Christophe Vachaudez
09 June 2025
Mais revenons en 2014, quand Cristina comparait à nouveau devant le tribunal durant cinq heures, répondant à un réquisitoire de 400 questions. L’année suivante, le nouveau roi, frère de l’intéressée, lui retire le titre ducal accordé à l’occasion de son mariage. Mais l’histoire n’est pas finie ! En 2016, Cristina Federica Victoria Antonia de la Santissima Trinidad de Borbón y Grecia comparait à nouveau avec quinze autres accusés. Si elle est relaxée en 2017, son mari Iñaki écope quant à lui d’une peine de prison de cinq ans et dix mois alors que l’Infante est condamnée à payer 136950 euros.
© Didier Lebrun/Photo News
Le procès qui a duré plusieurs années a ébranlé Cristina et ses quatre enfants. Isolée de ses proches, elle vit alors à Genève où elle s’est installée en 2013 pour échapper à la pression médiatique. Elle fait de constants allers-retours et visite son mari incarcéré avec une fidélité touchante. Elle le retrouve parfois au Pays Basque quand il obtient une permission. Pourtant les liens se distendent et, alors que l’infante a attendu patiemment, Iñaki Urdangarin voit une autre femme, des révélations qui font la une des quotidiens. L’Infante annonce se séparer de l’indélicat en 2022. Le divorce sera prononcé en décembre 2023. Entretemps, Cristina a trouvé un poste au sein de la Fondation Aga Khan.
© DR/Photonews
Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices. Née le 13 juin 1965, alors que ses parents ne sont encore que de possibles héritiers soumis à la bonne volonté du général Franco, l’Infante grandit au palais de la Zarzuela, non loin du domaine royal du Pardo. Elle bénéficie d’un regain d’intérêt quand son père accède au trône le 20 novembre 1975. Elle a dix ans et assiste sans broncher à la prestation de serment historique qui amène l’Espagne vers une nouvelle ère. En dépit de son jeune âge, elle intègre la vie officielle, initiée par sa mère à son rôle d’infante d’Espagne. Elle n’en souffre aucunement et s’épanouit dans le sport. Comme son père, elle pratique la voile et fait partie de l’équipe nationale qui participe aux Jeux olympiques d’été de Séoul en 1988. Elle décroche un diplôme en Science politiques à l’Université de Madrid puis s’envole vers New York où elle poursuit un cursus en relations internationales. Nous sommes en 1990.
© Nikolas Kokovlis/NurPhoto/Shutterstock
Quelque temps plus tard, elle fait la connaissance d’un compatriote réputé dans le milieu international du handball. Ce sportif qui frôle les deux mètres fait forte impression et le couple idéal qu’il forme avec l’infante enchante la presse de cœur. Cristina qui parle couramment le catalan choisit la ville de Barcelone pour ses noces. La réception a lieu au palais de Pedralbes qui fut la résidence du roi Alphonse XIII et de la reine Victoria-Eugénie, un cadeau du comte Güell érigé entre 1919 et 1926. Au fil des 115 tables dressées, on reconnait notamment les souverains grecs, suédois et norvégiens, le roi du Lesotho, le prince Rainier de Monaco, la reine Noor de Jordanie ou encore la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg. Le couple aura quatre enfants : Juan Valentín, Pablo Nicolas, Miguel et Irene, nés respectivement en 1999, 2000, 2002 et 2005. Cristina et Iñaki assistent aux réceptions officielles comme aux festivités du gotha. Professionnellement, l’Infante a intégré la Fondation La Caixa où elle peut assouvir ses goûts artistiques. Mais le scandale qui l’a rattrapée a bouleversé sa vie. Restée très proche de sa fille cadette, la reine Sofia a toujours été présente et, à bientôt 87 ans, elle serait sans doute la plus heureuse des mères si sa fille revenait définitivement en Espagne, une perspective qui semble se confirmer de jour en jour !
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