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Rédaction

11 December 2020

© DR

Valderrama. À l'évocation de ce nom, les yeux de nombreux golfeurs du Vieux Continent s'illuminent. Non pas en pensant au joueur de football colombien – Carlos de son prénom –, particulièrement chevelu, qui a participé à trois Coupes du monde dans les années 1990 et fait le bonheur du club de Montpellier. Mais bien au parcours de golf espagnol qui a accueilli la Ryder Cup en 1997. C'était la première fois que l'Europe accueillait les États-Unis en dehors des Îles britanniques lors de leur traditionnelle rencontre bisannuelle. Depuis lors, seul le golf national de Paris a eu ce privilège en 2018.

Véritable jardin botanique manucuré en permanence par une quarantaine de jardiniers, Valderrama a l'art d'envoûter ses nombreux visiteurs quotidiens – sur réservation uniquement, priorité aux membres –, triés sur le volet alors que le droit de jeu (400 euros !) de ce club privé est l'un des plus élevés au monde.

Œuvre de Trent Jones
Le défi sportif est à la hauteur de la beauté des lieux, tous les coups devant être bien réfléchis et exécutés à la perfection, sous peine de sanction immédiate. Ce n'est pas un hasard si à peine quelques joueurs y terminent sous le par lors des Opens d'Espagne ou d'Andalousie qui s'y déroulent encore régulièrement. Valderrama recèle en effet de nombreux pièges, entre les pins parasols et les chênes-lièges en ligne de jeu, les pièces d'eau et, surtout, les gigantesques bunkers blancs. Sans oublier les redoutables greens aux multiples pentes souvent illisibles.

Niché sur les hauteurs de Sotogrande, station balnéaire qui a vu le jour dans les années soixante, Valderrama est l'œuvre de l'architecte de golf américain réputé Robert Trent Jones. En 1974, celui-ci y avait construit un superbe parcours, le "Sotogrande new", pour le compte d'un compatriote tombé amoureux de l'endroit. Dix ans plus tard, ce joyau a été racheté par Jaime Ortiz Patino. Ce puissant industriel bolivien était bien décidé à transformer le parcours, peu entretenu, en championship course capable d'accueillir un tournoi et les joueurs du top mondial.

Trent Jones a apporté différentes modifications au design originel, tandis que d'impressionnants travaux de terrassement y ont été effectués pendant plus de deux ans, et des milliers d'arbres plantés. Le résultat est à la hauteur des investissements consentis (plusieurs milliards de pesetas). Ce qui a permis à Valderrama – à savoir le nom d'un grand domaine local –, d'accueillir, dès 1988, le Volvo Masters, finale du circuit européen, et ce jusqu'en 2008.

Ryder Cup de légende
Ce parcours doit cependant surtout sa notoriété à la Ryder Cup de 1997. Jaime Ortiz Patino a usé de toute son influence pour convaincre les Anglo-Saxons. Et ce par l'intermédiaire, notamment, du joueur charismatique Severiano Ballesteros, ami personnel de Patino et fer de lance de l'équipe européenne lors des éditions précédentes. Durant trois jours, Valderrama fut ainsi le théâtre du duel entre les douze meilleurs joueurs européens et américains. Un match de légende disputé dans des conditions très... britanniques, alors que le soleil brille d'habitude du côté de Cadix !
L'Europe, emmenée par le capitaine "Seve", y a dominé les Américains en doubles lors des deux premières journées, avant de s'imposer finalement sur le fil 14,5-13,5. L'Italien Costantino Rocca avait infligé notamment un cinglant revers 4&2 au jeune Tiger Woods. Ce dernier y a pris sa revanche en remportant, en 1999, une manche de l'American Express World Golf Championship.


Quelques trous y restent emblématiques, à l'instar du n°4, le "signature hole", un par 5 et son green aux pentes déroutantes encerclé par une cascade d'eau. L'immense bunker du trou n°8 et le par 5 du trou n°17 marquent également les esprits des joueurs comme des (télé)spectateurs, alors que beaucoup de coups improbables s'y produisent et que de nombreuses illusions s'y perdent, entre sable et eau.

Si jamais vous avez le privilège de vous y rendre en tant que joueur amateur, soulignons que vous serez pris en charge dès le portique d'entrée. Même le practice fait partie du sanctuaire, alors que vous aurez en tout et pour tout 45 minutes pour vous y échauffer devant un panorama typiquement andalou. Et ce avant de frapper votre première balle au tee n°1, sous l'œil averti d'un greenkeeper local, vérifiant discrètement que votre handicap (minimum 24 pour les messieurs, 32 pour les dames) n'est pas usurpé. Ce serait en effet dommage que vous abîmiez un tel joyau ! Quoi qu'il en soit, une fois votre parcours bouclé, vous pourrez ensuite signer votre carte et jouir de la quiétude des lieux sur la terrasse ou dans les salons ornés des portraits de tous les meilleurs joueurs de golf contemporains. Avant de ressortir, les clubs nettoyés et prêts pour vous accompagner dans un autre rêve éveillé...

Real Club Valderrama
Cádiz
www.valderrema.com

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