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Rédaction

27 February 2017

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Mais quelle est donc l'histoire de ce bijou qui fut dessiné et exécuté en 1906 par le joaillier Ansorena à Madrid ? Quand Alphonse XIII (1886-1941) fut en âge de se marier, sa mère commença à prospecter parmi les familles régnantes d'Europe. En 1905, un voyage en Grande-Bretagne devait donner au jeune Roi l'occasion de rencontrer la princesse Patricia de Connaught, mais ce fut une autre petite-fille de la reine Victoria qu'il épousera. Á 18 ans, Victoria Eugénie (1887-1969) de Battenberg rallia Madrid où ses noces furent célébrées le 31 mai 1906... noces sanglantes puisqu'une bombe explosa faisant de nombreux tués.

 
 Victoria Eugénie © Droits réservés
 

Le gotha présent se consola de ses émotions en admirant le trousseau de la mariée exposé dans les salons du palais royal. Non loin d'une forêt de mannequins d'osier revêtus des toilettes splendides cousues en hâte pour la future reine d'Espagne, les bijoux firent grande impression. Outre le sautoir de turquoises offert par le roi Édouard et la reine Alexandra, la parure de diamants et de corail provenant de la mère de la mariée, la princesse Béatrice, ou un ornement de coiffure formé de deux ailes en diamants, les vitrines renfermaient aussi les scintillants cadeaux d'Alphonse XIII et ceux de sa mère, à savoir une véritable couronne constellée de pierreries, une rivière d'énormes chatons, un rang unique de perles aussi grosses que des noisettes, un collier de six rangs de perles fines formant une parure avec un diadème et une broche en forme de nœud retenant une gigantesque perle poire, deux devants de corsage, un bracelet en diamants et rubis et enfin le très haut diadème de fleurs de lys. Pour honorer son époux et la dynastie dans laquelle elle entrait de plein pied, Victoria Eugénie choisit d'arborer le fameux bijou pour ses premiers portraits officiels.

 
 La Comtesse de Barcelonne © Droits réservés

Très rapidement, il devint l'une de ses pièces favorites et elle continua à le porter jusqu'à un âge avancé, notamment en 1967, à l'occasion du mariage de sa petite-fille l'Infante Pilar à Estoril. La souveraine parvint à emporter la totalité de sa collection, qui comptait au bas mot dix diadèmes, quand elle s'exila après la chute de la monarchie espagnole. Elle en garda la jouissance jusqu'à sa mort et fixa elle-même les modalités du partage. Les bijoux historiques échurent donc à la comtesse de Barcelone qui aurait dû lui succéder aux côtés de son époux sur le trône d'Espagne. Pourtant, il n'en fut rien puisque Franco préféra leur fils aîné l'infant Juan-Carlos. C'est sans doute pour cette raison que la comtesse de Barcelone ne porta le diadème fleur de lys qu'à une seule occasion, du vivant de la Reine Victoria Eugénie, quand elle se rendit à Londres en 1953 au couronnement de la Reine Elizabeth II. Lorsque Juan Carlos fut officiellement désigné en 1969 comme futur roi par Franco et que son père avalisa cette décision en signant son acte de renonciation en 1977, les bijoux échurent à la reine Sofia.

 
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Curieusement, cette dernière attendit bien des années avant de ressortir les bijoux de Victoria Eugénie, sans doute par peur de donner, avant qu'elle ne soit consolidée, un caractère trop ostentatoire à la monarchie fraîchement rétablie, par souci aussi de ne point froisser la comtesse de Barcelone qui ne put jamais pleinement profiter de ces bijoux destinés aux seules souveraines. Après Sofia, c'est au tour de Letizia de perpétuer la tradition en portant haut les lys endiamantés des Bourbons d'Espagne.

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