Axée sur les Naturalismes, les Imaginaires organiques et l’immersion, À l’intérieur du vivant, l’exposition présentée à la Manufacture de Sèvres (variation de celle conçue au Musée national Adrien Dubouché de Limoges en 2019) met en lumière, à travers près de 350 céramiques de la Renaissance à nos jours, les liens du monde minéral et du monde du vivant, animal et végétal, de la terre et de l’organique.

Terrines zoomorphes, animaux en porcelaine… : des arts de la table à la française à la ménagerie en faïence du prince-électeur de Saxe, de Chantilly à Meissen, au XVIII^e siècle, le trompe-l’œil est plus que jamais mis à l’honneur. Ressurgissant dans les plats à décor naturaliste ou les sculptures animalières de Jean Carriès à la fin du XIX^e siècle, il subira, cependant, un infléchissement de plus en plus marqué vers la fantaisie, voire la bizarrerie, depuis l’esthétique tout en courbes de l’Art nouveau, rappelant les arabesques du style rocaille, jusqu’au “biomorphisme” très épuré développé, à la croisée du surréalisme et de l’art abstrait, par Joan Miró ou Jean Arp dans les années 1930 : l’hybridation domine dans ces “imaginaires organiques”. De même que dans les nouveaux naturalismes : ainsi des Vases anthropomorphes de Pascal Convert issus du moulage de deux bras nervurés ou des empreintes organiques transformées en objets de parure de Carole Deltenre.

Photo : Wayne Fischer, Métamorphose, 2006, porcelaine, 32 x 32 x 35 cm  Sèvres, Manufacture et musée nationaux  © RMN-Grand Palais (Sèvres – Manufacture et musée nationaux),  Tony Querrec, Wayne Fischer