Déserteurs royaux

Alors que son père le prince Vittorio-Emanuele vit toujours en Suisse, Emanuele-Filiberto a décidé de jeter l’éponge… lassitude de représenter une maison à l’avenir dynastique hypothétique ou préférence marquée pour la restauration et le football, bien loin de la tradition monarchique. Jusqu’ici, son titre ne l’a jamais empêché de suivre sa voie, aussi improbable soit-elle, de passages ludiques à la télévision italienne à la vente de pâtes dans un food-truck, on n’a jamais vraiment su à quoi s’attendre avec cet homme né prince malgré lui.  Et son mariage n’a certes rien arrangé puisque son épouse, Clotilde Courau, ne s’est jamais investie dans son rôle, préférant poursuivre sa carrière d’actrice essayant à tout prix de s’attirer un peu les spotlights. Le couple vit d’ailleurs séparé depuis bien longtemps.

Et voilà la jeune et jolie Vittoria parachutée en première ligne pour porter les couleurs d’une maison millénaire. La princesse de Carignan et marquise d’Ivrée fêtera ses 20 ans en décembre, l’âge de raison pour assumer une tâche qui n’est certes pas aisée en ce XIXe siècle. Reine d’Instagram acquise au mannequinat, elle a toutefois fait une apparition exemplaire à l’abbaye de Hautecombe, fief des Savoie, lors de la commémoration des quarante ans de la mort du roi d’Umberto. L’avenir repose maintenant sur les épaules de Vittoria pour perpétuer un nom souvent malmené au fil du temps.

Mais Emmanuel-Filiberto n’est certes pas le seul à prendre une telle décision puisqu’en 2022, le prince Peter de Serbie renonçait de façon irrévocable à ses droits en faveur de son frère cadet le prince Filip. Tout fut acté à Séville, chez sa mère, la princesse Maria da Gloria d’Orléans-Bragance, duchesse de Ségorbe, bien loin du palais blanc de Belgrade où l’incompréhension et le dépit transpiraient d’une déclaration paternelle. Le Prince qui serait père d’une fille née hors mariage n’a jamais montré beaucoup d’enthousiasme à remplir ses engagements et aspire à exercer pleinement et sans contraintes son métier de graphiste designer. Très impliqué en Serbie, son frère paraissait donc plus à même de relever le gant mais le prince Alexander, actuel représentant de la lignée des Karageorgevic, ne l’entendait pourtant pas de cette oreille. Nul doute que les tensions se soient apaisées depuis.

En Norvège, c’est précisément pour qu’elles s’apaisent que la princesse Martha-Louise de Norvège s’est éloignée de la cour pour vivre son amour outre-atlantique avec un chaman controversé. Plutôt atypique, la fille de Harald a déjà fait couler beaucoup d’encre, prétendant dialoguer avec les anges et donnant des cours payants pour initier ses compatriotes. Sa participation active aux conférences de son époux a également jeté le trouble parmi ses concitoyens elle n’a pas vraiment eu le choix, se déchargeant finalement de ses responsabilités, tout en restant persona grata en Norvège et au palais.

Mais la palme revient sans doute au prince Harry qui n’en finit de s’empêtrer dans les communiqués les plus ridicules. Se présentant comme une éternelle victime, il commence à lasser ses compatriotes qui n’ont qu’une envie, le voir définitivement rester aux États-Unis, geindre au silence ! Mais pas sûr que son épouse, en mal d’argent et de lumière, laisse en paix sa royale moitié. Ne faut-il pas pourvoir aux besoins conséquents des exilés de Montecito ? Toujours en mal de scoop, les tabloïds annoncent un prochain divorce, peut-être une porte de sortie pour un Windsor en mal d’identité, perdu aux États-Unis ?

Photo de couverture : © Dominique Jacovides/Bestimage