Grands décors restaurés de Notre-Dame

Si le nouveau mobilier liturgique imaginé pour remeubler la cathédrale – présenté concomitamment – est loin de faire l’unanimité, ces chefs-d’œuvre ayant retrouvé leur éclat ne peuvent que susciter l’admiration. De même que le tapis de chœur monumental (restauré lui aussi) com-mandé par Charles X. Parmi les œuvres majeures présentées figurent treize grands Mays – ces tableaux offerts chaque année au mois de mai, entre 1630 et 1707, par la corporation des orfèvres de Paris, destinés à orner la grande nef.

Dispersés à la Révolution, ces Mays participèrent, au début du XVIIe siècle, à la fin des guerres de Religion, d’un renouveau de l’expression de la foi catholique à travers, notamment, le récit des Actes des Apôtres. Citons ainsi le très baroque mais déjà classicisant Saint Pierre guérissant des malades de son ombre à l’éclairage drama-tique de Laurent de La Hyre, dont La Conversion de saint Paul atteste la fougueuse dextérité ; Le Crucifiement de saint Pierre de Sébastien Bourdon marquant par la tension des obliques et l’effet mouvant des clairs-obscurs le triomphe du baroque, ou encore une poignante Vierge de pitié de Lubin Baugin (v. 1645).