• HLCÉ

Folon, l’enchanteur de La Hulpe

ArtArtisteCultureFolon

François Didisheim

11 November 2025

Vingt ans après la disparition de Jean-Michel Folon, sa Fondation fête ses 25 ans d’existence. Nichée au cœur du Domaine régional Solvay à La Hulpe, elle demeure un lieu de poésie, d’engagement et d’émotion partagée.

Le 27 octobre dernier, la Fondation Folon a célébré un double anniversaire : un quart de siècle de vie et les vingt ans de la disparition de son créateur. L’occasion de saluer l’un des artistes belges les plus universels, dont l’œuvre continue de dialoguer avec le monde.

Lorsque Jean-Michel Folon imagina ce lieu, il le voulut à son image : ouvert, lumineux et profondément humain. Installée dans le parc Solvay, à deux pas du lac de Genval, la Fondation respire la sérénité et l’imaginaire. Elle abrite aujourd’hui plus de 7 000 œuvres, aquarelles, affiches, sculptures, vitraux, céramiques et tapisseries, témoignant de la créativité inépuisable de l’artiste. Chaque salle invite à entrer dans son univers onirique, peuplé de silhouettes contemplatives, d’oiseaux bleus et d’horizons infinis.

Sous la direction de Stéphanie Angelroth, fidèle gardienne du projet depuis ses origines, la Fondation n’a cessé de se réinventer. Expositions, résidences, collaborations et projets pédagogiques rythment son calendrier, dans un souci constant de transmission et d’ouverture.

Un héritage vivant, entre beauté et engagement

S’il fut poète des formes et des couleurs, Folon était aussi un homme de convictions. Humaniste, défenseur des libertés et des droits fondamentaux, il plaçait l’art au service du dialogue et de la solidarité. La Fondation perpétue cet engagement à travers de nombreux partenariats, notamment avec Eqla, Amnesty International et L’Essentiel, qui œuvrent pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. Les visites multisensorielles et les ateliers adaptés témoignent de cette volonté d’ouvrir l’art à tous.

Sa Majesté l’Empereur du Japon, accompagné de l’Impératrice et de Son Altesse Impériale la princesse Aiko, lors de la rétrospective Folon qui s’est tenue à la Tokyo Station Gallery en septembre 2024. © DR

Le 30 novembre prochain, une journée spéciale intitulée “Art, inclusion, résistance” rappellera cette dimension essentielle de son œuvre : la beauté n’est jamais coupée du monde, elle en est la respiration.

L’écho de Folon résonne également à l’international. En 2024, l’Empereur et l’Impératrice du Japon, accompagnés de la princesse Aiko, ont inauguré à la Tokyo Station Gallery une grande rétrospective consacrée à l’artiste. Et cette année, dix de ses sculptures florentines bénéficient d’une restauration d’envergure, rendue possible grâce au réseau des Folon’s Best Friends, un cercle de mécènes passionnés qui prolongent sa vision.

Un chant qui ne s’éteint pas

Folon avait cette phrase, devenue manifeste : « Il y a des oiseaux qui volent si haut qu’on ne les voit plus. Mais ils continuent de chanter. » Vingt ans après sa disparition, son chant n’a jamais cessé de résonner. De Knokke-Heist, où sa sculpture La mer, ce grand sculpteur s’élève face aux vagues, à La Hulpe, où La pluie accueille les visiteurs dans les jardins de la Fondation, son œuvre continue d’émouvoir et d’inspirer.

Jean-Michel Folon et son oeuvre “La Mer, ce grand sculpteur” installée sur la plage de Knokke-Heist. © DR

Ce quart de siècle d’existence consacre non seulement la pérennité d’un patrimoine artistique exceptionnel, mais aussi la vitalité d’une vision : celle d’un art accessible, porteur de sens et de douceur. En ce lieu de lumière, Jean-Michel Folon semble encore nous rappeler que rêver est une forme de résistance, et que la beauté, parfois, suffit à changer le monde.

Article inspiré par la newsletter de Lobby du 24 octobre 2025 écrite par Françoise Wallyn et François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez la revue des cercles du pouvoir, ici

Photo de couverture : La sculpture-fontaine en bronze “La pluie” (1998) est une oeuvre permanente installée dans les jardins de la Fondation Folon. Elle est significative du monde onirique de Jean-Michel Folon. © DR

Maurice-Auguste Lippens, l'homme qui transforma les marais du Zoute en station balnéaire d'exception

Immobilier

Avant de devenir synonyme d’élégance balnéaire, Knokke-Le-Zoute fut d’abord une terre de patience. À la fin du XVIIIe siècle, Philippe-François Lippens, arrière-arrière-grand-père de Maurice-Auguste, endigue et acquiert de vastes marais salants dans la région. Pendant plus d’un siècle, ces terres sont cultivées tandis que les touristes affluent vers Ostende ou Blankenberge. Knokke, elle, attend son heure.

Portia Zvavahera Hidden Battles / Hondo dzakavanzika

Arts & Culture

Nourrie de rêves intenses, l’œuvre de Portia Zvavahera (Harare, 1985) devient un espace pictural vibrant, où se mêlent foi, mémoire et révélations spirituelles.

États-Unis, Boston

Du 28/08/2025 au 19/01/2026

Publicité

Charlotte Abramow : Adieu Maurice ou l’éclat de la résilience

Foires & Expositions

Avec “MAURICE, Tristesse et Rigolade”, Charlotte Abramow (Bruxelles, 1993) signe une exposition bouleversante et lumineuse. Entre humour tendre et poésie pop, elle transforme l’adieu à son père en un récit universel sur l’amour, la perte et la puissance douce de la résilience.

Tous les articles