Corinne Le Brun
15 May 2025
© Borde/Jacovides/Moreau/Bestimage
Impeccable, sans dérapage incontrôlé, le sémillant – et très sérieux – Laurent Lafitte, succède à Chiara Mastroianni en tant que maître des cérémonies d’ouverture et clôture du Festival. Ce n’est pas une première, il avait déjà présenté les deux rendez-vous en 2016. L’ex-pensionnaire de la Comédie Française rend hommage aux acteurs et actrices « j’aurais pu dire qu’actrices mais on n’en est pas encore là. » Présidente du jury, Juliette Binoche, mystique, toute de blanc vêtu rappelle que « les artistes ont la possibilité de témoigner pour les autres » avant de d’évoquer les otages du 7 octobre mais aussi la photojournaliste palestinienne, tuée à Gaza.
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Cannes, un festival engagé ? L’immense Robert De Niro prend le relais alors qu’il reçoit la palme d’Or d’honneur de Leonardo DiCaprio. Plus chic, c’est impossible. Très en forme, du haut de ses quatre-vingt-deux ans, la star de Raging Bull tacle Donald Trump : « Cannes est connu pour être un festival démocratique. Dans notre pays, nous luttons pour la démocratie. L’art est une quête de liberté, voilà pourquoi nous sommes une menace pour les autocrates et fascistes de ce monde. ». La classe.
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Après Zaho de Sagazan, c’est l’icône Mylène Farmer qui a chanté, lors de la cérémonie d’ouverture, un titre inédit dédié à David Lynch et spécialement composé pour l’occasion. On pourra aussi l’apprécier dans Dalloway, où elle donne la réplique à Cécile de France et Anna Mouglalis. Ce nouveau thriller paranoïaque de Yann Gozlan sera dévoilé en séance de minuit. Côté chanson, on a pu prendre plaisir aux performances de Bastien Bouillon et Juliette Armanet dans la comédie chantée Partir un jour d’Isabelle Monnin, film d’ouverture du festival (hors compétition) et sur nos écrans le 21 mai prochain. Entre joie et mic drop, Quentin Tarantino a ouvert le Festival de Cannes … à sa manière.
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Hier soir, la Tom Cruise mania a déferlé sur la Croisette. Un orchestre et des selfies en folie. Venu, à pied, présenter le dernier opus de la saga Mission : impossible de Christopher McQuarrie, la coqueluche de Cannes a foulé le tapis rouge après avoir longuement signé des autographes au pied des marches. Cool attitude. Lors de la masterclass, Christopher McQuarrie et Tom Cruis ont parlé pendant une heure. On apprend que l’aventure devrait se poursuivre tant les deux hommes ont permis à Hollywood de se relever…
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Bien sûr, on a hâte de découvrir Alpha, la nouvelle proposition de Julia Ducournau après sa Palme d’or pour Titane en 2021. Pour ce film, au synopsis très mystérieux, elle a dirigé Golshifteh Farahani, symbole du combat des Iraniennes contre les mollahs. Elle devra s’imposer face à Jeunes Mères de Jean-Pierre et Luc Dardenne, vainqueurs du prestigieux trophée deux fois. Evidemment, les deux réalisateurs belges sont très émus : la sélection de la 78e édition est entièrement dédiée à Emilie Dequenne. On est impatient de découvrir le western Eddington d’Ari Ester, avec Joaquin Phoenix et Emma Stone. Les plus grands fans de Wes Anderson devront patienter jusqu’au 28 mai pour découvrir The Phoenician Scheme avec, notamment, Benicio Del Toro. On va guetter les premiers pas derrière la caméra de Kristen Stewart (The Chronology of Water), et de Scarlett Johansson (Eleanor the Great).
Notre premier coup de cœur va à Deux procureurs de Sergueï Loznitsa. Un film choc qui traite de la terrible purge stalinienne dans l’ex-URSS. Grosse impression aussi pour The Sound of Falling de Mascha Schilinski. Quatre filles, à quatre périodes différentes, passent leur adolescence dans la même ferme. Le son du silence. Bouleversant.
Nous avons vu L’intérêt d’Adam de notre compatriote Laura Wandel, en ouverture de La Semaine de la critique. Le pitch ? Adam, 4 ans, est hospitalisé pour malnutrition à la suite d’une décision de justice. Lucy, l’infirmière en chef, autorise la mère d’Adam à rester auprès de son fils au-delà des heures de visite fixées par le juge. Mais la situation se complique quand celle-ci refuse une nouvelle fois de quitter son fils. Dans l’intérêt de l’enfant, Lucy (magnifique Léa Drucker) fera tout pour venir en aide à cette mère en détresse. En 2021, la Bruxelloise réalise son premier long métrage Un Monde, récompensé au Festival de Cannes, au Festival BFI de Londres, et aux Magritte du Cinéma. L’intérêt d’Adam devrait susciter l’intérêt des jurés et du public.
Photo de couverture : © Jacovides-Moreau/Bestimage
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