• HLCÉ

Dans la Cour des Grands : Felipe et Letizia d’Espagne, de boue mais debout !

Dans la Cour des GrandsMaison de Bourbon

Thomas de Bergeyck

06 November 2024

L’image a frappé les esprits : un couple royal taché de boue, victime de quolibets et d’insultes d’une population en deuil, aveuglée par le chagrin. C’était le 3 novembre dans les rues de Paiporta, en banlieue de Valence. Les services de sécurité du palais et de la municipalité ont bien cru, ce jour-là, qu’ils y laisseraient au mieux leur job, au pire leur peau.

Tout avait pourtant été prévu au millimètre, malgré le chaos ambiant. On a déblayé la rue qui devait accueillir le cortège royal-politique, on a déblayé des voitures empilées comme des jouets, on a placé les journalistes venus davantage pour les monarques que pour les habitants. Certains policiers ont même … fouillé des locaux, par sécurité. Il y avait là de quoi faire monter la tension dans le village. Certains ont eu le sentiment que l’on mettait en scène leur malheur. C’est la première erreur de ce fiasco.

© Casa de S.M. el Rey

De la boue, des bouteilles des bâtons et de l’eau ont bien été lancés sur le cortège. Mais à qui étaient-ils destinés ? C’est la seconde erreur. Pourquoi avoir associé le roi à ces deux élus devenus ennemis publics aux yeux de la population, pour avoir envoyé trop tard les messages météo alors que l’alerte rouge avait déjà été décrété dans la région ? C’étaient eux les premiers visés. Ce qui sauve la situation ? Une réaction rapide du couple, et surtout, le choix de rester sur place alors que les élus, eux, ont été exfiltrés. Pas question de fuir. Felipe et Letizia ont même reçu des étreintes, preuve d’une présence qui était souhaitée.

© Casa de S.M. el Rey

Et pourtant, le timing est en général l’écueil le plus grand lorsque l’actualité noircit le tableau d’une nation dirigée par un roi. Souvenez-vous d’Elizabeth II qui a mis … une semaine à aller voir les victimes de la catastrophe d’Aberfan, ce terril qui s’est écroulé, emportant toute une école et des dizaines d’enfants. La Reine s’est est voulu toute sa vie. Pareil lorsqu’elle a attendu trop longtemps avant de rentrer à Londres, après le décès de la princesse Diana. On se souvient encore d’Albert II, à qui l’on avait reproché d’être rentré un peu tard du Midi au moment de l’affaire Julie et Mélissa. Le souverain qui s’était ensuite largement rattrapé en organisant la table ronde au palais pour l’enfance meurtrie.

© Boumediene Belbachir/Photonews

Comparaison n’est pas raison, mais souvenons-nous aussi de la réaction de notre roi Philippe, au lendemain des inondations de juillet 2021 qui avaient tué 39 personnes. Il s’est rendu à Chaudfontaine dans les heures qui ont suivi. Puis Pepinster, puis Verviers le 20 juillet. Son intelligence ? Être revenu deux mois plus tard pour prendre des nouvelles des personnes qu’il avait consolées. Séquence parfaite. Elle me rappelle cette scène touchante du roi Baudouin, qui plusieurs fois est allé au chevet de victimes d’inondations, parfois en barque au milieu des torrents d’eau. On se souvient d’Esneux, en février 1984 lorsque l’Ourthe est sortie de son lit. Baudouin de Belgique a trouvé, dans une maison noyée, une petite dame de 83 ans transie de froid. Louisa Lambinon n’avait plus rien. Le souverain, sans réfléchir avait alors enlevé sa parka pour la mettre sur les épaules de Louisa. Jamais le palais n’a souhaité récupérer le manteau que la famille conserve toujours, aux dernières nouvelles.

© Photo News

© Photo News

Les rois n’ont que peu de pouvoir. Mais le plus fort est celui du symbole : le monarque reste un paravent des tempêtes. Dans les bons comme les mauvais jours. La boue, Felipe l’a reçue au nom de son gouvernement. Les éloges, Philippe, Baudouin ou Albert les ont reçus au nom d’une classe politique sortie grandie. Comme toujours ce qui compte, ce ne sont pas les faits mais ce que l’on en retiendra.

Photo de couverture : © Casa de S.M. el Rey

La reine Mathilde, fidèle au Concours Reine Élisabeth

Chroniques royales

L’impatience était à son comble ce samedi alors que le public attendait la proclamation des résultats lors de la finale du Concours International Reine Élisabeth. Dans la loge royale, la reine Mathilde espérait elle aussi un dénouement proche et elle ne manqua pas d’applaudir avec enthousiasme le premier prix, le jeune néerlandais Nikola Meeuwissen, mais aussi le candidat belge Valère Burnon qui termina troisième, ainsi que tous les autres lauréats qui marquèrent cette semaine grâce à leurs interprétations magiques d’œuvres de Prokofiev, de Schuman ou encore de Camille Saint-Saens et de Brahms.

Caspian Tradition : le caviar belge d’exception préparé à Waterloo

Gourmet

Fondée en 1995 par Ahmad et Arya Razavi, Caspian Tradition s’est imposée comme la maison belge de référence dans l’univers exigeant du caviar. Implantée à Waterloo, l’entreprise familiale cultive depuis trois décennies un savoir-faire transmis de génération en génération, alliant sélection rigoureuse et maîtrise artisanale.

Waterloo

Publicité

Les 70 ans du grand-duc Henri

Chroniques royales

Non content de passer le cap de la septantaine, le grand-duc Henri de Luxembourg a décidé d’abdiquer le 3 octobre prochain en faveur de son fils le prince Guillaume, seulement quatre jours avant son jubilé d’argent, ce qui fait de 2025 une année particulièrement faste pour ce chef d’état apprécié pour sa discrétion et son sens du devoir.

Tous les articles

Tous les articles