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La célébration du printemps horloger

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Nathalie Dassa

26 May 2025

Avec plus de 55 000 visiteurs venus du monde entier, le salon Watches & Wonders confirme son statut de vitrine internationale des mécaniques précieuses. Cette “grand-messe” genevoise témoigne de la vitalité du secteur et de l’intérêt croissant pour un événement devenu incontournable. Nous avons pointé quelques nouveautés emblématiques des tendances. De quoi (re)définir le temps !

1. Chanel, elle s’appelle Bleu, tout simplement

Depuis toujours, le bleu fait partie des couleurs chez Chanel, que ce soit dans la mode, la beauté ou les créations joaillières. Aujourd’hui, ce coloris apparaît dans une nouvelle nuance qui n’appartient qu’à l’horlogerie, un ton qui reflète la maîtrise et le savoir-faire de la Manufacture de Chanel, en particulier les techniques de développement et de production de céramique horlogère. Il en résulte un bleu intense, profond et mat. Une teinte singulière qui marie éclat et discrétion, tout en révélant ses nuances à la lumière. De quoi fêter comme il se doit les vingt-cinq ans de la J12, icône horlogère au cadran épuré qui connaît depuis sa création un succès sidéral. Le boîtier de 38 mm est doté d’un cadran vernis bleu mat avec index vernis noir, lunette fixe en acier et bague bleu mat à motif baguette.

Chanel, J12 Bleu calibre 12.1 38 MM mouvement manufacture, calibre 12.1 à remontage automatique, certifié chronomètre par le COSC*, fonctions heures, minutes, secondes et date, réserve de marche environ 70 heures

*Contrôle officiel suisse des chronomètres

2. Chopard, à la poursuite de l’exceptionnel

Au chapitre des nouveautés, la collection sportive Alpine Eagle signée Chopard se dote d’une déclinaison en platine, un matériau pur, durable et dont la rareté fascine, car il est trente fois plus rare que l’or. D’une grande finesse, le boîtier extra-plat de 8 mm est assorti d’un bracelet intégré dont les lignes ont été légèrement redessinées sur les premiers maillons, ainsi que sur ceux qui entourent le fermoir pour plus de confort. Fidèle à la collection dont les cadrans colorés évoquent la majesté des Alpes, la maison introduit une couleur inédite avec un bleu dégradé et ombré baptisé “Nuances de glace”. Le coloris évolue du clair au profond, suggèrant la beauté des glaciers et des lacs alpins au fil de la lumière qui change. Sportive et endurante, la montre est étanche jusqu’à 100 mètres. Comme c’est souvent l’usage pour les créations artisanales, Chopard dotera dorénavant tous ses modèles en platine d’un poinçon maison – en forme d’abeille – gravé à la main.

Chopard, Alpine Eagle 41 XP CS Platinum, mouvement mécanique à remontage automatique, L.U.C. 96.42-L, certifié chronomètre, poinçon de Genève, affichage heure, minutes et secondes au centre, fonction stop seconde, réserve de marche 65 heures.

3. IWC, élégance et lisibilité

Pour la première fois, IWC réunit dans un boîtier de 41  mm en acier inoxydable l’emblématique design de l’Ingenieur, imaginé en 1976 par Gérald Genta – avec notamment sa lunette fixée au boîtier par cinq vis fonctionnelles – et le légendaire calendrier perpétuel réglable à la couronne, conçu une décennie plus tard par Kurt Klaus. Alternant des surfaces mates, polies et satinées, ce garde-temps possède une allure sculpturale et un caractère intemporel. Chaque élément a été repensé pour accueillir un mouvement à calendrier perpétuel, tout en garantissant une ergonomie et un confort renforcés par le bracelet à maillons en H. Sur son cadran bleu texturé, orné du motif “Grille” signature, trois guichets indiquent la date et le jour, le mois et la phase de lune. Afin de garantir une lisibilité maximale, les aiguilles rhodiées et les index métalliques sont revêtus de matière luminescente. À l’arrière, le calibre de manufacture dévoile des finitions sophistiquées à travers un fond saphir.

IWC Schaffhausen, Ingenieur Calendrier Perpétuel 41, mouvement mécanique à remontage automatique Pellaton, calibre de manufacture IWC 82600, calendrier perpétuel avec affichage date, jour, mois, année bissextile et affichage perpétuel des phases de lune.

4. Zenith, le point culminant du ciel

À l’occasion de ses 160 ans, Zenith a vu grand avec un lancement particulièrement ambitieux : la G.F.J, une création qui incarne l’élégance et signe la renaissance du légendaire calibre 135 (fabriqué entre 1949 et 1962), mouvement le plus primé de l’histoire de la chronométrie. Le revoici dans une version contemporaine intégrant des matériaux et des technologies de pointe. Le nom de cette pièce rend hommage au fondateur de la maison, Georges Favre-Jacot (1843-1917), qui voulait créer “la montre parfaite”. Avec un boîtier en platine de 39 mm de diamètre, elle se distingue par un cadran bleu intense dont la construction en trois parties crée de la profondeur : un anneau extérieur au motif brique guilloché, un centre en lapis-lazuli, dont les incrustations de pyrite rappellent un ciel étoilé, et un compteur des secondes en nacre. Capturant l’esprit des années 1950, ce garde-temps marie une élégance vintage à des touches contemporaines. Édition limitée à 160 exemplaires.

Zenith, G.F.J, mouvement calibre 135 à remontage manuel, certifié chronomètre, spiral Breguet, mécanisme stop-seconde, fonctions heures et minutes au centre, petite seconde à 6 heures, réserve de marche 72 heures.

5. Montblanc Zéro oxygène

Une nouvelle taille de boîtier réduite (38  mm) vient élargir la collection de montres de plongée Iced Sea lancée en 2022 par Montblanc. Toujours inspiré par les profondeurs de la Mer de Glace sur le massif du mont Blanc, le cadran texturé signature est réalisé grâce au procédé artisanal du “gratté-boisé” qui lui confère une impression de profondeur et de luminosité en reflétant les couleurs et la texture des failles et des strates glaciaires. Un sfumato – technique issue de la peinture italienne de la Renaissance – enrichit la version bleu clair d’un effet fumé. La montre intègre également une innovation majeure, la technologie 0 Oxygen à l’intérieur du boîtier. Celle-ci élimine la formation de buée lors des variations extrêmes de température, par exemple en plongée ou en haute montagne, limite à long terme l’oxydation des composants et assure une précision constante. À noter que cette technologie sera intégrée dans tous les nouveaux modèles de la collection et qu’une mise à niveau pourra être réalisée sur les éditions précédentes. Polyvalente et unisexe, la montre est équipée d’un système de bracelets en acier inoxydable et en caoutchouc de couleur assortie, interchangeables sans outil.

Montblanc Iced Sea Automatic Date 0 Oxygen, mouvement mécanique à remontage automatique, calibre de manufacture Montblanc MB 24.17/SW200, fonctions heures, minutes et secondes au centre, date à 3 heures, réserve de marche 38 heures.

6. Rolex Une nouvelle ère s’ouvre

La marque à la couronne a frappé fort, cette année, au salon, avec le lancement de l’Oyster Perpetual Land-Dweller, qui vient rejoindre la dynastie des Oyster Perpetual. On connaissait déjà la Sea-Dweller et la Sky-Dweller, lancées respectivement en 1967 et en 2012. Aujourd’hui, un nouveau modèle s’impose, réinterprétant le design de la montre à bracelet intégré. Réalisée ici en platine 950, elle bat au rythme du nouveau calibre 7135, un mouvement haute fréquence de 5 hertz qui introduit le système d’échappement Dynapulse. Cette innovation brevetée améliore l’efficacité énergétique et la précision du garde-temps. Très graphique, son cadran bleu glacier, finition soleil, de 40 mm est doté d’une lunette cannelée et orné d’un décor nid d’abeille revisité. Il comporte un rehaut satiné circulaire incliné sur lequel la minuterie est graduée à la demi-seconde. Pour une touche contemporaine, les chiffres 6 et 9 sont ouverts à leur extrémité intérieure. Se fondant de manière fluide dans le boîtier Oyster, le bracelet Flat Jubilee se distingue par une alternances de mailles et de chanfreins (biseaux) satinés et polis, esquissant une ligne de lumière continue.

Rolex, Oyster Perpetual Land-Dweller 40, mouvement mécanique à remontage automatique bidirectionnel par rotor Perpetual, calibre 7135 de manufacture Rolex, fonctions heures, minutes et secondes au centre, date instantanée à 3 heures, stop seconde pour mise à l’heure exacte, réserve de marche environ 66 heures.

7. Cartier, libérée de ses aiguilles

C’est devenu une tradition, Cartier dévoile chaque année, à l’occasion de Watches & Wonders, une nouvelle interprétation d’une montre de forme, modèles emblématiques de la maison. Une dynamique qui s’illustre au travers de la collection Cartier Privé, véritable rendez-vous pour les passionnés d’horlogerie. Cette édition de la Tank à Guichets, un modèle culte apparu chez Cartier en 1928, invite à lire l’heure autrement. À l’époque, la vitesse s’immisce dans la vie quotidienne, notamment avec l’avènement du train et de l’automobile. L’heure doit pouvoir se lire vite et facilement : Cartier crée une montre adaptée à ces contingences. En indiquant l’heure à travers deux guichets, l’un pour les heures, à midi, et l’autre pour les minutes, à 6 heures, ce modèle met la technique au service du design et propose une lecture numérique du temps. Cette quête d’épure, où l’heure est uniquement indiquée par les ouvertures nécessaires et où le cadran traditionnel s’efface au profit d’un seul volume, se retrouve dans la nouvelle Tank à Guichets. La couronne de remontoir est placée comme sur le modèle originel. La forme de la montre est soulignée par ses brancards horizontaux aux finitions polies contrastant avec le boîtier satiné. Une esthétique dont l’élégance graphique et les lignes géométriques ressuscitent le style Art déco dans toute sa quintessence.

Cartier Privé, montre Tank à Guichets en or rose, disques finition dorée avec index, chiffres arabes et minuterie gris foncé, mouvement mécanique à remontage manuel, calibre 9755 MC avec heures sautantes et minutes traînantes.

8. Jaeger-LeCoultre, comme la palette d’un peintre

Créée en 1931, la Reverso a été imaginée pour répondre aux besoins du gentleman sportif qui désirait une montre pouvant résister aux chocs induits lors de ses matchs de polo. Elle a rapidement transcendé son rôle premier, son emblématique boîtier double face et sa géométrie rectiligne faisant d’elle une montre-bracelet parmi les plus reconnaissables. De fait, elle offre l’opportunité d’exploiter toutes les facettes de l’expression artistique. En témoigne cette Reverso Hybris Artistica Calibre 179 créée en 2023 et réinterprétée cette année dans une édition réalisée entièrement en or blanc 750/1000. Ce garde-temps allie la plus haute expertise horlogère à des savoir-faire décoratifs rares, reflétant la philosophie de la collection – le mot “hybris” (“excès” en grec) évoquant l’audace et le dépassement des limites. À titre d’exemple, sur les ponts et platines décoratives, 200 cavités ont été creusées au laser, puis laquées par un artisan dédié. L’intérieur du brancard est gravé d’un motif soleillé, rayonnant à partir d’un disque de laque bleue. Les lignes Art déco affirmées, accentuées par les godrons entourant le cadran, servent d’écrin aux deux cadrans circulaires. Le recto, orné d’un maillage fin, fait allusion aux motifs géométriques qui ont inspiré le design initial de la Reverso, tandis qu’au verso, un squelettage réalisé au laser est souligné par un anglage et un laquage artisanaux. Composée de 382 éléments, dont l’hypnotique et rarissime Gyrotourbillon – structure dont la cage intérieure effectue une rotation à 360 degrés toutes les 16 secondes et le mouvement périphérique un tour complet par minute – elle présente une complexité exceptionnelle, tout en symbolisant l’excellence artisanale de la maison.

Jaeger-LeCoultre, Reverso Hybris Artistica Calibre 179, mouvement mécanique à remontage manuel, calibre Jaeger-LeCoultre 179, fonctions heures et minutes sur les deux cadrans, second fuseau horaire avec indication des 24 heures au verso, Gyrotourbillon visible au recto et au verso, édition limitée à 10 exemplaires.

En direct de Cannes : Kristen Stewart, Léa Drucker, Hafsia Herzi en haut des marche

Cinéma

L’un des films les plus attendus du Festival est “The Chronology of Water” (sélection Un certain regard), le premier long métrage réalisé par Kristen Stewart et produit par Ridley Scott himself. Le film, basé sur les mémoires du même nom de Lidia Yuknavitch (interprétée par Imogen Poots), suit Yuknavitch alors que sa carrière prometteuse déraille à cause de la drogue et de l’alcool. Elle finit par s’en sortir, devenant une écrivaine remarquée et collaborant avec Ken Kesey pour son roman « Caverns » ( Jim Belushi, parfait). Quasi expérimental, truffé d’images cérébrales et de réminiscences sonores, “The Chronology of Water” nous plonge dans les douleurs et des traumatismes indicibles.

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