Virginie Dupont
09 November 2025
© Benjamin Leveaux
© Benjamin Leveaux
“Nous avons une clientèle étrangère qui revient régulièrement”, lance Bénédicte Michaux, qui a fondé, avec son mari Éric, Une Gaufrette Saperlipopette, à Liège. Depuis 2013, chaque baguette, chaque gaufre, chaque chouquette est façonnée avec la même exigence et la même générosité qui ont forgé la réputation de la boulangerie bien au-delà de la Cité ardente. “Cette minutie ne se transmet pas facilement au personnel, alors qu’elle fait toute la différence”, souligne Bénédicte. Ici, tout est affaire de conviction et de sincérité. “Notre logo historique, un petit cœur rouge, illustre parfaitement l’amour que nous mettons dans nos produits.” Devant la boutique, les files s’étirent, facilitées par les douceurs encore chaudes distillées par ce lieu devenu institution. Étudiants et touristes repartent chargés de paquets préparés à la main par la maîtresse de la maison, reconnaissables à son écriture et à leurs petits rubans. Guides gastronomiques et télévisions internationales se disputent l’adresse… Au point que, même en vacances sur l’île de Ré ou en Égypte, madame Saperlipopette est reconnue par ses clients ! Aujourd’hui, le couple peut compter sur ses enfants, Émile et Augustin. L’aîné a pris possession du four et de la turbine, avec une gamme de sorbets et crèmes glacées, dont une vanille aux cookies Saperlipopette devenue culte, tandis qu’Augustin, cuisinier de formation, s’est fait un nom avec ses frites et accompagnements, fidèles à la règle du home made. Comme ce fish & chips et tartare maison, à se damner. Une relève qui ne se contente pas de promettre : elle s’impose.
Une Gaufrette Saperlipopette • rue des Mineurs 7, 8 et 18, Liège • une-gaufrette-saperlipopette.be
© Maroussia de Neuville
© Maroussia de Neuville
Arabelle Meirlaen a grandi au cœur de la ferme familiale, entourée de parents agriculteurs qui travaillaient chaque produit avec soin. De ce terreau naît sa vision : une cuisine intuitive, respectueuse des ingrédients, attentive à la santé et au bien-être. “Ma cuisine exprime ce que j’ai au plus profond de moi, et ça, personne ne peut le copier. Je cherche des saveurs, des associations, des techniques à même de nourrir le corps et l’esprit ”, explique-t-elle. Aujourd’hui, son restaurant éponyme, récompensé d’une étoile Michelin et d’une étoile verte qui reflète ses convictions écologiques, attire Allemands, Français et Luxembourgeois, venus goûter une cuisine gastronomique non guindée. “Belle, goûteuse, croustillante, pleine d’amour et d’émotions… Ma cuisine et ma vie se reflètent mutuellement”, précise-t-elle. En témoignent ses condiments vertueux, ses aromates fermentés, ses légumineuses germées et grillées ou encore ses infusions régénérantes… Jalonné de rencontres et d’apprentissages, son parcours a des accents globaux : herboristes d’Auvergne, chefs japonais, médecins indiens. Auprès de chacun, elle observe, questionne, expérimente, pour élaborer une carte qui marie harmonieusement plaisir et bien-être. L’an dernier, Arabelle a poussé cette dimension internationale encore plus loin en travaillant avec Brussels Airlines. Elle a élaboré les recettes des plats servis en business class sur les vols long-courriers de cette année, concevant des menus pour les quatre saisons, tout en respectant des contraintes strictes (pas de fermentations, pas de cru). Une nouvelle démonstration de sa capacité à créer une cuisine savoureuse et réfléchie, adaptée à un public mondial.
Arabelle Meirlaen • chemin de Bertrandfontaine 7, Marchin • arabelle.be
© Buddy Buddy
© Buddy Buddy
À l’origine de Buddy Buddy, deux “buddies” : Julien Gaucherot et Matt Samra, couple de globe-trotteurs passionnés de café. “Quand on voyage, on ne va pas au musée, on visite les coffee shops”, sourit Julien. Matt, élevé en Nouvelle-Zélande – où le beurre de cacahuètes est une religion – a initié Julien, d’abord sceptique, en bricolant ses propres recettes maison. S’ensuit une révélation gustative qui prend la forme d’une pâte crémeuse, riche en bonnes graisses et protéines, loin du cliché junk food. En 2020, ils inaugurent leur premier coffee shop-atelier dans le quartier de la Toison d’Or, à Bruxelles. Traçabilité et qualité obligent, chaque ingrédient est choisi avec soin. Les noisettes sont françaises, les amandes espagnoles, les cacahuètes mexicaines. Petit à petit, Buddy Buddy prend de l’ampleur, entre les murs de son atelier de 300 m² à Anderlecht. En 2023, Paris s’invite dans l’équation : une adresse voit le jour dans le 10e arrondissement, se muant rapidement en aimant à foodies, touristes et célébrités (Ariana Grande y a même tenu un événement), boostés par les réseaux sociaux. Pensée comme un “Louis Vuitton du peanut butter”, la marque mise sur des emplacements premium, un packaging léché et une expérience gourmande calibrée. Aujourd’hui, elle alimente 600 points de vente dans quinze pays, des États-Unis à Singapour, et affiche une certification B Corp, gage d’engagement sociétal, environnemental, de gouvernance et de transparence. Prochain chapitre : un troisième coffee shop, le plus vaste à ce jour. Où ? Pas en Belgique, ni en France. Affaire à suivre…
Buddy Buddy • rue des Drapiers 10, Ixelles • us.buddybuddy.co
Photo de couverture : © Maroussia de Neuville
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