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Martin Boonen

24 December 2022

Le recyclage, cela paraît évident quand on parle de vêtements… pourtant, la réalité est – comme souvent – bien plus complexe. “Jusqu’à présent, pour recycler des vêtements, il fallait le faire manuellement. C’était chronophage, coûteux et difficile à développer à grande échelle, explique Davidson Leite, directeur de la communication de Resortecs. Les seuls procédés mécaniques existant
abîmaient irrémédiablement la fibre du tissu et il fallait alors y incorporer de la fibre neuve pour obtenir une étoffe de qualité.” Davidson peut désormais utiliser l’imparfait pour décrire cette situation. Depuis 2017 et la création de Resortecs par Cédric Vanhoeck, il existe une solution à ces problèmes, et cela grâce à une double technologie développée par la start-up belge. D’un côté Smart Stitch, des fils de couture thermodissolubles (ils disparaissent quand ils sont exposés à des températures comprises entre 150 et 190°C.) et de l’autre, un procédé de désassemblage thermique, Smart Disassembly qui permet de séparer les différents composants des vêtements fabriqués avec Smart Stitch (des fours qui fonctionnent sans oxygène, ce qui protège le tissu des brûlures).

Dans la pratique, Resortecs vend donc ses fils Smart Stitch à des marques textiles pour la conception de leurs produits. De l’autre, elle loue ses fours à des recycleurs spécialisés. “Nous ne sommes pas des recycleurs, c’est un autre métier. Mais nos fours leur permettent de gagner du temps, de l’énergie (en circuit fermé, la chaleur est conservée et les dépenses énergétiques sont faibles, NDLR) et surtout de récupérer des morceaux de tissu en très bon état et dont on peut extraire la fibre qui peut être réutilisée telle quelle, pour repartir dans un nouveau cycle de de vie.”

L’éco-conception au centre

Même si les fils Smart Stitch de Resortecs présentent les mêmes qualités qu’un fil de couture ordinaire, ces deux technologies sont tellement innovantes qu’elles demandent tout de même aux marques de revoir en profondeur leur processus de création. Puisqu’il est désormais possible de recycler facilement les vêtements, on pourrait intégrer leur recyclage dès leur création… ce qui ouvre pas mal de portes aux fabricants mais bouleverse aussi leur façon de créer. Une collaboration avec Bershka a déjà eu lieu, une autre avec Decathlon est prévue pour la fin de l’année. “Nous sommes en discussion avec une trentaine de marques parmi les plus importantes au monde : Lacoste, Nike, Adidas, Calvin Klein… Elles ont déjà essayé la solution et cherchent désormais à l’implémenter dans leur cycle de production”, énumère Davidson Leite.

La start-up (bientôt scale-up ?) a le vent en poupe. Sa technologie, jugée “stratégique pour le futur” par l’Union européenne, lui a déjà permis d’engranger 2,5 millions auprès de l’institution. Resortecs est actuellement en train de lever entre 1,5 et 3 millions d’euros supplémentaires pour déployer ses deux technologies à une échelle internationale. En 2023, son équipe aura doublé de taille, passant de douze à plus de vingt personnes.

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