Bertrand Leleu
21 December 2025
© Broad Arrow
Ferrari 275 GTB/4 Verde Pino
Dérivé d’un prototype de course, 1967
Vente du 10 octobre, Broad Arrow Auction, Knokke-Heist
La Belgique, terre de collectionneurs de belles carrosseries, séduit toujours, comme l’a prouvé la vente organisée par la maison américaine Broad Arrow au Zoute, en octobre dernier. Pour l’occasion, la salle de vente avait sélectionné un florilège de grosses cylindrées. La plus belle d’entre elles – et la plus chère – n’était autre que cette splendide Ferrari 275 GTB/4. Dans sa caisse haute couture couleur “vert pin”, ce modèle évoque une époque où la performance et l’art automobile se rencontraient pour créer des icônes technologiques. Son moteur V12, capable de développer quelque 300 chevaux, allié à sa ligne élégante et luxueuse, en font un modèle de rêve pour les collectionneurs. Moins tape-à-l’œil que l’exemplaire rouge de Steve McQueen, ce bolide faisait partie des six exemplaires produits dans cette couleur.

© Vanderkindere
Miguel Berrocal (1933-2006)
Opus 131, Alhucema, sculpture puzzle en bronze, 26 cm de haut
Vente du 22 octobre, Vanderkindere, Uccle
Ludiques, esthétiques, géométriques… Les œuvres de Miguel Berrocal ne manquent pas de distinction. L’artiste qualifiait son art de “mathématique”. Alliant rigueur constructive, sens de l’architecture et maîtrise de la mécanique, les sculptures de l’Espagnol, pour la plupart en bronze ou en aluminium, peuvent se démonter et se remonter aisément, créant ainsi des œuvres non figées. Conçues comme des systèmes complexes, elles sont à la lisière de la science et de l’ingénierie, telle des sculptures puzzles ou des objets à explorer. Fort de son succès durant les années 1960, Berrocal s’initiera aussi à l’art du bijou, avec notamment la diffusion de ses Micro David en or, composés de vingt-deux morceaux. La sculpture Opus 131 promet à son nouveau propriétaire de belles heures à manipuler ce lourd puzzle !

© Lucien Paris
S’il est un artiste dont l’œuvre a toujours séduit un très large public, c’est bien Pablo Picasso. Et cela malgré la personnalité du peintre : mégalomane, misogyne, cruel envers sa famille, méprisant envers les autres artistes… Cela mis de côté, la découverte de ce portrait inédit fut un réel événement au sein du marché de l’art : un portrait de Dora Maar au chapeau de 1933, l’un des vingt-huit connus et référencés, mais jamais exposé au public ! Dora Maar est ici en majesté avec son couvre-chef dressé telle une couronne de reine. Celle-ci ignore probablement que, deux mois plus tôt, Picasso a rencontré Françoise Gilot… Dotée également d’une personnalité complexe et tourmentée, Dora Maar aura un rôle essentiel dans la carrière de Picasso, à la fois collaboratrice et témoin de l’œuvre de son amant. Réunissant les deux artistes comme peintre et modèle, cette œuvre est devenue l’une des plus chères jamais vendue en France.

© Coutau-Bégarie
Le mobilier ancien a encore de beaux-jours devant lui… tant qu’il est de qualité. À l’instar de cette console desserte estampillée du célèbre ébéniste Adam Weisweiler. Ce dernier produisait principalement sur commande de marchands merciers, tel que Dominique Daguerre, qui lui-même recevait des commandes de familles aristocratiques. On connaît d’ailleurs plusieurs commodes du même modèle, mais portant une estampille différente. Cela s’explique par le fait que le marchand-mercier dessinait lui-même le meuble, puis demandait à ses différents artisans d’en réaliser plusieurs exemplaires. Celui-ci était ainsi l seul connu portant l’estampille prestigieuse de Weisweiler. Le maître d’origine allemande, comme nombre de ses confrères, est considéré comme l’un des plus importants ébénistes de la période Louis XVI ce qui explique ce très beau résultat.
© Artcurial
Mohamed Melehi (1936-2020)
Vague, circa 1968, peinture synthétique sur toile
Vente du 1er novembre, Artcurial, Marrakech
(*) env. 125 381 €
Une vague de chaleur s’abattait sur La Mamounia, le 1er novembre dernier, avec cette œuvre solaire de l’artiste Mohamed Melehi. Figure majeure de l’école de Casablanca (mouvement moderniste marocain des années 1960-1970), Melehi a contribué à redéfinir l’identité visuelle et esthétique du pays à travers son art enraciné dans la culture marocaine mais ouvert sur les courants internationaux. Aux côtés des peintres Chabâa et Hamidi, les “trois Mohamed” ont défini un style et une esthétique propres au pays du soleil couchant, riche en aplats de couleurs vives et contrastées. Présent notamment dans les collections de la Tate Modern (Londres), du Centre Pompidou (Paris), du MoMA (New York) ou du Mathaf (Doha), l’artiste décédé en 2020 continue de séduire et s’inscrit dans l’intérêt croissant pour l’art contemporain africain.
Publicité
Publicité