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Alexis de Limburg Stirum

29 December 2022

Gastronomie, ce terme, semble-t-il, est apparu à la fin du XVIIe siècle. Ainsi l’individu, passant de la survie à la sustentation, entre-t-il dans la magie culinaire de la dégustation. L’acte vital de manger a été élevé au rang d’un art. Afin de mettre en scène cet art, il faut inventer les rites, les repas et leur traduction esthétique que l’on nomme arts de la table, avec tout ce qui en découle. La gastronomie a toujours été le reflet de l’évolution de l’homme. Aujourd’hui encore, elle s’adapte. L’art de recevoir s’est substitué au simple accueil chargé de traditions. L’individu se recentre sur la qualité et le raffinement, tant alimentaires que décoratifs. Chacun désigne sa maison comme lieu de prédilection de son accomplissement personnel et aussi financier. Là se mélangent la gastronomie, la dégustation et la décoration. Celle-ci devient un vecteur de communication.

Le décor n’a d’égal que l’intérêt que l’on porte à ses hôtes : un reflet de soi, un miroir. Une subtile mise en scène, souvent savamment étudiée, permettra la découverte de l’autre, mais aussi de se dévoiler un peu plus auprès de ses invités. Elle permet aussi de projeter l’image idéalisée que l’on veut bien montrer. Mais l’évolution de nos modes de vie, le développement des voyages et les nouvelles technologies nous mettent à l’écoute d’un monde devenu une source infinie d’inspirations que nous marions selon nos envies. De nouveaux arts de vivre voient ainsi le jour.

Il existe aujourd’hui à travers le monde mille et une façons de recevoir. Chaque région, chaque pays a ses coutumes que l’ouverture de nos sociétés vient parfois bousculer. Les arts de la table suivent bien évidemment ce trajet. Dans cette période charnière avec de nouvelles méthodes de travail, de nouveaux modes de fonctionnement sont à inventer. Le maître mot est : innover. Mais attention, il ne faut pas trop en faire ! Même si la fusion food est à la mode, beaucoup d’entre nous se réjouissent tout autant, voire plus de se régaler d’un bon soufflé au fromage, d’une une tarte tatin avec de la glace vanille, d’une purée Robuchon ou d’un gigot de sept heures. Et rien de tel que de la belle porcelaine ancienne, de l’argenterie de famille et des verres en cristal pour déguster ce repas : le classique a encore le vent en poupe. Assurez-vous juste d’une chose, que vos convives ne repartent pas en pensant que tout était froid, sauf le champagne !

René Magritte, Le Bain de cristal, 1946

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