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Historalia : les spectacles de Simon de Merode

histoirescèneSpectacle

Christophe Vachaudez

15 July 2025

Gérer un château en 2025 n’est certes pas chose aisée et parvenir à le faire vivre en le partageant avec le plus grand nombre relève assurément de la gageure. Le prince Simon de Merode a réussi son pari à Westerlo en y organisant des spectacles d’envergure qui connaissent un vif succès et sont aujourd’hui produits par sa société baptisée Historalia. Cet été, ce sera la révolution belge de 1830 qui sera mise à l’honneur mais sur le site du château de Wijnendaele, non loin de Torhout. Le prince Simon de Merode évoque pour nous la genèse de cette “success story”.

Eventail.be – Comment en êtes-vous venu à prendre en charge le devenir su château familial de Westerlo ?
Simon de Merode – Fin 2006, quand mon oncle a pensé ouvrir le château au public en y organisant certaines activités, il a préféré passer la main à la jeune génération et il m’a donc proposé de prendre la relève afin d’éviter de vendre la propriété qui est dans notre famille depuis 600 ans. Ce fut donc le début de l’aventure. Nous avons essayé de faire du château un lieu exclusif où nous recevions des entreprises qui s’y réunissaient, ce qui a fonctionné dans un premier temps, mais avec la crise de 2008, les priorités de ces mêmes entreprises ont changé et nous avons dû nous réinventer. En 2011, le bourgmestre de Westerlo souhaitait organiser une fête pour le centenaire de l’hôtel communal qui est lui aussi un ancien château Merode puisqu’il fut construit pour ma tante Jeanne en 1911. Le but était de mettre sur pied un spectacle contant l’histoire de Westerlo, ce qui fut fait avec près de 300 bénévoles sur scène, deux acteurs professionnels et un metteur en scène de la région. Deux scènes se sont déroulées au château, ce qui me paraissait normal puisque la famille est liée au village depuis si longtemps. Je croyais que ça allait être l’histoire d’une soirée et, finalement, ce sont 1200 personnes qui ont pris place dans les tribunes autour du château. J’ai pu mesurer l’enthousiasme de chacun tant sur scène que dans les coulisses mais aussi auprès du public. L’événement a vraiment galvanisé Westerlo et ses alentours avec une façon d’apprendre l’histoire de façon agréable. Les intervenants ont appris à se connaitre car quand on porte un costume, on gomme les différences de la vie. C’est l’une des beautés du théâtre. De plus, la culture crée de la cohésion sociale, une façon pour le château de retrouver son rôle premier.

© Historalia

– Pourquoi avoir choisi Marie-Antoinette comme thème du spectacle suivant ?
Il y a un lien entre la reine et notre famille puisque nos archives conservent des lettres échangées entre le Louis XVI et Marie-Thérèse d’Autriche car Balthazar de Merode fut un temps chambellan de l’impératrice. Et bien que nous ne soyons pas un grand centre comme Gand ou Anvers, nous avons attiré 21.000 spectateurs. Á partir de là, nous avons pensé à fonder Historalia qui, de nos jours, gère des spectacles dans trois châteaux différents durant l’été et dans deux pays, alors que l’hiver, on compte six productions différentes à l’approche de Noël dans six châteaux en Flandre. Cet été, nous serons 300 à coordonner le spectacle qui sera consacré à la Révolution belge de 1830. Il faut assurer les logements, toute l’intendance, ce qui n’est pas une mince affaire. La récompense, c’est de rencontrer des artistes qui ont joué dans des comédies musicales réputées, enregistrer avec des orchestres symphoniques, jeter des ponts au sein de l’équipe qui est devenue internationale, un autre clin d’œil au château qui autrefois avait aussi cette vocation internationale. Quant au sujet, j’ai pu constater que la plupart des Belges ne connaissent pas tellement la révolution. J’ai commencé à m’y intéresser et à lire le carnet de campagne de Frédéric de Merode qui a été parte prenante dans la constitution du royaume de Belgique. Le roi n’arrivera que le 21 juillet 1831 ! Bien entendu, il ne s’agit pas d’un récit aride car il y a de nombreuses anecdotes qui éveillent la curiosité. Et puis, rien de tel qu’une comédie musicale qui alterne la danse et le chant. Il n’y a jamais de lassitude. Par-delà la Manche, nous avons aussi organisé un spectacle consacré à Anne Boleyn dans le cadre du château de Hever, là où, précisément, vécut jadis la parentèle de l’épouse infortunée d’Henri VIII. Le lieu fut racheté et restauré par la famille Astor au XIXe siècle. Il reçoit de nos jours près de 450.000 visiteurs par an. Nous espérons que nous pourrons relever ce nouveau défi !

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