• HLCÉ

Le Musée de la Vie d’Autrefois, œuvre de la comtesse de Witt !

Portrait Gotha

Christophe Vachaudez

31 July 2020

© Frederic Ducout

En pays briard, le Musée de la Vie d'Autrefois revisite ces métiers qui ont fait les beaux jours de la France des villes et des campagnes. Porté à bout de bras par la comtesse Viviane de Witt, le projet a muri durant des années avant d'enfin ouvrir au public en 2017, dans le village des Ormes-sur-Voulzie, aux confins de la Seine et Marne.

Au fil d'un parcours foisonnant, lieux de vie et ateliers se dévoilent, mis en scène avec un goût impeccable. Ils dépeignent avec véracité l'existence des plus humbles aux plus nantis, de 1800, au lendemain de la Révolution, à 1950, quand le pays renaît des affres de la guerre. Les objets se comptent par milliers et les informations se télescopent joyeusement...mais rien ne presse, il faut savourer la visite éminemment intéressante où les œuvres d'art côtoient outils et décors originaux, rescapés d'un monde révolu et pourtant si proche.

D'emblée, l'un des premiers intérieurs nous plonge dans le quotidien précaire d'une famille paysanne. Le berceau en hauteur préserve les nourrissons des rats tandis que le feu frémit dans l'âtre car le papier huilé qui remplace les vitres des fenêtres retient à peine le froid. Les lits sont fermés pour garder la chaleur et les poules dorment sont perchées sur leur jouc. Point d'assiettes sur la table mais des emplacements prévus dans le bois pour recevoir les aliments. Plus loin, araires, trépigneuse, locomobile et tarares en bois évoquent les champs où en 1900, il fallait un mois pour moissonner un hectare alors que trente minutes suffisent aujourd'hui. Le carrier face au char funèbre, précède à propos la chapelle, la boutique du photographe et le relais de poste. Dans la cuisine, trônent les escargotières, les tripières, les pains de sucre et les séchoirs à fromage.

© Frederic Ducout

Plus avant, les moules à beurre insculptés, les botte-cul pour traire les vaches, les échasses des bergers landais évoquent encore le monde rural qui s'explore via d'autres pistes chez le tonnelier, le rétameur et le maréchal ferrant dont l'atelier abrite l'antique porte de la prison de Saint-Flour ! Impossible de tout énumérer car déjà les patenôtriers succèdent aux tuiliers, ferblantiers, bourreliers, cloutiers, taillandiers, chainiers, vanniers, résiniers, peaussiers, jouguiers et autres charrons. L'officine de l'apothicaire, l'antre poétique de la modiste, l'étal du boucher qui assomme le bétail en rue avec son merlin, rien ne manque à ce panorama fouillé, didactique et tellement chaleureux. Grâce au soutien indéfectible de son époux et à cette énergie indomptable qui la caractérise si bien, la comtesse de Witt a mené à bien cette aventure riche en rebondissements qui donne à ce village qui lui est cher un nouveau pôle et même un restaurant baptisé « Chez Grand'Mère ». Elle a confié à L'Éventail les prodromes et les détails de cette entreprise titanesque

© Frederic Ducout

Eventail.be - Madame, quel a été votre parcours ?

Comtesse Viviane de Witt - Après une licence en droit et un diplôme de commissaire-priseur, j'ai été la première femme à manier le marteau à Drouot. J'ai toujours collectionné et je m'intéresse à tout, qu'il s'agisse de l'art contemporain ou des souvenirs napoléoniens. Il est vrai que mes parents m'ont éveillé l'esprit. Ma mère m'emmenait chez les antiquaires le week-end tandis que je m'accompagnais mon père dans les salles de ventes.

- Pourquoi ce musée a-t-il vu le jour ?

- Mon petit-fils, Arnaud de Turckheim, m'a un jour posé des questions sur la vie d'autrefois, alors qu'il séjournait aux Ormes-sur-Voulzie, là où j'ai passé une partie de mon enfance. Je lui ai alors raconté que notre pelouse, par exemple, qui parait impeccable aujourd'hui, était à l'époque fauchée deux fois l'an par un cheval de la ferme guidé par un métayer. De même, nous n'achetions pas les sachets de tilleul en boutique mais on grimpait dans les arbres pour les récolter, les faire ensuite sécher afin de les conserver pour les infusions. Il était un peu déçu que je n'aie pas transmis ce quotidien d'autrefois à sa mère et il m'a alors dit : « Comment pourrais-je à mon tour le transmettre à mes enfants ? Tu fais partie de la dernière génération qui a été témoin de ces métiers ». Je lui ai alors répondu qu'il existait près de 330 écomusées en France. Et il m'a fait remarquer que voir trente marteaux sur un mur blanc n'intéressera personne et que ces écomusées n'assuraient pas vraiment la transmission. « Tu devrais ouvrir un musée ! » m'a-t-il rétorqué. Voilà qui était certes plus facile à dire qu'à faire.

© Frederic Ducout

J'y ai réfléchis et j'ai réalisé que le village risquait de mourir et de devenir une cité dortoir de la région parisienne. Le boucher avait disparu, le boulanger avait pris sa retraite et le café, centre de la vie sociale d'un village, n'existait plus. Et puis, il n'y a jamais de hasard, le maire me téléphone pour m'informer de la fermeture de la boîte de nuit et de la vente du bâtiment. Je me suis dit que cela pourrait constituer le noyau du musée. Et tout commença de cette façon. Il a fallu tout aménager et nous avons racheté des terrains, des maisons mais aussi des collections de musées qui fermaient leurs portes, un en Corrèze, et l'autre en Auvergne. Nous avons aussi reçu beaucoup de dons et nombre de bénévoles sont venus nous soutenir. La halle a finalement été construite. Le plus difficile fut sans doute de se battre contre les règlements drastiques auxquelles sont soumis les établissements ouverts au public. Certains abandonnent mais mon mari et moi avons persévéré pendant dix ans ! La scénarisation nous a pris deux ans et demi. Mais si l'on veut voir le côté positif des choses, j'ai mis à profit toutes ces années pour me documenter et lire énormément de mémoires et de chroniques. J'ai aussi établi un Fonds de dotation, ce qui pérennise le musée et empêche son démantèlement.

 
© Frederic Ducout

- Quand le musée a-t-il été inauguré ?

- En octobre 2017. Les gens du village, nos amis et nos proches sont tous venus en costume d'époque, entre 1800 et 1950, partager ce moment avec nous autour d'un triple buffet : corse, briard et périgourdin. La garde impériale d'Ajaccio avait même fait le déplacement !

Musée de la Vie d'Autrefois
www.museedelaviedautrefois.com
Les Ormes-sur-Voulzie
du mardi au dimanche, de 9h30 à 19h00

Mode : 5 tendances qui vont vous suivre jusqu'à la fin de l'été

Mode & Accessoires

Les beaux jours reviennent et, avec eux, l’envie de légèreté, de couleurs et de pièces audacieuses. Les podiums, comme les rues nous inspirent un mix-and-match joyeux et assumé. Tour d’horizon des tendances à suivre pour un printemps-été résolument stylé.

Forum de Lobby spécial Immobilier

Vie mondaine

Le mardi 10 juin dernier, dans le cadre de l’iconique Claridge, un ancien cabaret à Bruxelles, l’équipe de LOBBY a célébré la sortie de son nouveau magazine, spécial Immobilier, une coupe de bulles Guy Dumangin à la main. Comme pour chacun de nos événements, nous avions mandaté de passionnants orateurs que sont Next Day Real Estate, Infobeton, AG Real Estate, GCEA, Belgian Workspace Association, Koramic Real Estate et James Realty. Le tout encadré par Barbara Louys, modératrice de talent. Suite au débat, les quelque 150 participants se sont retrouvés pour le cocktail de networking. À noter : notre prochain événement spécial Finances aura lieu le mercredi 10 septembre prochain, au Cercle Gaulois, et promet d’être aussi grandiose !

10/06/2025

Olivier Laurent chante Brel sur la Grand-Place de Bruxelles

Arts & Culture

Le 3 juillet 2025, la Grand-Place vibrera au son de Brel !, un concert exceptionnel mené par Olivier Laurent et ses musiciens. Un rendez-vous musical incontournable de l’été bruxellois.

Belgique, Bruxelles

Du 03/07/2025 au 03/07/2025

Publicité

Le duc d’Edimbourg en visite à Hougoumont pour lancer la restauration des jardins historiques

Chroniques royales

Le 20 juin dernier, le duc d’Édimbourg s’est rendu sur le site de la bataille de Waterloo pour marquer le début d’un ambitieux chantier de restauration des jardins de la ferme d’Hougoumont, l’un des hauts lieux du patrimoine européen.

Tous les articles

Publicité

Tous les articles