François Didisheim
13 June 2023
Avec Atenor et Stephan Sonneville, nous parlons d’une véritable saga : la société est aujourd’hui présente dans 10 pays et 16 grandes villes. Et Stephan ne s’arrête pas là : administrateur chez BECI et Up4North, l’homme est du genre hyperactif. Et comme si ça ne suffisait pas, il a été élu en mars dernier à la tête de l’Upsi, soit l’Union Professionnelle du Secteur Immobilier qui regroupe l’essentiel des grands acteurs du secteur en Belgique (promoteurs, développeurs, investisseurs, etc).
© Codic Belgium
Notre homme est arrivé en terrain connu. En effet, il connaît bien l’Upsi puisqu’il en assurait, avant son élection, la vice-présidence ainsi que la direction de l’antenne bruxelloise, depuis six ans.Sur le possible conflit d’intérêt entre Atenor et l’Upsi, notre interlocuteur tient d’emblée à rassurer tout le monde. Pour lui, ces deux missions sont plutôt complémentaires : « La question doit être posée, mais est résolue assez aisément. En tant que président de l’UPSI, il s’agit de porter un message qui synthétise les attentes et les problèmes, en d’autres termes, les ambitions et le pragmatisme, de tous les acteurs de l’immobilier, dont Atenor fait partie. Les intérêts d’Atenor sont défendus au quotidien par mes collaborateurs, ce qui me permet de prendre suffisamment de recul quand j’endosse le costume de président de l’UPSI. »
© CAAAP
Justement, l’UPSI, quels sont ses moyens d’actions ? Est-ce une organisation puissante ? Quelle crédibilité et quel impact a-t-elle auprès des politiques ? Parle-t-on d’une caisse de résonnance, d’un think-tank, d’un contre-pouvoir, d’un organisme conseil, d’un groupe de pression, ou autre ? À part les personnes qui sont dans le sérail, on connaît assez mal cette organisation. « L’UPSI s’est, au fil des années, imposée comme un centre de compétences, rassemblant et synthétisant le savoir-faire ancré chez tous ses membres. On est donc bien loin de l’idée d’une défense nombriliste et manichéenne des intérêts d’une profession. L’immobilier joue un rôle important dans l’économie et l’Upsi analyse toute mesure et ses conséquences qui seraient prises par les pouvoirs politiques et législatifs. L’Upsi commente, informe, et quand elle est amenée à critiquer, elle propose des alternatives. Une Région a donc tout intérêt à avoir un secteur immobilier qui fonctionne et qui réponde en qualité et en calendrier à la demande. Ces dernières années, l’évolution du contexte – je veux parler de la crise climatique – a conforté l’Upsi dans ce rôle de réflexion. En effet, l’immobilier est responsable de +/- 40 % des émissions carbone. Le Green Deal, né à Bruxelles, est le pacte vert édicté par la commission européenne afin d’orienter les flux financiers vers une économie décarbonée, étape 2030, horizon 2050. Oui, de cette manière aussi, nous entretenons un dialogue constructif et proactif avec les politiques et nous sommes écoutés ». En bref, l’Upsi n’est donc pas là pour s’opposer à tout, tout le temps (elle n’est pas un syndicat) mais bien pour améliorer les choses dans son secteur, en bonne concertation avec tous les acteurs concernés.
© Potrell (Pyloon)
Enfin, quand on parle d’innovations et révolutions, une question vient naturellement : comment l’Upsi s’inscrit-elle dans l’avenir de son secteur ? « L’Upsi, par sa grande représentativité et le travail de ses commissions multidisciplinaires, est le cœur battant de l’avenir du secteur. Nous pensons que le milieu de l’entreprise précède souvent les évolutions réglementaires, car plus agile, dès l’instant où un message politique clair a été délivré. C’est le cas pour l’immobilier en ce qui concerne la durabilité au niveau européen. » Stephan Sonneville voudrait-t-il faire passer un message ? Si ce n’est pas le cas, ça y ressemble fortement…
Newsletter Lobby du 2 juin 2023, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du Pouvoir, ici