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Peau & soins : Affinités électives

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Virginie Draelants

16 January 2025

La peau recèle en elle tous les éléments pour se régénérer. L’idée est de lui donner pour ce faire un coup de pouce en toute sécurité. Kenza Keller, fondatrice de la marque de soins TALM (To All The Mamas), privilégie la biodisponibilité des actifs pour optimiser leur assimilation par la peau. Elle nous en dit plus.

L’Éventail – Comment vous est venue l’envie de lancer votre marque cosmétique, TALM – To All The Mamas ?
Kenza Keller – J’ai créé TALM voici trois ans, après avoir passé dix ans dans l’industrie de la beauté et du luxe. Lorsque je suis tombée enceinte de ma première fille, je me suis rendu compte qu’il y avait un manque de sécurité dans les produits mis à la disposition des femmes, en particulier enceintes et jeunes mamans. Il me semblait difficile de savoir ce qu’on avait le droit ou pas de se mettre sur la peau, surtout pendant la grossesse et l’allaitement. C’est une période où l’on fait très attention à la pollution ambiante, où l’on prend conscience d’interdits alimentaires (alcool, crudités, produits laitiers…) ou cosmétiques (conservateurs, additifs, parfums de synthèse…). On se rend compte de la toxicité environnante. Je voulais accompagner cette phase en proposant des produits, sûrs et efficaces, entre autres pour s’alléger l’esprit. J’avais aussi envie de me faire plaisir, car les soins de pharmacie sont souvent juste fonctionnels, voire un peu punitifs. J’ai donc créé TALM, la première marque de dermo-cosmétique dédiée aux mamans, du premier jour de la grossesse à l’accouchement, puis au-delà, du post-partum à l’allaitement, et enfin à toutes les femmes au cours de leur vie. Car une fois qu’on est passé à une routine ultra-safe, on a envie de continuer pour être en bonne santé toute sa vie.

© Talm

– Quelles sont les valeurs que vous mettez en avant ?
 Il y en a quatre. La première est la sécurité : nous bannissons des formules le moindre ingrédient suspect ou controversé sachant qu’ils pénètrent dans l’organisme et peuvent se retrouver dans le sang. Notre charte de formulation est ultra sévère. La deuxième est l’efficacité : on répond aux besoins cutanés, perte d’élasticité (vergetures), manque de confort (sécheresse), chute des cheveux, peau relâchée… La troisième valeur est l’éco-responsabilité : nous sourçons des ingrédients naturels et locaux autant que possible. Tout est fabriqué en France. On travaille avec le label Ecocert et sur un degré de certification bio, le standard Cosmos, très sévère. Nos flacons sont en verre, on utilise des matériaux hautement recyclables, voire à l’infini, comme l’aluminium. Enfin, la quatrième valeur est la sensorialité : je voulais que notre Mega Oil (l’huile corps best-seller de la marque – NDLR) soit non-grasse, pénètre vite et ait une odeur agréable qui crée un lien émotionnel avec la personne qui va l’utiliser. L’idée est de proposer un supplément d’âme.

© Line Brusegan

© TALM

– Comment sélectionnez-vous les ingrédients qui entrent dans vos formules ?
 Quand je me suis lancée, le choix des ingrédients a constitué le gros chantier du projet. Entre la sélection des composants et la finalisation d’une formule, il se passe deux ans. J’ai voulu m’éloigner de la cosmétique conventionnelle et suivre une charte réduite à peau de chagrin, tant elle est stricte. Je me suis entourée d’experts indépendants (du toxicologue à la sage-femme) et cela a résulté sur une chaîne d’ingrédients zéro risque, sans huiles essentielles ou minérales, ni perturbateurs endocriniens potentiels, ni allergènes, ni alcool, ni parfums synthétiques, aucun colorant, OGM ou conservateur bien sûr. Sans être tous problématiques, ces composants suscitent des doutes, or je vise le principe de sécurité et l’innocuité totale. J’ai voulu une approche transversale, c’est-à-dire qu’au-delà de la dimension esthétique qu’apporte un soin, il faut que mes clientes se sentent bien dans leur corps, rassurées. On sait quelles injonctions pèsent sur le corps des femmes, notamment des femmes enceintes qui peuvent se sentir “à l’étroit” dans leur peau. Cette dimension bien-être est primordiale, ne pas avoir à se demander : “Est-ce que je peux utiliser ce produit sans risque ?”.

– La clean beauty est omniprésente, mais vous allez au-delà. Qu’est-ce que la biodisponibilité d’un soin et en quoi est-ce important ?
 Pour les femmes enceintes et les jeunes mamans, la clean beauty n’est parfois pas assez sûre parce qu’elle peut contenir du rétinol, des acides de fruits, des huiles essentielles, des actifs ultra concentrés… Le brief que je me donne dans le choix des ingrédients, c’est qu’ils soient capables d’imiter les fonctions biologiques de la peau. J’ai pris le parti de la soft skincare, par exemple dans notre Mega Water, le seul soin anti-imperfections sans acide salicylique sur le marché. Mon défi est d’aller loin dans l’innovation, sans rien céder à la douceur et à la sensorialité. Les actifs biodisponibles, déjà présents dans le corps, sont en parfaite affinité avec la peau et idéalement assimilés. C’est le cas du collagène et de l’acide hyaluronique, dont la production diminue avec le temps, d’où l’idée de leur donner un coup de pouce naturel et de les coupler avec des ingrédients issus de la nature. On les valorise pour leur capacité à protéger la barrière cutanée et améliorer la santé globale de la peau. J’aime dire que des ingrédients bien choisis donnent à la fois à boire et à manger à la peau !

Photo de couverture : Kenza Keller © Emma Burlet

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