit Yuknavitch alors que sa carrière prometteuse déraille à cause de la drogue et de l’alcool. Elle finit par s’en sortir, devenant une écrivaine remarquée et collaborant avec Ken Kesey pour son roman « Caverns » ( Jim Belushi, parfait). Quasi expérimental, truffé d’images cérébrales et de réminiscences sonores, “The Chronology of Water” nous plonge dans les douleurs et des traumatismes indicibles.

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