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Sacrés sacres !

ExpositionFranceMonarchieSacre

Patrick Weber

25 June 2025

Du Vatican à Londres, la question des sacres continue à se poser. Mais c’est à Paris qu’il nous a été permis de méditer sur ces grandes cérémonies intemporelles.

En organisant une exposition consacrée au Dernier Sacre d’un roi de France, le Mobilier national (Galerie des Gobelins, Paris 13e), l’ancien garde-meuble de la couronne créé en 1663 par Louis XIV et Colbert, a ressuscité une page d’histoire qui nous renvoie à une époque de la monarchie que certains croyaient révolue. Raconté par Stéphane Bern et mis en scène par Jacques Garcia, l’événement (à voir jusqu’au 20.07) nous projette en 1824, l’année où Charles X voulut ressusciter les antiques coutumes de la monarchie française.

Ce rituel somptueux et spectaculaire, mais déjà dépassé à l’époque, a probablement porté un coup fatal à l’idée monarchique en France. Alors que la révolution et l’épopée napoléonienne étaient passés par là, le frère cadet de Louis XVI et de Louis XVIII voulut faire fi du passé récent pour plonger ses racines dans un passé pluriséculaire. Certains ont vu dans cette cérémonie la preuve que la monarchie était devenue une institution désuète incarnant un système de gouvernement obsolète.

© Mobilier national & Lucie Creusot

© Mobilier national & Lucie Creusot

Un faste toujours d’actualité

Une recette caduque ? Pas si sûr… Il suffit de se souvenir du sacre du roi Charles III d’Angleterre, de l’intronisation de l’empereur Naruhito à Tokyo ou des pompes vaticanes à l’occasion des funérailles du pape François et de l’élection de Léon XIV pour s’apercevoir que les fastes monarchiques n’ont pas disparu. Tout l’art consiste à mêler l’ancien et le moderne : maintenir les habits traditionnels tout en les adaptant à la situation actuelle. Le challenge n’est pas simple à respecter, mais il garantit la pérennité de l’idée monarchique.

Le sacre de Charles X fut grandiose et déplaça de grandes foules entre Paris et Reims. Le Souverain, aveuglé par la curiosité populaire, a voulu y voir la preuve de sa popularité et de l’adhésion au régime. C’était tout le contraire… Le “bon peuple” de France était surtout curieux de découvrir un décorum oublié depuis le sacre de Louis XVI en 1775, cinquante ans auparavant. Si un succès de foule garantissait une adhésion pleine et entière, il suffirait de gagner une coupe du monde de football pour être assuré de remporter les élections…

© Mobilier national & Lucie Creusot

© Mobilier national & Lucie Creusot

La question s’est notamment posée lors du sacre de Charles III, car peu d’éléments ont varié depuis le couronnement d’Elizabeth II. Trop peu ? Le Roi a fait face à de nombreuses critiques pour avoir insuffisamment renouvelé un exercice qui aurait besoin d’un petit coup de modernité. Que fera son fils William le jour venu ? Difficile à dire. La monarchie marche sur des œufs quand elle cherche à épouser son époque. Se situer en dehors du temps tout en vivant dans son siècle, sans donner l’impression d’être dépassée, voilà le difficile équilibre auquel doit obéir la couronne pour affronter le temps.

En visitant l’exposition consacrée au Dernier Sacre, on en est ressorti plein d’un étrange sentiment mêlé de fascination et de nostalgie… Mais aussi d’un message pour les temps futurs. À chacun de trouver la recette délicate permettant de combiner la subtile association des racines et des ailes. C’est à ce prix que les traditions resteront bien vivantes.

Photo de couverture : © Mobilier national

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Informations supplémentaires

Exposition

Le Dernier Sacre

Dates

Du 11 avril au 20 juillet 2025

Adresse

Mobilier national
42 avenue des Gobelins
75013 Paris

Horaires

Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Dernière entrée 17h30

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