En direct de Cannes : Kristen Stewart, Léa Drucker, Hafsia Herzi en haut des marche

Coup de cœur pour Left-Handed Girl, le premier long métrage de la Taiwanaise (vivant à New York) Shih Ching Tsou et Sean Baker (Anora , Palme d’or 2024) pour le montage, nous immerge dans le quotidien urbain d’une mère et de ses deux filles à Taipei. La petite dernière est gauchère. Une malédiction ? On a été plus que séduits par The secret agent du Brésilien Kleber Mendonça Filho (compétition officielle).

En 1977, Marcelo un ingénieur fuyant un passé trouble, arrive à Recife où le carnaval bat son plein. Il vient retrouver son jeune fils et espère y construire une nouvelle vie. C’est sans compter sur les menaces de mort qui rôdent dans un pays miné par la dictature militaire. Horrifique.

Léa Drucker au sommet

Léa Drucker a bluffé la Croisette dans le nouveau film de Dominik Moll Dossier 137 (en compétition officielle). Dans ce thriller social, la comédienne campe Stéphanie une officière de l’IPGN (la police des polices) à la situation personnelle compliquée. Un rôle dense comme Léa Drucker les aime. Remarquable dans L’intérêt d’Adam de notre compatriote Laura Wandel, Léa Drucker imprime son immense talent. La Palme de la meilleure actrice ?

Bono et l’Ukraine

Sont passés sous les objectifs des photographes, les stars d’Eddington d’Ari Ester (en compétition) : Joaquin Phénix, Pedro Pascal, Emma Stone, Laurent Lafitte, revenu au Palais pour Marcel et Monsieur Pagnol » (film d’animation de Sylvain Chomet ), Bono, le chanteur de U2, (là pour l’excellent documentaire Bono : stories of surrender), entouré de Sean Penn et des membres des Cultural forces, une unité militaire ukrainienne créée peu après l’invasion russe. Sur les marches, on a pu aussi apercevoir Jennifer Lawrence et Robert Pattinson (Die My love), Wes Anderson, Benicio Del Toro, Tom Hanks (The Phoenician Scheme).

… (mauvaise) surprise : Scarlett Johansson a brillé par son absence sur le “red carpet”. On peut légitimement penser que l’actrice américaine souhaite réserver la primeur de sa première apparition sur la Croisette à son entrée dans la compétition. En effet, elle présente son premier long métrage Eleanor The Great (sélection “Un certain regard”). On est curieux de découvrir le talent de la star et l’histoire d’Eleanor Morgenstein, 90 ans, (incarnée par June Squibb), qui tente de reconstruire sa vie après la mort de sa meilleure amie. Elle retourne à New York et se lie d’amitié avec un étudiant de 19 ans. Un Harold et Maud revisité ?

Après avoir mis la main sur le César de la meilleure actrice, Hafsia Herzi propose La petite dernière, en compétition officielle, autour de l’émancipation. Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs dans une famille aimante. Bonne élève, elle intègre la fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde. Sa vie de jeune femme débute. Être lesbienne, musulmane, banlieusarde et d’origine algérienne, cela ressemble à quoi aujourd’hui ? La très intense Nadia Melliti incarne Fatima. Une œuvre tendre et réaliste inspirée du roman éponyme de Fatima Daas (Ed. Noir sur Blanc, 2020). Depuis La graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche (2007), Hafsia Herzi, actrice et réalisatrice, fait un beau chemin. Vers une Palme ?

Il y a de la légèreté dans l’air

Un OVNI du cinéma français. On avait adoré son premier long métrage Grand Paris (2023) une comédie foutraque sur deux jeunes glandeurs de banlieue parisienne. Martin Jauvat (30 ans) revient sur le même mode-et c’est tant mieux- avec Baise-en-ville. Oui, ce petit sac un rien ringard que nos pères (et grands-pères) portaient en bandoulière contenant brosse à dents, dentifrice et autres objets indispensables pour passer la nuit. Car notre héros vit à Chelles dans la banlieue. Si proche et si loin de Paris (25 kilomètres) tant les moyens de transports sont inexistants à partir de 22H30. Dur, dur pour notre anti-héros “Sprite” (c’est son surnom), 25 ans (et pour les autres) qui n’a pas de permis de conduire. La comédie très amusante, tout en bulles de BD, interroge (sans gravité !) la masculinité quand on a vingt-cinq ans. Une jolie surprise qui va droit au cœur des festivaliers.

La surprise Angelina Jolie. La star n’était plus venue au Festival depuis 17 ans. Elle a créé l’événement sur le tapis rouge. L’actrice américaine est venue avec un grand joaillier, créateur de la Palme d’or qui fête son quarantième anniversaire.

Photo de couverture : © Jacovides-Moreau/Bestimage