Zürich HB (comme Hauptbahnhof) est une gare terminus et non de passage. Cela tombe bien : on a envie de poser ses valises pour quelques jours. Avec son hall monumental où flotte une Nana de Niki de Saint Phalle et ses galeries commerçantes, la gare vit à toute heure. On s’y rend pour prendre un train, faire des courses ou déjeuner (à la brasserie Süd, référencée au Michelin). À la sortie, les trams bleu et blanc, aux couleurs de la ville, permettent de rejoindre les quatre coins de la cité. La gare a donné son nom à la principale artère qui la relie au lac : la Bahnhofstrasse où les enseignes de mode, de joaillerie et d’horlogerie s’alignent sur plus d’un kilomètre le long. On n’achète pas tous les jours une Rolex mais on peut s’aventurer chez Globus, grand magasin dont le rayon food ouvre l’appétit, des Tirggel (biscuits durs au miel) aux Läckerli (de Bâle, mais on ne va pas chicaner), en passant par le chocolat (suisse, näturlich) de Läderach ou Lindt & Sprüngli.
Au bout de la Bahnhofstrasse, le lac de Zurich resplendit avec au loin la vue sur les Alpes. On peut y embarquer pour une petite croisière – comptez deux heures pour rejoindre Rapperswil. À ce croisement important, sur la Bürkiplatz, se tient chaque samedi matin, de mai à octobre, une brocante avec de la belle marchandise.
Begane grond van het Le Corbusier-paviljoen © HELLOTRAVELERS / ZÜRICH TOURISMUS
Tirggel (harde honingkoekjes) © DR
Bahnhofstrasse © 2025 Zürich Tourismus
En parallèle de la Bahnhofstrasse, un autre axe majeur s’écoule jusqu’au lac : la Limmat confère à Zurich son statut de ville d’eau – on peut même y plonger. Les plus beaux bâtiments de la cité se reflètent dans les eaux du fleuve : les maisons des corporations, l’église Fraumünster, l’église Saint-Pierre (et son gigantesque cadran pour vous rappeler qu’ici on ne plaisante pas avec l’horlogerie), la cathédrale de Grossmünster… Le soir venu, c’est un bonheur de voir le soleil se coucher depuis les ponts. L’un des plus beaux spots pour en profiter est la Rôtisserie, le restaurant au premier étage de l’hôtel Storchen (une étoile Michelin). Le clou du spectacle s’ouvre sur la terrasse, avec les lumières de la ville qui se reflètent dans la Limmat.
Op een heuvel bij de Lindenhof staat de Sint-Pieterskerk, met de grootste klok van Europa. 2025 Zürich Toerisme
Entre la Bahnhofstrasse et la Limmat, la vieille ville de Zurich mérite que l’on s’y perde. Un dédale de ruelles moyenâgeuses tourne autour de l’église Saint-Pierre et, non loin de là, sur la colline de Lindenhof. Ce belvédère offre une vue spectaculaire sur le fleuve et la rive gauche. Traverser la Limmat pour découvrir cette autre partie de la vieille ville, ne prend qu’une minute. Sur le quai s’alignent des maisons de guildes moyenâgeuses parées de couleur. Elles abritent de bons restaurants (notamment Zunfthaus zur Zimmerleuten et Haus zum Rüden). La cathédrale Grossmünster domine le quartier. À noter la présence d’une excellente épicerie (Schwarzenbach, datant de 1864) et de beaux commerces (design, papeterie, etc.). À deux pas du Cabaret Voltaire, on quitte la foule et l’on remonte la Spiegelgasse pour y dénicher artisans, librairies et boutiques sympas – la belle vitrine du magasin Thema Selection, par exemple. On débouche ensuite sur Neumarkt, où l’on s’attable pour prendre un verre, au calme. On vous recommande le détour par la petite Predigergasse, où se nichent des magasins de déco et Onoda, une incroyable boutique japonaise.
Le tram, omniprésent à Zurich, permet de sauter allègrement d’une ligne à l’autre. Les quartiers sont desservis avec régularité, jusque tard le soir. La ligne 4 est celle du design. Premier arrêt (Höschgasse) au pavillon Le Corbusier, à deux pas du lac. La dernière œuvre de l’architecte suisse trône comme au milieu de villas bourgeoises. Ses lignes futuristes et ses couleurs primaires lui donnent des airs d’installation moderniste.
Trams zijn alomtegenwoordig in Zürich, waardoor het gemakkelijk is om van de ene lijn naar de andere te springen. Wijken worden tot laat in de avond regelmatig aangedaan. Lijn 4 is de designlijn. ZHDK
Deuxième arrêt (Museum für Gestaltung) sur la ligne 4 au Musée du Design. Le bâtiment des années 1930 vaut déjà le coup d’œil. Il accueille des expos temporaires, des affiches de cinéma et une collection permanente de design suisse (Swiss Design Lounge), des tables, buffets, lampes, chaises et fauteuils que l’on peut utiliser – quelle bonne idée !
Museum für Gestaltung Zürich © museum-gestaltung.ch
Troisième arrêt à la Löwenbräukunst-Areal, ancienne brasserie reconvertie en centre d’art contemporain. On pousse une pointe jusqu’au Viadukt, dans le quartier industriel et branché de Zürich-West aux trente-six arcades situées sous un viaduc de chemin de fer. Elles accueillent désormais une halle gourmande, des restaurants, des magasins de design, de déco et de vêtements. Au bout, quelques mètres encore et l’on atteint la Freitag Tower et ses dix-neuf conteneurs empilés abritant le flagship Freitag, marque associant design et recyclage, transformant des bâches de camion usagées en sacs et accessoires colorés. On reprend le tram 4 à l’arrêt suivant (Schiffbau) et l’on poursuit sur la même ligne.
Freitagturm © GAETAN BALLY, ZÜRICH TOURISMUS
Quatrième arrêt (Toni-Areal) pour le 2e site du Museum für Gestaltung Toni-Areal. Le musée du design occupe une partie de la tour, campus de la Haute École des arts de Zurich. Le grand hall vibrionne, rempli d’étudiants qui révisent ou mangent un bout. Le musée est plus vaste que la première antenne. Une salle permet de découvrir la richesse du design suisse, un immense mur couvert de vignettes, du couteau Victorinox aux sièges Le Corbusier, en passant par l’horloge de gare CFF, la police Helvetica ou l’éplucheur Rex. On ne manquera pas la “bibliothèque” abritant les stocks du musée : des passerelles à claire-voie où les objets sont éclairés au fur et à mesure de la visite.
Kunst haus Zürich © MARTIN RUETSCHI ZWITSERLAND
Tête-à-tête met Chagall © THOMAS ENGLER
Le Kunsthaus Zürich est un des musées les plus réputés du pays. Les Beaux-Arts y sont célébrés en majuscules ; le visiteur est accueilli devant l’entrée principale par la grandiose Porte de l’Enfer de Rodin. À l’intérieur, de très belles références, de Renoir à Canaletto, de Monet à Picasso. L’art suisse y tient la barre, avec notamment la présence de Ferdinand Hodler et d’Alberto Giacometti. L’art s’invite partout à Zurich ! On admire des vitraux de Chagall et de Modigliani dans l’église Fraumünster ou des fresques de Modigliani au commissariat de police – accessibles sans devoir finir au cachot ! On peut même manger sous des œuvres exceptionnelles au restaurant Kronenhalle. Ses murs sont recouverts de toiles de maîtres (Picasso, Braque, Miro, Bonnard, Matisse…). Nous nous sommes ainsi régalés sous le Coucher du soleil de Chagall – il y a pire comme compagnon de tablée…
Zurich, ville d’art, cultive l’art de vivre, tout simplement. Pas étonnant qu’elle figure régulièrement dans le peloton de tête des cités où il fait le mieux vivre.
Photo de couverture : © CANADASTOCK, SHUTTERSTOCK.COM
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