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Florence Thibaut

19 July 2023

Eventail.be – Quelques semaines après l’inauguration de Love Imperfection, quel regard portez-vous sur cette collaboration artistique inédite ?
Delphine de Belgique – Je suis ravie ! J’ai eu d’excellents retours, encore plus enthousiastes que je ne pensais. Je ne suis pas une fanatique de shopping, mais j’ai découvert un bel endroit, très agréable et joliment décoré, avec de beaux espaces. Je l’ai utilisé comme une énorme toile. J’ai plutôt l’habitude d’exposer mon travail dans des galeries ou des musées pour un public d’initiés. Le public qui vient profiter du Village est très diversifié et pas forcément intéressé ou sensibilisé à l’art. Love Imperfection me permet de toucher des gens très différents et de diffuser des messages qui me tiennent à cœur, comme celui d’embrasser nos différences et de célébrer nos imperfections.

© Dirk Alexander/Maasmechelen Village

– Ce thème fédérateur et inclusif s’est-il imposé de lui-même ?
 Il a émergé suite à la création d’une œuvre installée au Musée d’Ixelles : un miroir antique sur lequel j’avais gravé « fuck perfection », un message fort. J’avais alors reçu de nombreux retours positifs, notamment de jeunes qui m’ont écrit sur mon site pour me dire que cette pièce leur avait donné confiance. J’ai des adolescents à la maison et je suis souvent entourée de jeunes. Entre le Covid qui a laissé des traces et l’injonction à la perfection des réseaux sociaux dans leurs côtés les plus négatifs, certains souffrent, se sentent sous pression et sont mal dans leur peau. Ils ont l’impression que les autres ont une plus belle maison, vivent de plus belles vacances etc. J’ai toujours eu envie de faire passer des messages à travers mon art. Avec, de préférence, une bonne dose d’humour. Avec Love Imperfection et notamment ma pièce préférée, une immense Delphineken Pis de 6 mètres de haut, je veux rappeler qu’il ne faut surtout pas se prendre au sérieux, mais se jouer de la perfection, s’amuser et s’aimer un maximum soi-même.

© Dirk Alexander/Maasmechelen Village

– Comment avez-vous choisi les 13 créateurs qui composent The Creative Spot, un pop-up dédié à la jeune création accessible jusqu’à la fin juillet ?
 C’est un magnifique espace que j’ai imaginé comme un Delphine concept store. Ce sont toutes des jeunes marques qui me touchent personnellement et que j’apprécie. J’ai choisi ces projets avec l’aide précieuse de la styliste Jody Van Geert. On y retrouve une belle diversité de produits, des sacs colorés d’Erratum Fashion, à la première collection de bougies parfumées de la marque le Parfum de Nathalie, en passant par les bijoux de Georgina Sanginés et le dernier livre du danseur Wim Vanlessen intitulé Dancer. Je suis très fière de cette sélection. Je suis notamment une inconditionnelle des bonnes odeurs. J’adore l’univers de la parfumerie. Je suis également une fervente passionnée de danse. C’est une discipline qui fait du bien, même si on a aucun rythme. Il y a également une belle variété de profils invités. Certains créateurs ont 45 ou 50 ans. Il n’y a pas d’âge pour créer et se lancer. Il faut absolument encourager cette création en devenir. C’est loin d’être facile de se démarquer quand on est une petite marque qui débute. On leur offre ici une belle vitrine.

© Dirk Alexander/Maasmechelen Village

– Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans ce projet atypique ?
 J’ai vraiment eu carte blanche pour m’approprier le Village et y marquer mon empreinte. J’ai choisi un thème qui pourrait sembler difficile à priori, mais l’équipe m’a directement suivie. Je pense qu’il m’ont choisie pour mon côté artiste engagée. Je me considère comme un statement artist. Je fais toujours passer des idées à travers mes œuvres, parfois piquantes, parfois lourdes, parfois ludiques, mais toujours avec une touche drôle. La vie peut être terriblement dure. L’humour aide à y faire face. J’ai adoré pouvoir choisir des créateurs qui m’inspirent, impacter l’identité visuelle du village et créer des pièces pour l’occasion. Il y avait comme deux projets en un. C’était une expérience, complète riche et intense. D’autant plus que j’aime beaucoup travailler en équipe, même si je passe la majorité de mon temps seule dans mon atelier.

© Dirk Alexander/Maasmechelen Village

© Dirk Alexander/Maasmechelen Village

 De manière générale, qu’est-ce qui vous inspire en tant qu’artiste ?
 Je suis passionnée par les gens ! Petite, je voulais être psychologue. Depuis toute jeune, j’adore observer et écouter les conversations des personnes qui m’entourent, cela me nourrit. La puissance des mots et la beauté des défauts et des imperfections m’ont toujours fascinés. En grandissant, l’art m’a permis de m’exprimer et de partager ce qui m’anime. Nous sommes finalement tous des êtres humains avec des besoins similaires, de sécurité, d’amour ou de bien-être. Je suis convaincue qu’en nous touchant, l’art peut soigner et réparer. Il a un vrai côté thérapeutique.

– Quel autre lieu public rêveriez-vous de transformer ?
Ce genre d’endroit public et brassant un public très large était très nouveau pour moi. Les gens s’y promènent et se confrontent aux différentes pièces au fil de leur parcours. C’est complètement différent d’une expérience en galerie. J’ai vraiment apprécié de découvrir le village et sa magnifique région. J’aime la surprise et la découverte. Je ne connais sans doute pas encore le prochain lieu qui fera appel à moi.

Photo de couverture : © Dirk Alexander/Maasmechelen Village

Société

Picasso, Autoportrait, 1901

Arts & Culture

France, Paris

Du 30/01/2024 au 19/05/2024

Informations supplémentaires

Informations pratiques

Les œuvres de Delphine de Belgique seront exposées au Village jusqu’au 31 août.
Les 20 et 21 juillet, MaasMechelen Village organise des late night shopping jusqu’à 21h00. Il y aura un meet & great avec certains des artistes de The Creative Spot.

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