Bertrand Leleu
18 October 2024
Au mois d’août dernier disparaissait Alain Delon, le dernier monstre sacré du cinéma français. Celui qui a toujours revendiqué être devenu acteur “par accident” révélait, en 1975, qu’il aurait voulu être architecte s’il n’avait été happé par le 7e art. À défaut de commencer une nouvelle vie d’architecte ou d’ensemblier, le Français avait réalisé dans les années 1970 plusieurs dessins de mobilier, créé ensuite par Mario Sabot (Italie) et la Maison Jansen (France). Sa ligne de tables, de consoles et de fauteuils éditée par Sabot sera d’ailleurs exposée au Salone del Mobile de Milan en 1975. Elle connaîtra un relatif succès, dû notamment à la campagne de communication et au statut de célébrité de l’acteur. Très influencé par les films de gangsters où se côtoient milliardaires douteux et artistes en tout genre, Delon avait un style correspondant bien à l’époque : console en aluminium chromé, chaises et fauteuils en cuir blanc ou crème, tables basses laquées noir, plateaux de table en verre fumé… le tout dans des intérieurs aux murs recouverts de miroirs. Un style bien loin des fauteuils organiques aux coloris acidulés d’un Pierre Paulin ou des sobres meubles danois contemporains en teck ! Delon n’aura cependant pas réitéré l’expérience, même s’il s’essaiera comme architecte, dans les années 1980, pour transformer son propre fort breton. Mais ses ambitions ne se concrétiseront jamais réellement.
Photo de couverture : © Salone del mobile Milano