Des sculptures animalières de Rembrandt Bugatti à Femme, Oiseaux de Miró ou La Dinde Jaune de Soutine, la nature resplendit dans sa diversité de formes et de couleurs. Une nature qu’on voit d’ailleurs se transformer au long de l’exposition à travers l’œil et la vision de Max Ernst en une chose aussi séduisante qu’inquiétante, un monde visuel parallèle qui lui est propre et qui possède la même probabilité et la même force de conviction que la nature confirmée par la science. Mais la nature, éternelle source d’inspiration, peut aussi se faire mémoire, comme dans les œuvres de Jean Dubuffet, évoquant la texture et la tactilité de la terre, de l’eau, des pierres, des feuilles, du brouillard et de la rosée.

On retrouve également dans ce parcours trois œuvres de Jean Fautrier, un artiste puissant, au trait enragé mais qui, contrairement à d’autres artistes informels, a tenu à maîtriser sa main et n’a jamais laissé la forme se diluer au point de perdre tout lien avec le monde réel.

Monde réel duquel se distancie Antoni Tapiès, sorte d’alchimiste qui a fait de la matière son terrain de jeu aux multiples textures, du sable au métal en passant par le bois et le textile.
On découvrira également les abstractions extrêmes et minimalistes de Dadamaino et de ses Volumes, en grand contraste avec les œuvres colorées d’Evelyne Axell dans lesquelles l’artiste découpe des silhouettes et des formes imprégnées de la culture Pop des années ‘60.
Des approches multiples et contrastées, qui témoignent du dialogue éternel entre l’artiste et la nature, tout autant vécue comme une insupportable limite et une incontournable source d’inspiration.