Belgique, Bruxelles
Du 08 octobre 2025 au 01 février 2026
Si Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828) tire sa renommée des nombreux portraits monumentaux qui dépeignent avec dépouillement et une certaine majesté l’aristocratie de l’époque, il est aussi connu pour ses compositions qui mettent en scène la gaieté des fêtes populaires. Ces joyeuses sarabandes se virent transposer par les liciers dans des tapisseries dont des séries ornent encore aujourd’hui les palais royaux. Mais il existe bel et bien une autre facette de l’œuvre de Goya. Elle lui permet, d’une part, d’exprimer ses angoisses et ses visions fantasmagoriques qui mettent en lumière un penchant pour l’absurde et le burlesque ; et d’autre part, de dénoncer les injustices, les abus et les horreurs que ses compatriotes subissent au quotidien. Ses sujets bouleversants et très durs font pleinement entrer l’artiste dans un courant réaliste sans concessions. Goya n’hésite pas “à fustiger les tares de la société espagnole : prostitution, ignorance, cupidité, vanité, fanatisme, injustice sociale, parasitisme des classes oisives et du clergé”.
Vicente López y Portaña, El Pintor Francisco de Goya, peinture à l’huile, 1826, 93 x 75 cm. © Getty - Dea Picture Library
Avec Les Désastres de la guerre (1810-1815), il devient ensuite l’implacable analyste de l’horreur, campant crûment fusillades, tueries à la hache, corps catapultés dans les bombardements, empalés à un arbre, coupés en morceaux, cadavres pendus… Des œuvres du monde entier aident à explorer l’héritage formel, conceptuel et idéologique de Goya qui continue d’intriguer, d’émouvoir et d’inspirer. Cet univers singulier le place parmi les artistes précurseurs qui, tout en souscrivant aux idéaux intellectuels des Lumières, dépeint soudain avec un pessimisme glaçant les horreurs et la corruption dont il est le témoin. Pour sa 30e édition, le festival Europalia renoue donc avec l’Espagne, pays mis à l’honneur en 1985, proposant un programme pluridisciplinaire alliant patrimoine et formes d’art contemporain. Avec Francisco de Goya comme figure de proue et source d’inspiration, le festival met en lumière la richesse culturelle de l’Espagne à travers les arts visuels, l’architecture, le théâtre, la danse, la musique, la performance, le cinéma et la littérature. Au total, l’éventail ne comprend pas moins de cent événements réunissant plus de 170 artistes à travers toute la Belgique.
Photo de couverture : Modo de volar (n° 13), de la série Los Disparates, 1815–1816, eau-forte, aquatinte et pointe sèche, 24,5 x 35 cm. © Paris Musées / Petit Palais
Exposition
Dates
Adresse
Sites
Billetterie
Publicité