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L'été des Stones : Beggars Banquet, l’album culte des Rolling Stones

2 / 4 épisodes

L'été des StonesMusiquerockThe Rolling Stones

Maxime Delcourt

27 July 2022

Mick Jagger

À l’occasion du soixantième anniversaire des Rolling Stones, L’Eventail profite de l’été pour revenir sur les moments marquants d’une carrière jalonnée de succès, de mythes et d’instants fondateurs. On tient pour preuve Beggars Banquet : septième album d’un groupe qui, en 1968, se réinvente complètement, ose les hymnes politiques et compose des morceaux qui, malgré leur complexité et leur avant-gardisme, sont aujourd’hui connus de tous.

En 1968, cela fait six ans que les Rolling Stones ont décidé d’unir leurs forces. Les Anglais sont devenus des icônes du rock, les représentants du Swinging London aux côtés des Beatles, l’incarnation même d’une nouvelle génération biberonnée au blues et capable de reformuler toutes ces influences au cœur d’une nouvelle musique, plus dynamique, plus nerveuse. Plus rebelle également. « Il faut bien comprendre qu’une grande partie de notre travail était à caractère commercial », disait pourtant Mick Jagger, dans une interview aux Inrockuptibles. D’où les reprises de Marianne Faithfull (As Tears Go By, écrite par Keith Richards et Mick Jagger), les riffs empruntés à Chuck Berry et les albums enregistrés rapidement (Between The Buttons, quelque peu renié par le groupe).

Rolling Stones

Les Rolling Stones, le jour de la sortie de Beggars Banquet © Photo News

À la fin des années 1960, les Stones souhaitent toutefois entrer dans une autre dimension. Ils viennent de se séparer de leur manager historique (Andrew Loog Oldham), d’enregistrer des morceaux sous l’influence de l’acide (Jumpin’ Jack Flash) et se lancent dans des compositions plus complexes. En témoigne Beggars Banquet, le dernier album aux côtés de Brian Jones. Celui que les Anglais considèrent comme leur premier véritable chef-d’œuvre, celui qui, en quelque sorte, a tout changé.

Il existe effectivement un avant et un après Beggars Banquet dans la carrière des Rolling Stones : les Anglais osent alors les brûlots politiques (Street Fighting Man, inspiré par les évènements de mai 68), assument leur rivalité avec les Beatles (la pochette originale est un clin d’œil au White Album de ces derniers) et s’amusent des clichés liés au rock, cette soi-disant musique du diable à laquelle ils dédient un hymne (Sympathy For The Devil, un titre que Marianne Faithfull, généreuse, leur aurait laissé). C’est la fin, déjà, du Summer Of Love, la popularisation d’autres instruments dans le rock (le mellotron) et l’avènement de Mick Jagger et de Keith Richards en tant que compositeurs hors-normes. Pas un hasard, finalement, si Beggars Banquet se révèle être la première étape de quatre années de productivité incroyable, symbolisée par les sorties successives de Let It Bleed (1969), Sticky Fingers (1971) et Exile On Main Street (1972).

Photo de couverture : Mick Jagger pendant l’enregistrement de Beggars Banquet © Photo News

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