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Dans la Cour des Grands : Que reste-t-il d’Elizabeth ?

Dans la Cour des GrandsMaison Windsor

Thomas de Bergeyck

23 September 2022

Habituellement, après un séisme, il ne reste rien. Ou alors si : des bribes décharnées, des morceaux de ce qui fut. Des ruines et des cendres. Pourtant, le monde vient de vivre un séisme planétaire. Il a même touché plus d’un être humain sur deux. Elizabeth est morte. Oui, morte. Elle est allongée pour toujours dans un cercueil, près de son époux, de sa soeur et de ses parents, dans une crypte pas plus grande qu’un cabinet de lecture. Tellement difficile à croire.

Et pourtant. Le séisme qu’elle nous a tous donné de vivre ces derniers jours n’est en rien celui dont je vous décrivais la réalité six lignes plus haut. La Reine nous laisse derrière elle un chemin parsemé d’étoiles, de lumière et de brillances. Oui, je le dis sans détours, cette petite femme d’un mètre 63 a changé nos vies. Elle a rendu heureux des millions de personnes, par sa simple présence. Si vous l’avez vue « en vrai » une seule fois dans votre vie, elle imprègne pour toujours vos souvenirs. En passant simplement devant vous, en vous donnant la main, elle fige un moment que vous n’oublierez jamais.

© The Royal Family

Elizabeth, c’est aussi cette illusion d’une vie protégée des turpitudes du monde, ce vœu secret d’un quotidien millimétré, tranquillement installé dans une petite maison anglaise ou le canapé du salon vous invité à la rêverie, entre un plaid épais et moelleux et une tasse de thé, devant un téléviseur vintage proposant, à l’heure ou le soir tombe, Coronation Street et les Spitting Images, ces marionnettes anglaises racontant la vie de Thatcher et la Reine … Je fantasmais cette existence britannique de mes cours d’anglais, lorsque John Bull enseignait sa langue aux adolescents. Elizabeth, c’est bien davantage. C’est le point final à un vingtième siècle devenu désuet, mais qui s’est prolongé 22 années de plus avec elle. Elizabeth nous laisse cette fierté de l’avoir connue, le plaisir que l’on avait à la voir déambuler de ville en ville, de diner d’état en cérémonies d’adoubement, toujours plus chevaleresque, toujours plus grandiose. C’était une série télé en direct, tout le temps, partout, avec des drames, certes, mais aussi des morceaux de vie de famille dans laquelle, de ci de la, nous nous reconnaissions, à laquelle nous nous identifiions.

La Reine a aussi permis à ceux et celles qui n’avaient pas d’appétence pour la culture, la littérature ou les arts de se décomplexer. Car elle n’était pas une intellectuelle. Mais elle était tout le reste. Le bon sens même, la maternité, le conseil. Nous avons tous eu droit à cette grand-mère incroyable, cette matriarche. Elizabeth a ouvert les yeux sur le monde animal : ses chers chevaux, ses incroyables chiens. Une vie par procuration dans un monde de lambris dorés, de palais sans limites et de services à thé. Qui peut s’offrir ce quotidien ? Personne. Ou plutôt : tout le monde. De loin. Mais grâce à elle.

© The Royal Family

Artus Quellin, sculpteur royal

Chroniques royales

À l’occasion des 750 ans d’Amsterdam, le Palais du Dam a organisé une exposition en collaboration avec le Rijksmuseum pour mettre à l’honneur un artiste majeur du XVIIe siècle flamand, à l’origine du remarquable programme sculpté qui décore aussi bien l’extérieur que l’intérieur de cette imposante demeure royale qui, pourtant fut construite à l’origine pour assumer le rôle d’hôtel de ville. Et c’est tout naturellement que le roi Willem-Alexander a inauguré une rétrospective tout-à-fait exceptionnelle, la première consacrée à l’anversois Artus Quellinus (1609-1688), le représentant le plus important du style baroque dans la sculpture des Pays-Bas méridionaux.

"Cellule de crise", au TTO

Arts & Culture

Myriam Leroy signe un huis clos où le sexisme contemporain s’infiltre comme une fuite invisible dans les canalisations du pouvoir.

Belgique, Ixelles

Van 16/10/2025 tot 29/11/2025

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Dans la Cour des Grands : Louis XIV, il est mort le soleil

Chroniques royales

Que l’on se rassure tout de suite : non, je n’ai pas tué l’astre de nos jours. Non, je ne vais pas vous annoncer un été tout entier à l’ombre ! Il ne s’agit pas non plus d’un billet sur Nicoletta qui avait si bien “tué” le soleil en 1968, dans ce tube resté légendaire. Je vous parle du Roi Soleil. Louis XIV, mort il y a 310 ans et qui ne manquait pas d’aplomb pour en faire le symbole de sa propre personne.

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Déjeuner avec Louis Sarkozy à Bruxelles

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Le 10 avril, L’Eventail a organisé une conférence captivante avec Louis Sarkozy, en partenariat avec le WTC Association Brussels. Le thème : un Napoléon méconnu, lecteur passionné. Loin du seul stratège, Bonaparte apparaît ici comme un amoureux de littérature, puisant dans les livres l’inspiration de ses choix politiques et militaires. Louis Sarkozy a brillamment analysé les lectures qui ont nourri sa pensée, dévoilant une facette intime et souvent oubliée du personnage. Animé par François Barrault, l’échange a conquis un public nombreux, reparti enthousiasmé et curieux, preuve que même les grands noms de l’Histoire peuvent encore surprendre. © Violaine Le Hardÿ de Beaulieu

10/04/2025

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