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Maxime Delcourt

22 July 2019

© DR

C'était en juin 1989. On n'en est alors qu'à l'aube de l'été, mais déjà un tube imparable promet d'accompagner la montée des températures : La Lambada, un single universel (écoulé à plus d'un million 700 000 exemplaires en France et 15 millions dans le monde), une mélodie promue « danse de la liberté » par les russes en 1996, un clip (diffusé en masse sur les chaînes nationales) sponsorisé par Orangina et un rythme jouissif, porté par un accordéon entrainant et une chorégraphie sensuelle, apte à inciter les auditeurs aux rapprochements sur la piste de danse et aux siestes crapuleuses.

Si elle est portée à l'écran par deux gamins d'à peine dix ans, La Lambada est avant tout interprétée par Kaoma, formation hautement métissée car composée d'Antillais, d'un Toulousain, d'un Sénégalais et de la chanteuse brésilienne Loalwa Braz. C'est d'ailleurs au Brésil que les producteurs de la chanson, les français Olivier Lorsac et Jean Karakos (connu pour avoir publié au croisement des années 1960 et 1970 les albums des jazzmen les plus avant-gardistes d'Amérique et de France via BYG Records), entendent pour la première fois La Lambada.

Le groupe Kaoma © DR 

Le titre s'appelle alors Llorande se fue, et il est l'œuvre des Boliviens Los Kjarkas. Sans gêne, les producteurs décident tout de même de s'accaparer le morceau sans l'autorisation de ces derniers, remplacent quelques éléments - hop, un accordéon à la place de la flûte de pan, hop un texte en portugais plutôt qu'en Espagnol -, et mettent au point ce tube désormais connu de tous.

Sauf que, forcément, les membres de Los Kjarkas finissent par entendre cette nouvelle version, et donc par récupérer quelques années plus tard des millions de francs en droits d'auteurs. La boucle est bouclée.

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Arts & Culture

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