François Didisheim
01 November 2022
Sur l’évolution des mentalités au sujet de la durabilité dans les SIR, Marc Eeckhout explique : « En Belgique, on ne peut pas négliger que 40% des émissions de CO2 proviennent du domaine de l’immobilier. Il est impératif de diminuer ce taux. Globalement, on constate qu’il y a de plus en plus d’initiatives pour limiter les rejets de CO2, notamment en suivant les recommandations de l’Accord de Paris sur le climat, dont l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990 en Europe. Les SIR vont s’adapter, étape par étape. Il leur est conseillé de publier un rapport de durabilité chaque année. Certaines d’entre elles compensent déjà leur bilan carbone, parfois jusqu’à 100%, en s’inscrivant dans un processus de plantation d’arbres ou d’achat de certificats. »
Marc Eeckhout, Senior Strategist chez Puilaetco © Puilaetco
Et du côté des investisseurs, comme réagit-on ? « Le critère de durabilité est important pour les investisseurs et les locataires des biens immobiliers mis à disposition par les SIR. Ces derniers veulent intégrer des bâtiments verts pour diminuer leurs frais, mais aussi pour maintenir leur réputation. Un bâtiment écologique sera plus attractif pour les locataires qui accepteront de payer un loyer plus élevé s’ils bénéficient d’équipements tels que des panneaux photovoltaïques, ou d’une pompe à chaleur, qui permettent d’alléger les dépenses énergétiques. Dans le portefeuille des SIR, il y a parfois des bâtiments dont on ne peut pas améliorer la qualité durable. Dans ce cas, il est peut-être temps de les vendre… C’est le cas à Bruxelles, où d’anciens immeubles de bureaux, mal situés, sont vendus pour devenir des logements ou des écoles. »
"Un bâtiment écologique sera plus attractif pour les locataires qui accepteront de payer un loyer plus élevé s’ils bénéficient d’équipements tels que des panneaux photovoltaïques, ou d’une pompe à chaleur", Marc Eeckhout © DR/Shutterstock.com
Enfin, il ne faudrait pas l’oublier, notre interlocuteur travaille chez Puilaetco. Et, on l’a écrit plus haut, cette banque privée investit dans les SIR. Alors, la question vient naturellement… Quelle est la place de la politique de durabilité de Puilaetco, dans un secteur où habituellement tout ce qui tend vers l’écologie passe au second plan ? Comme on pouvait s’y attendre, Marc Eeckhout vente les efforts de la société qu’il représente : « Le taux d’occupation est un critère très important dans la gestion d’une SIR. Et un bâtiment durable permet de maintenir un taux d’occupation élevé. Nous n’allons pas aux réunions des actionnaires. Nous ne sommes pas des activistes, mais nous leur mettons la pression. Dans chaque entretien avec les SIR, nous leur demandons les mesures qu’elles sont prêtes à mettre en place en matière de durabilité. »
Newsletter Lobby du 28 octobre 2022, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du pouvoir, ici