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Christophe Vachaudez

05 December 2022

Christie’s a ouvert le bal à Genève le 8 novembre en proposant, en lot 68, un bracelet en diamants orné d’un remarquable saphir de Ceylan. Ce précieux bijou aurait été présenté en cadeau de noces par le dernier duc de Parme à sa deuxième épouse l’infante Maria-Antonia de Portugal en 1884. Il a été adjugé près de 357.000 euros, eu égard à la qualité et la beauté de la pierre centrale.

Le bracelet offert par le duc de Parme à sa seconde épouse © Christie's

Le lendemain, Sotheby’s enchainait avec quelques pièces notables : un bracelet orné d’une émeraude qui aurait fait partie de l’écrin de l’impératrice Eugénie ou encore une broche réalisée par le joaillier viennois Köchert à l’occasion du mariage du duc de Brunswick Ernst-August avec la fille unique du Kaiser, la princesse Viktoria-Louise de Prusse. Des boucles d’oreilles et un collier avaient également été livrés à la Duchesse mais ils ont eux aussi quitté depuis longtemps les collections de la Maison de Hanovre.

Deux vacations online, chez Christie’s, révélèrent chacune une pièce singulière. La première : une demi-parure totalisant 380 carats d’aigues-marines ayant appartenu à la princesse Marguerite de Thurn und Taxis, née archiduchesse d’Autriche et nièce de la reine Marie-Henriette, l’épouse de Léopold II. Elle était accompagnée d’un écrin estampé Janesisch, le fameux joaillier de Trieste qui fournit nombre de cours d’Europe. La seconde : une splendide émeraude de 12 carats qui fut offerte par le shah de Perse Fath Ali à l’ambassadeur de Grande-Bretagne Sir Harford Jones-Brydges, au début du XIXe siècle. Ce n’est qu’à la fin de ce même siècle qu’elle fut montée en broche et reçut un entourage de 17 diamants coussin… un cadeau de choix !

L'émeraude offerte par le Shah de Perse © Christie's

Mais ce 1er décembre, tous les regards étaient tournés vers la maison Bruun-Rasmussen de Copenhague qui dispersait la cassette de la princesse Elisabeth de Danemark disparue en 2018. Célibataire, elle était deux fois cousines de la reine Margrethe II puisque ses parents, le prince Knud et la princesse Caroline-Mathilde, était eux-mêmes cousins germains et tous deux prince et princesse de Danemark de naissance. Parmi les pièces les plus significatives, un diadème hérité de la princesse Thyra, fille du roi Frédéric VIII et grand-tante d’Elisabeth, et un bracelet Art déco en émeraudes et diamants jadis porté par la reine Alexandrine de Danemark. Dans un écrin du joaillier Michelsen, attaché à la cour depuis Christian IX, on pouvait trouver un lot de turquoises et de saphirs cabochon permettant, selon les envies, de changer les pierres du diadème. Le diadème fut adjugé à 87.000 euros tandis que le bracelet s’arrachait à 93.000 euros.

Le diadème de la princesse Thyra de Danemark © Bruun-Rasmussen

Une autre vente ne manquera pas de susciter l’intérêt, celle que Christie’s Paris organise online à partir du 6 décembre. En effet, le lot 287 ne laisse pas d’intriguer. Il s’agit d’une merveilleuse broche en diamants et perles dont le dessin rappelle furieusement l’un des bijoux favoris de l’impératrice Victoria d’Allemagne. Cette fille aînée de la reine Victoria l’épinglait régulièrement à son corsage.

La reine Sophie de Grèce arborant la broche de perles et diamants vendue chez Christie's © Christie's

Á sa mort, elle la légua à sa fille Sophie, qui par mariage avec le diadoque Constantin, avait accédé au trône de Grèce. On perd la trace du bijou pendant un moment avant qu’il ne réapparaisse chez la princesse Alexandra de Kent, fille de la princesse Marina de Grèce… mais s’agit-il de la même broche ?

La princesse Olga Alexandrovna Orloff © Coutau-Bégarie

Rien n’est moins sûr ! On s’attend toutefois à ce que les prix s’envolent, tout comme pour le portrait de la princesse Olga Alexandrovna Orloff (1806-1880) proposé le 12 décembre en lot 476 de la vente russe chez Coutau-Bégarie à Paris. Olga qui fut dame d’honneur de trois impératrices dont elle porte le triple chiffre a revêtu une tenue de gala barrée de l’ordre de Sainte-Catherine tout en arborant de somptueux bijoux dont certains cousus sur son kokoshnik. Nul doute que l’estimation entre 30 et 50.000 € sera pulvérisée tant cette effigie haute de 1m66 reflète les splendeurs passées de la cour impériale !

Photo de couverture : Le bracelet Art Déco de la reine Alexandrine de Danemark © Bruun-Rasmussen

Louisa Gagliardi, Three of a Kind, 2023

Arts & Culture

Belgique, Laeken

Du 25/04/2024 au 28/04/2024

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