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Jules-François Crahay, parcours d’un talent liégeois

ExpositionHaute CoutureModePrêt-à-porter

Agnès Zamboni

12 May 2024

Portrait de Jules François Crahay en 1962

Connaissez-vous Jules-François Crahay ? Il a habillé les actrices Claudia Cardinale, Arletty, Ingrid Bergman et la princesse Paola. Son style ? Une élégance ludique et joyeuse qui a rivalisé avec les plus grands créateurs de mode.

Cette étoile oubliée dans le firmament de la haute couture sort de l’ombre grâce à une première exposition qui a réclamé quatre ans de préparation. “Nous avons acquis 80% des soixante-cinq pièces présentées pour cet événement”, se réjouit Denis Laurent, l’un des commissaires qui a travaillé à la façon d’un détective pour regrouper modèles, archives et autres coupures de magazine. Les prêts du Palais Galliera (le musée de la Mode de la Ville de Paris), du musée des Arts décoratifs, du Patrimoine Lanvin et de bien d’autres collections publiques et privées ont été précieux pour recomposer l’œuvre de Crahay. “Star de son vivant, comme Pierre Cardin, il a remporté trois fois le Dé d’or.”

Modèle Nina Ricci haute couture, printemps/été 1963, robe de cocktail en mousseline de soie imprimée multicolore. Musée Mode & Dentelle.

Modèle Nina Ricci haute couture, printemps/été 1963, robe de cocktail en mousseline de soie imprimée multicolore. Musée Mode & Dentelle. © Louis Kerckhof

Nina Ricci haute couture, printemps/été 1960, ensemble boléro, robe et ceinture à nœud en cannelé de soie sauvage. Musée Mode & Dentelle.

Nina Ricci haute couture, printemps/été 1960, ensemble boléro, robe et ceinture à nœud en cannelé de soie sauvage. Musée Mode & Dentelle. © Louis Kerckhof

Les années parisiennes

Son premier séjour à Paris remonte aux années 1930, le temps d’apprendre le métier. Après la guerre, Jules-François Crahay revient dans la capitale et crée sa propre maison, mais cesse rapidement cette activité. Il fait ses armes chez Nina Ricci, avant d’assurer le succès commercial de la griffe fondée par Maria Ricci et son fils Robert en 1932. En 1959, sa première collection reprend les codes de Christian Dior, décédé deux ans auparavant : jupe cloche, taille marquée par une ceinture haute mettant en valeur le buste, ligne en X, puis en Y. Pour sa seconde collection, il s’inspire du sari indien travaillé dans des étoffes sophistiquées ou réinterprète la beauté d’un arum inversé dans l’asymétrie d’une jupe. On applaudit ses effets théâtraux et romantiques, ses robes de poupée qui rajeunissent la clientèle, ses premières inspirations japonisantes et sa ligne américaine Mademoiselle Ricci.

Lanvin haute couture, printemps/été 1968, robe du soir à volants et ceinture en taffetas de soie orange.

Lanvin haute couture, printemps/été 1968, robe du soir à volants et ceinture en taffetas de soie orange. Musée Mode & Dentelle. © Louis Kerckhof

En 1964, Crahay rejoint la maison Lanvin, où il reste une vingtaine d’années et signe quarante collections de haute couture et davantage en prêt-à-porter. Avec ses “robes paysannes de luxe”, il aura conjugué les folklores et initié avant l’heure le style bohème chic, captant l’essentiel d’une silhouette avec brio et modernité. Après son éviction, malgré le succès de sa dernière collection Viva America, en 1984, il décide de lancer sa propre marque de prêt-à-porter avec l’appui d’un fabricant japonais, lorsqu’un accident cardiaque fatal interrompt cette nouvelle aventure.

Photo de couverture : Portrait de Jules François Crahay en 1962. © Musée Mode & Dentelle

Aimez-vous Schönberg ?

Musique

Oui ! Flagey met à honneur les œuvres du compositeur visionnaire autrichien, né il y a 150 ans. Père de la musique dodécaphonique, Arnold Schönberg a inspiré Anton Webern et Alban Berg mais aussi John Cage (1912-1992). Des interprètes de tout premier plan révéleront au grand public la beauté d’une musique réputée difficile. Des musiciens belges (Sylvia Huang, Julien Libeer, Daan Vandewalle, Jan Michiels) et internationaux (Javus Quartett, Samuel Hasselhorn, Boris Kusnezow) proposeront, aux côtés d’œuvres de Schönberg celles de Debussy, Dvořák, Brahms, Mahler, Beethoven et Mozart, révélant entre eux de délicieuses correspondances.

Max Hooper Schneider, Carnaval de la Gestation

Arts & Culture

Cette première présentation institutionnelle de Max Hooper Schneider en Chine explore des formes d’expérimentation matérielle et technologique, remettant en question des concepts binaires tels que croissance et décomposition, nature et artificialité, toxicité et nutrition.

Chine, Beidaihe

Du 14/07/2024 au 13/10/2024

Informations supplémentaires

Exposition

Jules François Crahay. Back in the spotlight

Dates

Jusqu’au 10/11

Adresse

Musée Mode & Dentelle
Rue de la Violette 12
1000 Bruxelles

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© Cedric Verhelst

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