• HLCÉ

Dans la Cour des Grands : Pauvre Lilibeth !

Dans la Cour des GrandsGotha

Thomas de Bergeyck

11 September 2019

© Victoria Jones/Empics Entertainment/Photo News

[caption id="attachment_22543" align="alignnone" width=""]Que pense vraiment Elizabeth II de ce Brexite ?[/caption]C'est un cauchemar qu'il m'a souvent été donné de faire lors de nuits agitées : mes dents, les unes après les autres, se déchaussent et me roulent dans la bouche comme des bonbons sans goût, impuissant que je suis à les conserver. Il y a fort à parier que la plus reine de nos reines aussi, a vécu ce genre de « thriller nocturne » durant un été 2019 qu'elle n'est pas près d'oublier. Car enfin, ne pouvait-on pas épargner à Elizabeth II la tempête politique qui est en train de souffler sur Londres, et dont les répliques se font ressentir jusqu'à Balmoral ?

J'imagine la main royale qui fut la sienne en ce 28 août, dans son froid bureau en tartan éclairé au feu de cheminée, lorsqu'elle dut ouvrir la fameuse boite de cuir rouge à clé d'or frappée du sceau des Windsor. Acheminée de Downing street, elle contenait le fameux document approuvant la suspension du Parlement par Boris Johnson, le temps pour lui de faire passer son Brexit dur. Never explain, never complain. Pas le choix. La souveraine a signé. Dix jours plus tard, Elizabeth devait approuver le texte de loi de « Ses Lords », qui bloque une sortie sans accord. C'est la règle. Régner oui, mais gouverner non.

Lors du discours du Trône en 2017, la reine Elizabeth II portait un chapeau bleu aux fleurs jaune rappelant furieusement le drapeau de l'Union européenne
© PA 

Lui a-t-on seulement demandé ce qu'elle désirait, au plus profond d'elle-même ? Un divorce, amiable ou forcé avec l'Europe ? Ou une conciliation ? À moins de vous appeler Philip, Charles ou William, elle ne vous répondrait pas. Car là est son devoir. Pour s'exprimer, Elizabeth ne peut que chuchoter subtilement entre les lignes, ou tenter le subliminal, en affichant ses couleurs. Les royal watchers se souviennent avec amusement de ce discours du Trône, en juin 2017, où la Reine arborait un chapeau bleu orné de fleurs aux cœurs jaunes, rappelant le drapeau étoilé européen. Déjà à l'époque, ses oreilles sifflaient face à un Brexit voulu par 52% de ses sujets un an plus tôt. Cet été à Buckingham, face à un Boris Johnson ébouriffé mais déférent, elle avait à nouveau choisi le bleu. Mais le turbulent locataire du 10 Downing Street n'a rien voulu voir. Il sait que le chef de l'état, c'est elle, mais c'est surtout lui.

[caption id="attachment_22545" align="alignnone" width=""]Boris Johnson s'incline devant la reine Elizabeth IIBoris Johnson s'incline devant la reine Elizabeth II[/caption]
© Victoria Jones/Empics Entertainment/Photo News

Comme les dents qui se déchaussent lentement, Elizabeth ressent-elle aussi une partie de son monde se dérober autour d'elle ? À moins qu'elle n'ait tout prévu pour consolider davantage encore les frontières de son royaume, face à une Europe devenue si étrangère ? En bientôt 68 ans de règne, aucun ouragan, aucune tempête, fusse-t-elle médiatique ou, pire, politique, n'a encore su faire chanceler la plus incroyable de toutes les souveraines.

Bonne rentrée à tous !

 
 

 
Retrouvez un siècle d'indiscrétions dans les coulisses des cours du monde entier dans Chroniques royales
Thomas de Bergeyck
Éditions Jourdan
2018

Artcurial : Un ancrage local fort au service des grandes collections

Marché de l'art

Depuis sa création, la maison Artcurial s’est imposée comme une référence dans l’univers des ventes de collections, offrant un accompagnement sur mesure alliant expertise culturelle et valorisation. À Bruxelles, son bureau, situé dans une jolie maison de maître bordant le bois de la Cambre, joue un rôle de passerelle locale. Il accueille expositions et rendez-vous confidentiels, tout en assurant une visibilité des collections avant leur mise en vente à Paris, Monaco, Marrakech ou Bâle.

Advertentie

Le gotha à Rome

Chroniques royales

Ce dimanche, le Vatican a accueilli une nouvelle fois nombre de représentants des monarchies d’Europe à l’occasion de l’intronisation officielle du nouveau souverain pontife. Robert Francis Prevost qui a choisi le nom de Léon XIV est devenu officiellement ce 18 mai le 267e pape de la chrétienté, nouveau pasteur de l’église catholique. Après s’être recueilli devant la tombe de Saint-Pierre, le nouvel évêque de Rome a cheminé en cortège jusqu’au grand portail de la basilique alors que l’on chante la litanie des saints censés aidés le Pape à accomplir son office. 

Alle artikels

Advertentie

Vernissage "Arte Nunzio" à l'Ancienne Nonciature

Vie mondaine

ARTE NUNZIO est le nouveau concept créé par l’Ancienne Nonciature pour les événements artistiques qu’elle orchestre. Le 23 avril dernier, L’Ancienne Nonciature et la Frédérick Mouraux Gallery ont eu le plaisir d’organiser le vernissage de l’exposition du printemps 2025. © DR

23/04/2025

Alle artikels